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Économie - Analyse

La Haye adopte une ligne dure pour « vendre » les aides aux Néerlandais

59 % des Néerlandais pensent qu’une « grande partie » de l’argent prêté à la Grèce ne sera pas remboursée.
Soucieux de « vendre » les programmes d’aide à la Grèce aux citoyens et prisonnier du soutien de l’extrême droite au Parlement, le gouvernement minoritaire néerlandais n’a d’autre choix, selon les analystes, que d’adopter une « ligne dure » envers la Grèce.
« Au sein de la population, il y a une grande réticence à donner de l’argent à la Grèce car les gens pensent que cet argent pourrait être mieux utilisé, aux Pays-Bas par exemple », explique ainsi Arnold Heertje, ancien professeur d’économie à l’université d’Amsterdam. Selon un sondage publié le 12 février par le site spécialisé Peil.nl, 59 % des Néerlandais pensent qu’une « grande partie » de l’argent prêté ne sera pas remboursée tandis que 57 % des Néerlandais pensent que la Grèce devrait quitter la zone euro. « Le gouvernement doit vendre le soutien à la Grèce au public néerlandais », affirme Josée Bloemer, professeure en gestion d’entreprise à l’université de Nimègue (est des Pays-Bas). « Le ministre des Finances le vendra plus facilement s’il montre qu’il ne soutient pas la Grèce de gaieté de cœur et qu’il met des conditions très strictes aux programmes d’aides », ajoute-t-elle.
Les Pays-Bas sont avec l’Allemagne et la Finlande, notamment, parmi les partisans d’une « ligne dure » vis-à-vis de la Grèce, le ministre néerlandais des Finances Jan Kees de Jager ayant régulièrement plaidé pour des garanties très strictes de la part d’Athènes en échange des programmes d’aides. Il avait en outre estimé le 16 février que la confiance envers Athènes était « au plus bas » et assuré devant des députés néerlandais que la Grèce était de retour « à la case départ », le pays allant « beaucoup plus mal » que ce qui avait été prévu au début de la crise. « Il est crucial de contenter les électeurs », assure Paul Scheffer, professeur en études européennes à l’université de Tilburg, selon lequel les Néerlandais ont le sentiment que « la Grèce n’a pas respecté ses engagements ». Le gouvernement se doit en outre de calmer les ardeurs de son partenaire d’extrême droite au Parlement, le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders, farouchement opposé aux aides à la Grèce. « C’est totalement absurde d’aider des pays comme la Grèce et devoir réduire nos pensions », avait notamment affirmé le leader du PVV dans la presse néerlandaise en janvier, appelant la Grèce à quitter la zone euro.
Le PVV ne fait pas partie de la coalition minoritaire de centre-droit du Premier ministre libéral Mark Rutte, mais il la soutient à la Chambre basse du Parlement, où il dispose de 24 députés sur 150. « Je pense que le gouvernement adopte une ligne plus dure (à l’égard de la Grèce) pour s’assurer du soutien du PVV sur d’autres sujets », soutient Bas Jacobs, professeur d’économie et finances publiques à l’université Érasme de Rotterdam. « Lorsque le gouvernement voudra réaliser de nouvelles coupes budgétaires, il aura besoin du soutien du PVV, assure en outre Mme Bloemer : ce n’est pas très malin d’indisposer un partenaire. »
Plusieurs analystes mettent toutefois en garde contre la « ligne dure » adoptée par le gouvernement. « Aux Pays-Bas, nous avons parfois l’impression que les Grecs ne font rien, sont paresseux », explique Martin Van Vliet, économiste chez le bancassureur ING. « Ce sont cependant des gens qui payent des impôts, comme aux Pays-Bas, et qui ont perdu d’énormes quantités d’argent en raison de la crise grecque », souligne-t-il.
            (Source : AFP)
Soucieux de « vendre » les programmes d’aide à la Grèce aux citoyens et prisonnier du soutien de l’extrême droite au Parlement, le gouvernement minoritaire néerlandais n’a d’autre choix, selon les analystes, que d’adopter une « ligne dure » envers la Grèce.« Au sein de la population, il y a une grande réticence à donner de l’argent à la Grèce car les gens...
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