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L’enjeu des législatives, préparer l’après-Ahmadinejad - Éclairage

L’exemple du nucléaire nord-coréen ne semble pas transposable à l’Iran

Alors que Netanyahu doit rencontrer Obama aujourd’hui, des responsables US mettent en garde contre une attaque visant la République islamique.
La diplomatie de la main tendue engagée par l’administration Obama a porté ses fruits avec la Corée du Nord, mais cet exemple ne paraît guère transposable au cas iranien.
Car après des années de tensions, la Corée du Nord et les États-Unis ont annoncé la semaine dernière que le pays communiste avait accepté, en échange d’une aide alimentaire américaine, de suspendre ses activités nucléaires et balistiques, et d’ouvrir ses portes aux inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Ce compromis intervient au moment où Israël laisse planer le doute sur ses intentions envers l’Iran, menaçant de lancer une attaque préventive contre le programme nucléaire de ce pays. Alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit rencontrer Barack Obama aujourd’hui à Washington, des responsables américains ont mis en garde contre une attaque visant la République islamique. Le porte-parole de M. Obama a par exemple affirmé mercredi que toute action contre Téhéran créerait « davantage d’instabilité ».
Mais Israël refuse toute comparaison entre l’Iran et la Corée du Nord. Le vice-ministre des Affaires étrangères Danny Ayalon a constaté jeudi sur la radio publique israélienne que Pyongyang – qui a fait un premier essai nucléaire en 2006 – « a déjà franchi le seuil de capacité nucléaire et ce n’est certainement pas ce que l’on souhaite voir arriver en Iran ». En outre, le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a déclaré hier qu’Israël prendrait sur le dossier iranien ses décisions en tant qu’ « État indépendant ». « Le dossier iranien est connu (...) la direction prise par l’Iran est claire. Il faut prendre des décisions dans le calme, en bien pesant le pour et le contre. Tous ces bavardages ne réussissent à personne », a ajouté M. Lieberman.
Philip Yun, directeur du Ploughshares Fund, un organisme opposé aux armes de destruction massive, relève toutefois un parallèle entre les deux pays, qui verraient la bombe atomique comme la garantie de leur survie : Téhéran et Pyongyang « ont le sentiment que l’on veut se débarrasser d’eux. Tant que ce sera le cas, ces régimes feront tout ce qu’ils peuvent pour rester au pouvoir et résister aux tentatives de les faire tomber ». Pour M. Yun, attaquer l’Iran « créerait exactement ce que l’on cherche à éviter ».
Également, dans un entretien publié vendredi par le journal The Atlantic, Barack Obama a estimé que l’Iran et la Corée du Nord présentaient une « situation analogue ». « Nous avons mis également beaucoup de pression sur la Corée du Nord » pour qu’elle suspende ses activités nucléaires. Toutefois, a tempéré le président, « elle est bien plus isolée et certainement moins à même de jouer un rôle dans l’environnement de sa région que l’Iran ». M. Obama a ajouté qu’en conséquence, le risque de voir l’Iran se doter de l’arme nucléaire est « très dangereux ».
Lorsque M. Obama a pris ses fonctions en 2009, plusieurs responsables américains misaient sur un accord avec l’Iran plutôt qu’avec la Corée du Nord, d’autant que Pyongyang a testé des missiles à longue portée et une seconde bombe atomique sous le mandat de M. Obama. Mais depuis, la Maison-Blanche a constaté que l’Iran n’avait pas répondu à ses appels et n’a cessé de réclamer davantage de sanctions contre Téhéran.
Enfin, James Acton, du centre de réflexion Carnegie Endowment for International Peace, note que la Corée du Nord et l’Iran sont très différents, mais que M. Obama applique pour les deux pays la même stratégie de progression par petits pas. « Le problème, relève-t-il, c’est que l’Iran n’a pas envie de parvenir à un accord. »
(Source : AFP)
La diplomatie de la main tendue engagée par l’administration Obama a porté ses fruits avec la Corée du Nord, mais cet exemple ne paraît guère transposable au cas iranien.Car après des années de tensions, la Corée du Nord et les États-Unis ont annoncé la semaine dernière que le pays communiste avait accepté, en échange d’une aide alimentaire américaine, de suspendre ses...