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Moyen Orient et Monde - France

Pas de nouvelle loi sur le génocide arménien avant la présidentielle

Ahmet Davutoglu a suggéré à Nicolas Sarkozy de ne pas « forcer sa chance » en présentant un nouveau projet de loi. Mustafa Ozer/AFP

Il n’y aura pas de nouvelle loi contre la négation du génocide arménien avant les élections présidentielle et législatives en France, a annoncé hier Jean-François Copé, le secrétaire général de l’UMP, parti au pouvoir en France.
Le président Nicolas Sarkozy avait annoncé mardi qu’il chargeait son gouvernement de préparer un nouveau texte après la censure par le Conseil constitutionnel de la loi définitivement adoptée par le Parlement le 23 janvier, réprimant la négation du génocide arménien. « Le problème, c’est que, malheureusement, les travaux du Parlement sont achevés et nous n’avons pas la possibilité d’inscrire ce texte à l’ordre du jour », a déclaré M. Copé, précisant qu’« il faudra attendre la prochaine législature », c’est-à-dire après les élections législatives de juin. « Le Parlement termine ses travaux (normalement le 6 ou le 7 mars), puisque, en période préélectorale, pour des raisons de cohérence et de respect républicain, il ne peut pas y avoir de travail législatif dans les semaines qui précèdent les présidentielles », a-t-il observé.
Le Conseil constitutionnel a censuré mardi la loi pénalisant la négation des génocides reconnus comme tels par la France, dont celui des Arméniens en 1915, à l’origine d’une brouille entre Paris et Ankara. Les « Sages » ont jugé cette loi contraire à la liberté d’expression.
Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a de son côté suggéré à M. Sarkozy de ne pas « forcer sa chance » en présentant un nouveau projet. « Sarkozy a déjà bien trop forcé sa chance. S’il la force encore, cette fois cela passera comme une déclaration de guerre à la culture française, au droit français et à l’État de droit français », a estimé M. Davutoglu lors d’un entretien sur la chaîne publique TRT, retranscrit par l’agence de presse Anatolie. « Auparavant, il a déclaré la guerre à la liberté d’opinion et à l’histoire. Maintenant, il aura déclaré une guerre ouverte avec le Conseil constitutionnel », a poursuivi le ministre. M. Davutoglu a toutefois indiqué que les mesures de rétorsion prises ou envisagées par la Turquie à l’encontre de la France seraient sans doute abandonnées.
La Turquie avait réagi au vote de la loi française en rappelant temporairement son ambassadeur en France et en gelant la coopération politique et militaire entre les deux pays. Elle avait également laissé planer la menace de mesures de rétorsion sévères contre la France dans les domaines économique et culturel en cas de validation du texte par le Conseil constitutionnel.
La presse turque insistait pour sa part sur le camouflet subi selon elle par le président français. « La gifle de la Constitution à Sarkozy », titrait ainsi en une le quotidien à grand tirage HaberTürk, tandis que le journal progouvernemental Sabah évoquait « Une claque historique à Sarkozy ».
Le Conseil constitutionnel français « a capitulé devant l’ingérence de la Turquie » a jugé pour sa part le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), dans un communiqué. « Il est de ce fait légitime de s’interroger sur l’impartialité de certains membres du Conseil constitutionnel plus sensibles aux sirènes du Bosphore qu’aux demandes légitimes de ses propres concitoyens », a-t-il ajouté.

(Source : AFP)
Il n’y aura pas de nouvelle loi contre la négation du génocide arménien avant les élections présidentielle et législatives en France, a annoncé hier Jean-François Copé, le secrétaire général de l’UMP, parti au pouvoir en France.Le président Nicolas Sarkozy avait annoncé mardi qu’il chargeait son gouvernement de préparer un nouveau texte après la censure par le...

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