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Moyen Orient et Monde - Présidentielle au Sénégal

Mobilisation dans le calme après des violences

Bien qu’aucun taux de participation officiel n’ait été publié, les observateurs ont pu constater que de longues files d’attente s’étaient formées devant les bureaux de vote.         Issouf Sanogo/AFP

Les Sénégalais se sont fortement mobilisés hier pour le premier tour de la présidentielle, votant dans le calme après les violences meurtrières qui ont marqué la contestation de la candidature du chef de l’État sortant Abdoulaye Wade.
Les tensions politiques dans un pays qui fait figure de modèle démocratique dans une Afrique de l’Ouest instable ont fait craindre une fuite en avant, au point que l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, chef des observateurs de l’Union africaine (UA), avait proposé samedi d’« échapper au chaos » en limitant à deux ans le mandat du président sortant s’il était réélu, un compromis rejeté par toutes les parties. Rappelons que les violences préélectorales ont fait de 6 à 15 morts en un mois.
Les bureaux de vote ont fermé officiellement à 18h00, mais à Dakar, certains bureaux qui avaient ouvert après l’heure officielle, dans lesquels des électeurs attendaient encore de voter ou pour lesquels la participation était jugée faible, restaient ouverts après l’heure dite.
Bien qu’aucun taux de participation officiel n’ait été publié, les observateurs ont pu constater que de longues files d’attente s’étaient formées devant les bureaux de vote, tant à Dakar et ses banlieues qu’en province. « Je trouve que c’est réjouissant de voir tant de citoyens sénégalais qui sont là pour aller voter, qui attendent leur tour calmement », a déclaré Thijs Berman, chef des observateurs de l’Union européenne, devant un centre de vote à Khar Yalla, quartier populaire de Dakar.
En Casamance, où des rebelles indépendantistes avaient menacé de perturber le scrutin, le vote s’est déroulé généralement calmement et avec une bonne affluence, au lendemain d’une embuscade à Goudomp, où un militaire a été tué. « Dans notre village, nous n’avons pas voté. Parce que voter et mourir ensuite, nous ne le ferons pas, l’État est incapable d’assurer notre sécurité », a toutefois regretté un élu local joint dans une zone où des rebelles ont menacé de représailles les électeurs.
Quelque 5,3 millions d’électeurs étaient appelés à choisir entre M. Wade, 85 ans, élu en 2000 et réélu en 2007, qui brigue un nouveau mandat de sept ans, et 13 opposants qui jugeaient sa candidature anticonstitutionnelle.
Les appels de plusieurs candidats, dont le président Wade, à leurs partisans afin de « sécuriser » le vote et de « protéger » leurs bulletins pour éviter toute fraude ont fait craindre des troubles. « J’ai voté en prenant 13 bulletins, que j’ai amenés dans l’isoloir pour en choisir un. J’ai royalement ignoré le bulletin d’Abdoulaye Wade qui, légalement, n’est pas candidat », a déclaré à la presse Cheikh Bamba Dièye, candidat de gauche à la présidentielle, à Saint-Louis, dont il est le maire. Le collectif de jeunes « Y’en a marre », à la pointe du combat contre la nouvelle candidature du président sortant, avait donné un seul mot d’ordre : « Tout sauf Wade. »
Dans un entretien à l’hebdomadaire français Le Journal du dimanche, le président sénégalais s’est dit de son côté persuadé d’avoir une « majorité écrasante » dès le premier tour. Les premiers résultats officiels provisoires sont attendus mardi, mais des résultats partiels et des estimations devraient être disponibles dès aujourd’hui.
(Source : AFP)
Les Sénégalais se sont fortement mobilisés hier pour le premier tour de la présidentielle, votant dans le calme après les violences meurtrières qui ont marqué la contestation de la candidature du chef de l’État sortant Abdoulaye Wade.Les tensions politiques dans un pays qui fait figure de modèle démocratique dans une Afrique de l’Ouest instable ont fait craindre une fuite...

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