Gameiro, c’est quoi le problème ?

Souvent pointé du doigt depuis qu’il a rejoint le Paris Saint-Germain, Kevin Gameiro ne cesse de clamer qu’il a pris la bonne décision de snober le FC Valence pour revêtir le maillot rouge et bleu. Mais ce week-end, lors du choc face à Montpellier, l’ancien Lorientais a une nouvelle fois été transparent. Incapable de peser sur le front de l’attaque, l’homme aux 10 buts inscrits en 24 rencontres de Ligue 1 a eu droit aux sifflets du Parc des Princes.
Remplacé à l’heure de jeu par Guillaume Hoarau, le natif de Senlis affiche un bilan comptable correct, mais sans plus. Recruté pour être l’attaquant phare du club de la capitale, Gameiro ne parvient pas à être décisif, notamment lors des rencontres face aux ténors du championnat. S’il a réussi à trouver la faille à Rennes (2e journée) ainsi qu’à Montpellier (8e journée), l’international tricolore est resté muet contre des écuries telles que Marseille, Lyon ou encore Lille. Un constat qui fait tâche, surtout lorsque l’on sait que son club cherche à tout prix à engager une pointure en attaque.

Encore plus esseulé
Excellent à Lorient, Gameiro arrivera-t-il à s’imposer au PSG ? Si de nombreux joueurs ont mis un an avant de s’adapter à leur nouveau club, il serait tout de même intéressant de savoir si l’attaquant francilien parviendra un jour (ou non) à se faire à un système de jeu avec une seule pointe. Cette question a souvent été posée durant l’ère Kombouaré, même si le 4-2-3-1 mis en place par le Kanak offrait plus de soutien à Gameiro (deux ailiers et un meneur de jeu), donc plus de solutions, et seule la gourmandise de Nenê, Ménez and Co privait grandement le buteur parisien de munitions. Aujourd’hui, avec la tactique en arbre de Noël instaurée par Ancelotti, Gameiro semble encore plus esseulé.
Si l’entrejeu parisien est fortement garni et possède une assise défensive confortable, l’animation offensive présente, en revanche, de grosses lacunes. Désormais, avec ce nouveau système, le PSG n’a plus de joueurs placés comme de véritables ailiers capables d’étirer les défenses adverses. Conséquence : Gameiro se retrouve encore plus seul face à des arrière-gardes regroupées. Une configuration qui ne convient pas vraiment au n° 19 plus habitué à faire la différence grâce à sa vitesse dans un jeu plus en profondeur. Seul face aux défenseurs et peu armé physiquement (1,70 m, 64 kg) pour aller au duel, le Parisien semble dans une impasse, surtout lorsque ses coéquipiers abusent de long ballons comme ce fut le cas face à Montpellier.

Ancelotti ne fait pas dans les sentiments
Dès lors, il est logique de se demander comment il va pouvoir inverser la tendance si Ancelotti persévère dans ses choix tactiques. Car deux menaces planent au-dessus de Gameiro. La première s’appelle bien sur Guillaume Hoarau. Décisif hier, le Réunionnais (1,91 m) possède un profil différent, mais il est un élément beaucoup plus accessible sur les longs ballons et reste donc un danger aérien potentiel quand Gameiro se retrouve cerné de toutes parts. Si l’ex-Havrais commence à se montrer efficace face aux buts, Gameiro peut donc craindre pour sa place. Sans compter sur le retour de blessure de Javier Pastore. S’il a fait confiance à Gameiro jusqu’ici, Ancelotti a déjà prouvé qu’il savait faire évoluer son équipe sans réel attaquant de pointe. Dès lors, au cas où ses buteurs se retrouveraient en panne sèche, l’Italien ne fera pas de sentiment.