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Diaspora - Spécial France

Rani Saidi, un champion franco-libanais de boxe thaïe

Promenade en famille de Rani et Émilie en compagnie de leurs enfants Ilan et Éden.

Qu’est-ce qui a poussé Rani Saidi, aujourd’hui marié et père de famille, à revenir sur les tapis thaïlandais, reprenant ainsi une carrière de boxeur interrompue il y a plus de dix ans ? Pourtant, il était bien installé en famille dans son domicile à Paris, travaillant comme chargé de sécurité auprès de personnalités, avec des missions de protection rapprochée pour la famille royale saoudienne à Londres, Sardaigne, Marbella, Tanger ou Paris. Rani se retrouve de nouveau sur le chemin de Bangkok, reprenant ses entraînements avec les plus grands professeurs de boxe thaïe et luttant contre les plus grands champions, tout en n’abandonnant pas son travail.
Commençant la boxe thaïe à Paris à l’âge de 15 ans avec le célèbre professeur thaïlandais Sing Phu Boon, Rani avait débuté sa carrière avec 18 combats, couronnés par 18 victoires dont 14 par knock-out. Il a aujourd’hui à son actif 110 combats, dont 52 gagnés par K.-O., avec 28 défaites, menés en France, au Royaume-Uni, en Hollande, en Belgique et bien sûr en Thaïlande, où il s’est produit dans les plus grands stades : Lumpini et Rajadamnoen Stadium de Bangkok, Bangla Boxing Stadium de Phuket et Ko Samui Stadium.

Une pratique martiale ancestrale
La boxe thaïe ou muay thaï, « boxe du peuple », parfois appelée boxe thaïlandaise, est un sport de combat créé pour les militaires thaïlandais vers le XVe siècle. La boxe thaïe trouve son origine dans des pratiques martiales ancestrales, notamment dans ce qu’on appelle en Occident le muay boran (boxe traditionnelle) et le krabi krabong (pratique avec les armes). Parmi les autres boxes du Sud-Est asiatique (boxe birmane, boxe khmère, boxe vietnamienne, bokator, etc.), elle est la plus populaire, la Thaïlande en ayant fait un sport national et professionnel. Comme dans toute activité sportive, le professeur a un rôle fondamental dans la formation de l’élève, son état d’esprit ayant une influence considérable sur le disciple. Ce sport permet à de nombreux pratiquants, athlètes (même très jeunes), entraîneurs, managers et promoteurs, d’en vivre.

Un retour remarqué
Il y a quelques mois, assistant à un championnat dans un grand stade de Bangkok contenant 4 000 personnes, Rani Saidi a été accosté par les organisateurs qui ont insisté pour qu’il remplace l’un des boxeurs qui s’était désisté devant un adversaire jugé trop fort. N’ayant jamais arrêté les entraînements où qu’il se trouve, Rani a une heure devant lui pour se préparer au combat, qu’il remporte devant l’étonnement général. Depuis, il a décidé de continuer à se battre, avec une échéance : le championnat du monde de boxe thaïe qui se tiendra à Moscou fin septembre 2012.
Le souhait de Rani, qui est reparti à Bangkok début janvier pour 20 jours est de clôturer sa carrière en participant au sein de l’équipe libanaise à ce championnat, dans les catégories 75-76 kg. Il espère avant cela, dès le mois prochain à son retour de Thaïlande, mener un combat au Liban, où il séjourne régulièrement en famille durant les vacances d’hiver ou d’été.
Marié à la Française Émilie Bekerman, qui a obtenu la nationalité libanaise durant l’été 2010 (voir notre édition du 6 septembre 2010), et père de deux garçons, Ilan (12 ans) et Éden (10 ans), Rani s’était rendu en France en 1982, fuyant la guerre qui faisait rage à l’époque, en compagnie de ses parents Aouni et Hanane, et ses frères Hassan et Rayan. Aujourd’hui, son père Aouni, originaire de Tyr, est revenu s’installer dans leur maison face à l’hippodrome de Beyrouth, après avoir été de 1985 à 1999 le styliste de la maison de haute couture Carven.
Rani, pour sa part, pense aussi au retour au pays d’origine, où, jeune enfant, il rêvait d’être champion en regardant les films de Bruce Lee : il envisage pour cela de monter un club pour entraîner les champions en herbe libanais, avec un centre de remise en forme, ce qui fait l’enchantement de toute sa famille.

Naji FARAH
Qu’est-ce qui a poussé Rani Saidi, aujourd’hui marié et père de famille, à revenir sur les tapis thaïlandais, reprenant ainsi une carrière de boxeur interrompue il y a plus de dix ans ? Pourtant, il était bien installé en famille dans son domicile à Paris, travaillant comme chargé de sécurité auprès de personnalités, avec des missions de protection rapprochée pour la famille...