Descente de Chamonix : Klaus Kröll l’a dosée au centième près

Klaus Kröll a exploité au centième près sa science de la glisse pour remporter hier la première descente de Chamonix (Alpes françaises), sa quatrième victoire en Coupe du monde de ski alpin, et offrir à l’Autriche le premier succès de la saison dans la discipline reine.
Le Styrien a précédé avec l’écart minimum en ski alpin l’Américain Bode Miller, impressionnant sur le haut – la portion technique – mais imprécis dans la partie de glisse.
Favori, le vétéran suisse Didier Cuche (37 ans), qui venait de gagner coup sur coup les descentes raccourcies de Kitzbühel (Autriche) et de Garmisch-Partenkirchen (Allemagne), a complété le podium, à seulement quatre centièmes du vainqueur.
« Les écarts sont toujours très serrés dans ces conditions de visibilité réduite et de neige accrochante. Il faut être engagé, précis. Toute imprécision se paie cash. Avec le soleil, on peut développer les prises de risques. Là, on ne voit pas les marques, les trous. C’est un dosage », a résumé le Romand. Et d’ajouter : « L’an dernier, j’avais effectué une course parfaite. Aujourd’hui, il y a quelques fautes de trop dans les bosses. »
Kröll a failli pourtant tout perdre au sommet, en commettant une faute à la poussée puis une erreur de trajectoire dans le virage du rocher blanc. Après un tiers de course, il comptait 61/100e de retard sur Miller, qui avait trouvé les lignes extrêmes pour « faire la différence ».
« Heureusement que le parcours est assez long, on peut se rattraper », a soufflé Kröll. « C’était lent avec la neige douce. Pour faire la différence, il faut être agressif, rester concentré et ne pas faire de faute. J’en ai commis quelques-unes en étant trop direct », a constaté le skieur du New Hampshire (côte Est).
À seulement huit centièmes de Kröll et ex aequo au pied du podium, l’Autrichien Romed Baumann et le champion du monde canadien Erik Guay ont illustré le caractère « serré » de la course.
L’ex-champion français Luc Alphand a remarqué que, dans ce contexte, il était difficile de « voir du beau ski ». Ce sera peut-être pour samedi, à l’occasion de la seconde descente, celle de vendredi étant une reprise de l’épreuve annulée en décembre à Val Gardena (Italie).
La météo, approximative ces derniers jours, prévoit le retour du grand beau, alors que le froid devrait s’intensifier. Ce qui laisse quelques espoirs de revanche aux battus et déçus du vendredi.
Tenant du grand globe de cristal, le Croate Ivica Kostelic (48e hier à 2 sec 64/100e de Kröll) n’avait rien à craindre pour sa position en tête du classement général, le jeune Autrichien Marcel Hirscher délaissant les épreuves de vitesse.
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