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À La Une - Exposition

"Dégagements... la Tunisie un an après"

Des artistes, dont le Libanais Ali Cherri, exposent à l'Institut du monde arabe (IMA) à Paris des oeuvres marquant la révolution tunisienne.

Des oeuvres en hommage à Mohamed Bouazizi, le jeune vendeur ambulant qui s'était immolé par le feu en signe de protestation contre la confiscation de son étal le 17 décembre 2010

Photos, vidéos, tags...: un an après la chute de Ben Ali et le coup d'envoi du "printemps arabe", des artistes, tunisiens pour la plupart, exposent à l'Institut du monde arabe (IMA) à Paris des oeuvres marquées par les événements de l'année, entre interprétation et questionnement.


"Ce que j'ai voulu faire, c'est montrer des regards d'artistes qui ont eu la distance nécessaire pour conceptualiser ce qu'ils ont vécu, et leurs interrogations sur ce qui s'est passé pendant cette année", explique à l'AFP la Franco-Tunisienne Michket Krifa, commissaire de l'exposition "Dégagements... la Tunisie un an après", qui dure jusqu'au 1er avril à l'IMA.


Une télévision avec des images de l'ancien président Ben Ali, des écouteurs dans lesquels on entend les bruits d'une course de taxi, entre conversations avec le chauffeur, radio et sons de la rue: dans "Live", la Tunisienne Mouna Karray surexpose les deux pour montrer un décalage.
"J'avais envie de mettre en valeur la parole, qui est en marche, en vitesse, et une image de propagande très statique, qui ressemble à une fiction, coupée du réel", indique-t-elle.


Plus loin, deux sculptures, "Bourgeons di(n)vers" et "Bourgeons en palabres", de l'artiste Aïcha Filali. Des branches d'arbres sur un support en métal noir, au bout desquelles sont accrochés divers objets: des crayons d'un côté, des boules ou croissants de l'autre.
"Avec les crayons, c'est la liberté d'expression et la parole retrouvée, que l'on ne compte pas lâcher", dit l'artiste.
"De l'autre côté, Di(n)vers, c'est un jeu de mots, parce que +din+ en arabe, c'est la religion.

Ce sont des bourgeonnements qui se présentent avec une seule boule, deux ou trois, et à un moment trois boules avec un croissant, qui sont les terminaisons des édifices religieux. Cela signifie la poussée islamiste, qui en est à différents stades, sous différentes formes, plus ou moins extrémistes."

Il y a encore la série de photos de Jellel Gastelli, "Rock the Kasbah", éléments "d'une chronologie visuelle située entre la seconde moitié de décembre 2010 et février 2011", selon l'artiste. Ou encore les tags de Sk-One & Meen-One, manifestation urbaine des questionnements et de la liberté nouvelle, ou les dessins de "Willis from Tunis", chat facétieux commentant l'actualité tunisienne. Ce personnage créé par Nadia Khiari a attiré des milliers de Tunisiens sur Facebook avant un premier recueil paru en mars.


Les artistes viennent surtout de Tunisie, mais aussi d'ailleurs, comme le Libanais Ali Cherri, qui expose "Le pyromane" -représentant la phrase "Je ne suis pas un pyromane" écrite avec des allumettes brûlées- et "Immolation kit" -composé d'un bidon d'essence et d'une boîte d'allumettes-.

 

L'oeuvre de Ali Cherri.

 

Des oeuvres en hommage à Mohamed Bouazizi, le jeune vendeur ambulant qui s'était immolé par le feu en signe de protestation contre la confiscation de son étal le 17 décembre 2010, marquant le début de la contestation en Tunisie.


Il y a aussi des artistes vivant à Paris, comme le Franco-Tunisien Mourad Salem, auteur d'une oeuvre symbolique sur la dictature et la révolution, "Le sultan et la princesse".
"Par cette révolution, je me suis rapproché d'un pays qui m'effrayait par sa dictature", souligne-t-il, jugeant "extraordinaire de voir aussi tous ces autres artistes" inspirés par le sujet.


Pour la commissaire de l'exposition, "il était fondamental d'éviter les images de presse qu'on a beaucoup vues, et de montrer que les artistes, même s'ils ont suivi les événements en tant qu'acteurs, ont eu des regards critiques".
"Il fallait aussi éviter de tomber dans la forme du lyrisme révolutionnaire, car un an après, on n'est plus là-dedans", ajoute-t-elle.

Photos, vidéos, tags...: un an après la chute de Ben Ali et le coup d'envoi du "printemps arabe", des artistes, tunisiens pour la plupart, exposent à l'Institut du monde arabe (IMA) à Paris des oeuvres marquées par les événements de l'année, entre interprétation et questionnement.
"Ce que j'ai voulu faire, c'est montrer des regards d'artistes qui ont eu la distance nécessaire...

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