Rechercher
Rechercher

Culture - Exposition

David Hockney : plus grand, plus coloré, plus british

David Hockney voit grand, très grand, les paysages de son Yorkshire natal. Peinture à l’huile, aquarelle, mais aussi iPad Art et installation vidéo inondent, de leurs couleurs orgiaques, tout l’espace de la Royal Academy of Arts de Londres dans une exposition unique intitulée bien évidemment « A Bigger Picture ».

David Hockney devant une de ses monumentales odes au printemps anglais.

C’est la seconde fois dans toute son histoire, après Anish Kapoor il y a deux ans, que la Royal Academy of Arts consacre la totalité de ses salles à un artiste. Et pas des moindres, puisque sir Hockney fait partie du club très sélect de l’Ordre du mérite britannique (ils ne sont que 24, sélectionnés par Her Majesty the Queen). Le magazine Times a d’ailleurs octroyé au peintre septuagénaire le titre de «plus grand peintre britannique vivant». Normale, donc, l’anticipation qui vous prend en franchissant le perron de cette honorable institution, nommée également Burlington House, rue Piccadilly.
Dans la première salle de cette exposition magistrale – que dis-je, époustouflante, réunissant 150 œuvres, dont certaines ont la taille d’un bus anglais à deux étages (!) –, le peintre s’est amusé à décliner le même paysage yorkshirien en quatre versions, en quatre saisons. Première immersion dans un monde haut en couleur. Autre clou de l’exposition: le Grand canyon, une vertigineuse œuvre de 2 m sur 7,5 m, composée de soixante toiles à l’huile juxtaposées où le traitement du rouge prend toutes les déclinaisons possibles, du vermillon au géranium. Elle a été exécutée à partir d’un photomontage de polaroids, selon une méthode de travail bien maîtrisée par le spécialiste de l’hyperréalisme qui se joue ici de la perspective.
Mais la partie la plus étonnante de cette exposition réside sans doute dans les 51 dessins réalisés sur son iPad et son iPhone, grâce à l’application «Brushes», puis imprimés sur papier (3,65 m sur 2,7!). Ils décrivent d’une cinquantaine de manières différentes l’arrivée du printemps. Résultat: des visions brumeuses qui ne sont pas sans rappeler la peinture d’encre chinoise. David Hockney – un iArtiste nouvelle génération? – dit avoir gagné grâce à l’iPad une nouvelle liberté. Les dessins réalisés sur cette tablette numérique, avec un doigt et un stylo spécial, «ont leur propre qualité», selon lui. Une fois imprimés, «ils ressemblent un peu à des peintures, mais sur papier. Ils ressemblent à de la peinture à l’eau, mais la couleur est plus dense». Vraiment bluffant...
Mais l’exposition montre également des œuvres qui couvrent une période de 50 ans de production inspirée par une exploration presque scientifique des paysages. Champs, vallons, haies et bois traversés par des routes et des allées dégagées. Des arbres bleu dur, des feuilles mauves, des troncs coupés jaune or. Une palette puissamment colorée, qui garde quand même une certaine filiation avec ses fameuses piscines californiennes (The Bigger Splash, 1967). «Quand il a quitté sa ville natale de Bradford en 1957, il ne voulait pas peindre l’Angleterre ni le Yorkshire, trop gris, confiait à l’AFP un des commissaires de l’exposition, Marco Livingstone. Après ses études à Londres, il est parti en Californie trouver la lumière forte qu’il admirait dans les films d’Hollywood et, pendant des années, l’Angleterre n’était pas un sujet pour lui.»
Trente ans plus tard, l’artiste retournait au chevet d’un ami malade et se réconciliait avec les paysages de son enfance où l’on ne décèle, ici, aucune trace de gris. Loin de là.
Pour compléter... «the picture», comme on dit, Hockney présente des installations vidéo montrant les chemins du Yorkshire tant célébré. Ces prises de vues, réalisées à l’aide de neuf caméras installées dans sa jeep et projetées sur plusieurs écrans géants, embarquent le spectateur dans un voyage totalement dépaysant au milieu de paysages verdoyants et virevoltants sous le vent. On voit chaque fleur, la feuille de chaque arbre, l’écorce de chaque tronc, l’étirement de chaque nuage. Un tableau en mouvement et un relevé d’une minutie totale. D’autres images montrent, dans le studio de l’artiste cette fois-ci, des danseurs en tenues multicolores, exécutant des numéros de claquettes. Le papy du pop art conclut la danse des couleurs en montrant sa frimousse argentée à la fin du film et en levant sa cup of tea (tasse couleur vermillon, of course) à la santé du spectateur. Cheers, mate.
Jusqu’au 9 avril.
C’est la seconde fois dans toute son histoire, après Anish Kapoor il y a deux ans, que la Royal Academy of Arts consacre la totalité de ses salles à un artiste. Et pas des moindres, puisque sir Hockney fait partie du club très sélect de l’Ordre du mérite britannique (ils ne sont que 24, sélectionnés par Her Majesty the Queen). Le magazine Times a d’ailleurs octroyé au...

commentaires (2)

En 1974, David Hockney est venu passer trois mois a Beyrouth, a l'ancien Hotel Bassoul a Zeytouneh, face au Kit-Kat ou autre Rialto de l'epoque. Il s'etait epris d'un jeune Apollon Palestinien, a qui il a laisee 10 grands carnets de dessin avec une centaine de dessins. Je me demande ce qu'il est advenu de ces carnets...

Gerard Avedissian

10 h 16, le 25 janvier 2012

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • En 1974, David Hockney est venu passer trois mois a Beyrouth, a l'ancien Hotel Bassoul a Zeytouneh, face au Kit-Kat ou autre Rialto de l'epoque. Il s'etait epris d'un jeune Apollon Palestinien, a qui il a laisee 10 grands carnets de dessin avec une centaine de dessins. Je me demande ce qu'il est advenu de ces carnets...

    Gerard Avedissian

    10 h 16, le 25 janvier 2012

  • C'est superbe,quel merveilleux souffle ,une pluie de milles couleures parmis tous les autres titres,merci!en plus d'etre et de meriter d'etre excellentisime!

    Rbeiz Joanna

    05 h 34, le 25 janvier 2012

Retour en haut