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À La Une - Colombie

Medellin affiche ses héros de la vie ordinaire

Une exposition de portraits géants rend hommage aux « gens simples du quartier » pour donner l’exemple à la jeunesse confrontée à la violence des gangs.

L’exposition géante à Medellin est baptisée « Héros sans frontières ». Pas de vedettes du sport ou de la chanson : les portraits sont ceux de Maria Emiliana Oquendo, une octogénaire de 86 ans qui a élevé 14 enfants (photo centrale), ou encore Jonathan Uribe, qui a ouvert une école de rap gratuite. Raul Arboleda/AFP

Artiste, marchand de légumes ou simple mère de famille : les portraits gigantesques de ces « héros » de la vie ordinaire ornent les rues de Medellin, en guise d’exemple pour une jeunesse confrontée à la violence quotidienne des gangs colombiens. Les photographies d’une vingtaine d’habitants ont ainsi fait irruption dans les quartiers de cette localité de 2,3 millions d’habitants, la seconde du pays, à 400 kilomètres au nord-ouest de Bogota, où l’effacement des cartels de cocaïne dans les années 1990 a permis l’essor de multiples bandes criminelles.
« Harmonie et tolérance », « amour », « liberté » : sur les clichés, pris par le photographe colombien Felipe Mesa, quelques mots insistent sur la volonté de changer l’image de Medellin, la quatorzième ville la plus dangereuse du monde avec un taux d’homicide de soixante-dix pour mille habitants l’an dernier. Baptisée « Héros sans frontières », l’exposition fait allusion aux « frontières invisibles », expression en référence aux réseaux souterrains du crime organisé, qui continue de recruter ses troupes parmi les jeunes Colombiens désireux de sortir de la misère. « Nous avons voulu rendre hommage à ces héros quotidiens, personnes simples du quartier qui, sans avoir de diplôme, sont un exemple pour les enfants parce qu’ils n’ont pas sombré dans l’illégalité », explique la psychologue Lina Alvarez, qui a participé à cette opération lancée par la municipalité.
Pas de vedettes du sport ou de la chanson : les portraits sont ceux de Maria Emiliana Oquendo, une octogénaire de 86 ans qui a élevé 14 enfants, ou encore Jonathan Uribe, qui a ouvert une école de rap gratuite.
À l’origine, nombre d’habitants ont pensé, en découvrant ces visages inconnus, que les autorités avaient voulu honorer la mémoire de personnes disparues, victimes des bandes criminelles ou des guérillas qui s’affrontent depuis près d’un demi-siècle avec les autorités dans ce pays latino-américain. Sur les façades ou les toits des maisons de Medellin, les images sont visibles depuis les cabines du Metrocable, un téléphérique public ouvert en 2006 afin de desservir les quartiers les plus pauvres, accrochés à flanc de montagne. « Nous souhaitons montrer aux gens qui empruntent le Metrocable que l’avenir de ce quartier n’est pas celui de la violence, qu’il a plein de choses positives », souligne Mme Alvarez. Une des icônes de l’exposition, Gilberto Idarraga, un vendeur de légumes quand il n’écume pas les pistes de danse, ne cherche pas à tirer gloire de cette subite médiatisation. « Notre contribution, c’est rien d’autre que de lutter toujours pour faire les choses comme il faut », a-t-il confié au journal local El Colombiano.
Ce sont leurs propres voisins, les élèves des écoles du quartier, qui ont choisi d’ériger en modèle ces habitants modestes et travailleurs. Mais l’initiative a été directement inspirée par un artiste français, le photographe JR, connu pour ses portraits géants comme ceux des jeunes habitants des cités de banlieues parisiennes, des favelas de Rio de Janeiro ou des territoires palestiniens.

             (Source : AFP)
Artiste, marchand de légumes ou simple mère de famille : les portraits gigantesques de ces « héros » de la vie ordinaire ornent les rues de Medellin, en guise d’exemple pour une jeunesse confrontée à la violence quotidienne des gangs colombiens. Les photographies d’une vingtaine d’habitants ont ainsi fait irruption dans les quartiers de cette localité de 2,3 millions...

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