L’attaque, saluée d’ailleurs par les talibans, s’est produite dans le cadre d’un entraînement à l’intérieur de la base de Gwam dans l’est afghan. Une quinzaine de soldats français ont aussi été blessés, dont huit grièvement, selon le ministère de la Défense. Les victimes n’étaient pas armées, ne portaient pas de gilet pare-balles, et participaient à une séance de sport, selon des sources sécuritaires.
« Nous sommes des amis du peuple afghan, des alliés du peuple afghan, mais je ne peux pas accepter que des soldats afghans tirent sur des soldats français », a aussitôt réagi Nicolas Sarkozy, qui a précisé que le ministre de la Défense Gérard Longuet et le chef d’état-major des armées, l’amiral Édouard Guillaud, se rendaient « immédiatement » en Afghanistan. « Toutes les opérations de formation, d’aide au combat de l’armée française, sont suspendues », a ajouté le président Sarkozy. M. Longuet fera un rapport à son retour. « Si les conditions de sécurité ne sont pas clairement établies, alors se posera la question d’un retour anticipé de l’armée française », a ajouté Nicolas Sarkozy, qui a promis d’évoquer cette question avec Hamid Karzaï. Le président afghan, qui doit effectuer le 27 janvier à Paris, a rapidement présenté ses condoléances à la France. Pour sa part, le secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen a parlé d’un « jour très triste » pour les troupes de l’Alliance.
À trois mois de l’élection présidentielle en France, la mort des quatre soldats peut relancer le débat sur la présence militaire en Afghanistan, décidée en 2001 par les socialistes et la droite, mais qui est de plus en plus contestée à gauche. Le candidat socialiste à la présidentielle et favori des sondages, François Hollande, a ainsi réaffirmé hier sa volonté de retirer les forces françaises d’Afghanistan, « le plus rapidement possible, au plus tard à la fin de l’année 2012 ». Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a lui aussi insisté sur la possibilité d’une « accélération du retrait complet de notre contingent prévu à la fin de l’année 2013 ». De son côté, un porte-parole du Pentagone a affirmé hier qu’un retrait anticipé était une « décision que seul le gouvernement français peut prendre », rappelant cependant que la formation des forces afghanes était « cruciale ».
Les quatre soldats décédés hier portent à 82 le nombre de militaires français tombés en Afghanistan depuis le début du déploiement de la force internationale fin 2001. La France compte actuellement 3 600 soldats dans le pays, après le retrait de 400 de ses militaires depuis le mois d’octobre. Les forces françaises sont fortement impliquées dans la formation de l’armée afghane qui doit prendre le relais de l’OTAN après le départ de la force internationale programmée pour 2014.
(Source : AFP)
La dévastation causée par la perte d'un proche n'ôte pas (Dieu merci) la dignité et le sens de l'honneur. D'ailleurs si vous aviez écouté les nouvelles, vous auriez appris que pas un seul soldat là-bas n'a songé un seul instant à un retrait. Bien au contraire, il y a eu incompréhension et stupeur à l'écoute du chef de l'Etat évoquant un possible désengagement. Pour eux il y a bel et bien une cause pour laquelle ils sont prêts à payer de leur vie, et c'est les insulter, eux et ceux qui sont tombés, que de pontifier sur ce forum qu'il n'en ont pas.
15 h 14, le 22 janvier 2012