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Économie - Sommet

À Davos, la zone euro voit le bout du tunnel, le reste du monde n’y croit guère

Les Européens sommés d’agir vite pour éviter un naufrage collectif.
Les dirigeants européens, rassemblés cette semaine à Davos, veulent croire à la fin du tunnel après plus de deux ans de crise, mais le reste du monde n’y croit guère et les somme au contraire d’agir vite pour éviter un naufrage collectif.
« Nous ne prétendons plus avoir de bonnes excuses, on ne se berce plus d’illusions, nous faisons désormais des choix essentiels », a affirmé la semaine dernière la chancelière allemande Angela Merkel, devant des centaines d’hommes d’affaires et de responsables politiques rassemblés à Davos, dans les Alpes suisses.
Le très mesuré président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, s’est montré, lui aussi, presque lyrique en défendant les pas de géant déjà accomplis par les Européens. « Les progrès sont spectaculaires. » « C’est étonnant, si vous comparez aujourd’hui avec les cinq derniers mois, la zone euro est un autre monde », a-t-il assuré.
Certes, mais le reste du monde n’est toujours pas convaincu. « Je n’ai jamais été aussi effrayé que maintenant », a lancé samedi le chef de l’exécutif de Hong Kong, Donald Tsang.
Lors d’un débat, un jeune chef d’entreprise, européen mais vivant en Chine, a résumé de façon lapidaire la perception des Chinois vis-à-vis du Vieux Continent. « L’Europe est finie, les entreprises européennes ne valent pas nos investissements », a-t-il lancé devant un public majoritairement européen, quelque peu interloqué.
« L’Europe a un programme de choses importantes à faire et elle doit le faire très vite », a expliqué de son côté Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).
Et en tout premier lieu, la zone euro doit convaincre en mettant sur la table les ressources suffisantes pour voler au secours des pays en difficulté, ont souligné plusieurs intervenants cette semaine à Davos.
« La zone euro doit fournir une hausse significative en ce qui concerne les ressources disponibles, et je souligne significatif et disponible, cela doit déboucher sur un “pare-feu” conséquent », a déclaré le chancelier britannique de l’Échiquier, George Osborne.
Sinon, il y a fort à parier qu’elle s’enfoncera encore davantage dans une crise qui la mine depuis plus de deux ans, au risque d’entraîner les autres pays dans la tourmente.
« Le Bangladesh dépend des exportations. Et quand vous n’achetez plus nos t-shirts, nous n’avons plus d’emplois et les entreprises ferment », a résumé pour l’AFP Muhammad Yunus, Prix Nobel de la paix. « Personne n’est immunisé (...). Ce n’est pas seulement une crise de la zone euro, c’est une crise qui peut avoir des effets collatéraux (...) dans le monde entier », a prévenu Mme Lagarde.
Or, selon de nombreux économistes, la zone euro sera en récession cette année. Une « récession sévère », assure Nouriel Roubini, dont les prédictions souvent sombres lui ont valu le surnom de « Dr Doom » (Dr Catastrophe). Plus grave, la zone euro va probablement éclater dans les trois ou cinq ans qui viennent, et la Grèce en sera exclue dans moins d’un an, a-t-il assuré.
« 2013 pourrait être l’année de la “tempête absolue” avec une crise totale dans la zone euro, les problèmes budgétaires aux États-Unis atteignant leur paroxysme (...) et un atterrissage brutal de la Chine », a-t-il encore pronostiqué.
L’Europe a donc tout intérêt à être crédible et surtout à « montrer la couleur de son argent », a résumé M. Osborne. C’est la seule façon pour elle de convaincre d’autres pays, via le FMI, à l’aider financièrement, selon le ministre britannique. Le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner s’est montré à Davos sur la même ligne.
Les Européens ont promis de verser près de 200 milliards de dollars au Fonds monétaire international, mais il en manque encore 300 pour atteindre l’objectif de 500 milliards que s’est fixé Mme Lagarde. « Voilà pourquoi je suis ici avec mon petit sac, pour collecter un peu d’argent », a-t-elle indiqué.
(Source : AFP)
Les dirigeants européens, rassemblés cette semaine à Davos, veulent croire à la fin du tunnel après plus de deux ans de crise, mais le reste du monde n’y croit guère et les somme au contraire d’agir vite pour éviter un naufrage collectif.« Nous ne prétendons plus avoir de bonnes excuses, on ne se berce plus d’illusions, nous faisons désormais des choix essentiels »,...

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