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À La Une - Portrait

Silvio Berlusconi, une success story à l'ombre des tribunaux

Silvio Berlusconi, qui a bénéficié samedi de la prescription du délit de corruption de témoin, a gouverné dix ans durant l'Italie, une "success story" qui s'est achevée le 12 novembre avec un départ sous les huées et de multiples procès en cours.


Né le 29 septembre 1936 dans une famille de la petite bourgeoisie milanaise, il hérite de son père, employé de banque, un sens aigu des affaires qu'il met en oeuvre dès l'adolescence en monnayant son aide à ses camarades de classe.


Jeune homme au physique avantageux, Silvio Berlusconi travaille comme animateur de boîtes de nuit et sur des bateaux de croisière, où il chante et raconte des histoires drôles. Un talent auquel il recourt encore dans ses meetings politiques.


Vendeur d'aspirateurs à la fin des années 50, lauréat en 1961 d'une licence en droit, il emprunte de l'argent à la banque de son père pour fonder une société immobilière.
Commence alors une irrésistible ascension qui soulève des interrogations quant à l'origine de sa fortune, sur laquelle il est toujours resté flou.
Mais c'est surtout dans la télévision que s'exprime le génie créatif de ce grand communicateur: il est en phase avec le public et n'hésite pas à saupoudrer ses programmes de femmes dénudées pour lui plaire.


La holding de la famille Berlusconi, Fininvest, comprend trois chaînes de télévision, des journaux, les éditions Mondadori, mais aussi, cerise sur le gâteau pour ce fan de football, le Milan AC, équipe championne d'Italie en 2011.
Ces succès en affaires permettent à Silvio Berlusconi d'accéder au statut de plus grosse fortune d'Italie pendant dix ans, avant que les aléas boursiers ne le privent de ce primat, même s'il reste toujours parmi les cinq premiers du classement.


En 1994, le Cavaliere (titre honorifique décerné par la présidence de la République) se lance dans la politique. En quelques semaines, il monte Forza Italia (Allez l'Italie!), un parti formé essentiellement de cadres de la Fininvest.
Il remporte les élections d'avril 1994 mais, lâché par ses alliés, son gouvernement s'écroule au bout de sept mois. En 2001, il reconquiert le pouvoir qu'il conserve jusqu'en avril 2006, un record depuis l'après-guerre.
Usé par ces cinq années, il est battu d'extrême justesse aux élections, mais il prend une revanche éclatante deux ans plus tard et s'installe aux commandes pour la troisième fois. Mais doit, en novembre 2011, céder les rênes d'une Italie, en proie à une grave crise financière, à l'économiste Mario Monti.


Durant ses années au pouvoir, ses problèmes personnels, notamment judiciaires, occupent le devant de la scène. On lui reproche de se servir de son poste pour faire passer des lois lui permettant d'échapper à la justice ou de défendre sa fortune.


Habile à se poser en victime dans ses divers procès pour corruption et fraude fiscale, M. Berlusconi a été condamné à plusieurs reprises en première instance mais jamais définitivement. Samedi, le tribunal de Milan, où il était poursuivi dans le cadre du procès Mils pour corruption de témoin, a prescrit le délit après un procès fleuve de près de cinq ans.


Très soucieux de son apparence, cet homme de petite taille, éternellement bronzé grâce à une épaisse couche de fond de teint, a recours sans complexe à la chirurgie esthétique.


Son goût assumé pour les jeunes et jolies femmes, dont des call-girls, finit par lui valoir au printemps 2009 une fracassante demande de divorce de la part de sa seconde épouse. Et aussi un procès pour prostitution de mineure et abus de pouvoir pour avoir fait libérer, en automne 2010, la jeune Marocaine "Ruby", accusée de vol et qui avait participé chez lui à des fêtes torrides baptisées "bunga-bunga".


Père de cinq enfants issus de deux mariages et plusieurs fois grand-père, ce personnage hors du commun déchaîne chez ses compatriotes l'adulation inconditionnelle ou la haine viscérale: en décembre 2009, un déséquilibré lui jette une reproduction miniature de la cathédrale de Milan en plein visage, lui fracturant le nez et deux dents.
Une énième épreuve pour cet hyperactif dormant peu qui a été victime d'un malaise en novembre 2006 et s'est fait poser un stimulateur cardiaque aux Etats-Unis.

Silvio Berlusconi, qui a bénéficié samedi de la prescription du délit de corruption de témoin, a gouverné dix ans durant l'Italie, une "success story" qui s'est achevée le 12 novembre avec un départ sous les huées et de multiples procès en cours.
Né le 29 septembre 1936 dans une famille de la petite bourgeoisie milanaise, il hérite de son père, employé de banque, un sens...

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