Yémen: 6 blessés après des appels au boycott de l'élection présidentielle

Deux militants du Mouvement sudiste ont été blessés dimanche à Daleh par des tirs de l'armée à leur retour d'un meeting au cours duquel des appels ont été lancés pour un boycott du scrutin présidentiel, ont indiqué à l'AFP des activistes sudistes.

Des militaires, en poste à un point de contrôle, ont ouvert le feu contre le cortège d'un chef sudiste, Chalal Chaëa, qui a refusé de s'arrêter, ont ajouté les activistes.

"Chalal Chaëa s'en est sorti indemne mais deux de ses compagnons ont été blessés", a précisé l'un des activistes, faisant remarquer que le cortège, qui rentrait d'un meeting lié à l'élection présidentielle, arborait le drapeau de l'ancien Yémen du sud, qui était un Etat indépendant jusqu'en 1990.

Samedi soir, un homme armé, présenté comme un activiste du Mouvement sudiste, a lancé une grenade contre le siège local à Daleh de la commission supérieure des élections, chargée de préparer le scrutin du 21 février, a indiqué à l'AFP une source policière.

Trois marchands ambulants et un policier, en faction devant le siège de la commission, ont été blessés dans l'attaque et hospitalisés, selon cette source.

Le Mouvement sudiste anime la contestation dans le sud du Yémen où la population se plaint de discriminations de la part du pouvoir central à Sanaa.

Certains courants au sein de ce mouvement mènent campagne pour un boycott de l'élection présidentielle qui, selon eux, ne devrait pas répondre à leurs aspirations à l'autonomie, voire à l'indépendance du Sud.

Le vice-président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, originaire du sud, est l'unique candidat à ce scrutin et il devrait succéder au président Ali Abdallah Saleh, contraint au départ après 33 ans au pouvoir sous la pression de la rue, en vertu d'un accord conclu en novembre au terme de 11 mois de crise.