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Économie - Entreprises

Petroplus se dirige vers la faillite, le sort des salariés reste incertain

Après près d’un mois de déboires financiers, le groupe suisse Petroplus a annoncé hier qu’il se dirigeait vers la faillite faute d’avoir trouvé un accord avec les banques, laissant les quelque 2 500 salariés du raffineur face à un avenir incertain.
« Les négociations avec les créanciers concernant le crédit renouvelable n’ont pas porté leurs fruits », a expliqué le premier raffineur européen dans un bref communiqué.
Cette situation équivaut à « un défaut de paiement » pour les 1,75 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros) de dette qu’a cumulée la société, a-t-elle précisé.
Le groupe, dont le siège se situe dans le paradis fiscal de Zoug dans le centre de la Suisse, va par conséquent demander la mise en faillite ou le sursis concordataire.
Selon les spécialistes de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), la mise en faillite représente « le pire scénario possible pour la société », qui avait annoncé des premières difficultés fin décembre 2011.
Le groupe avait alors indiqué qu’une ligne de crédit d’environ un milliard de dollars, jugée « indispensable » au bon fonctionnement de ses opérations, avait été gelée par ses banques.
Dans l’immédiat, il sera difficile d’évaluer quel montant les actionnaires de Petroplus vont pouvoir récupérer après la mise en faillite du groupe, en raison du « flou » qui entoure la situation, ont souligné les analystes de la ZKB.
La situation s’annonce tout aussi incertaine pour les salariés, répartis entre les cinq sites de Petit-Couronne en France (Seine-Maritime), Coryton (Grande-Bretagne), Anvers (Belgique), Ingolstadt (Allemagne) et Cressier (Suisse). Ces usines ont une capacité cumulée de 667 000 barils de brut par jour.
Le syndicat suisse Unia a « exigé » hier que les salaires des employés de Petroplus soient « garantis », et a lancé un appel aux autorités pour faciliter une reprise du site suisse de Cressier.
Le syndicat estime « scandaleux que l’avidité et le manque de scrupules de hedge funds et de managers aboutissent à la mise en danger des 260 emplois de Petroplus à Cressier et de milliers d’autres dans le monde ». Petroplus est contrôlé à plus de 50 % par le groupe d’investissement américain Carlyle.
Cressier est une des cinq raffineries de Petroplus. Elle est à l’arrêt depuis la mi-janvier.
Selon un ministre du canton de Neuchâtel, où est situé Cressier, « il y a des gens intéressés, entre cinq et dix », par la reprise de la raffinerie.
Au Royaume-Uni, la raffinerie de Coryton a suspendu ses ventes lundi et annoncé à son millier d’employés qu’elle ne savait pas quand elle redémarrerait.
« La perte de mille emplois dans l’Essex aura un effet dévastateur sur l’économie locale », a déclaré sur la radio publique BBC le député européen travailliste Richard Howitt.
Selon lui, la moitié des employés, des sous-traitants, ont déjà reçu leur lettre de licenciement.
Pour sa part, le directeur général de Petroplus, le Français Jean-Paul Vettier, a indiqué être « entièrement conscients de l’impact que cela aura sur nos employés, leurs familles et les communautés où nous avons été actifs ».
Le groupe a été contraint vendredi dernier de commencer son démantèlement, avec la mise en vente de sa raffinerie de Petit-Couronne, près de Rouen.
Le gouvernement français s’est engagé sur ce dossier sensible trois mois avant l’élection présidentielle et à un moment où le chômage touche près de trois millions de personnes en France.
A la Bourse suisse, le titre Petroplus s’est effondré après cette annonce, l’action plongeant de plus de 80 %. Jusqu’en 2006, Petroplus était contrôlé à 100 % par Carlyle. Puis, en 2006, Carlyle a procédé à une introduction en Bourse à Zurich d’une partie du capital. L’action avait été vendue à un prix d’émission de 63 CHF (52 euros), et au premier jour de sa cotation, elle s’inscrivait à 67,90 CHF. Son plus haut a été de 133 CHF.

(Source : AFP)
Après près d’un mois de déboires financiers, le groupe suisse Petroplus a annoncé hier qu’il se dirigeait vers la faillite faute d’avoir trouvé un accord avec les banques, laissant les quelque 2 500 salariés du raffineur face à un avenir incertain.« Les négociations avec les créanciers concernant le crédit renouvelable n’ont pas porté leurs fruits », a expliqué...

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