Le président français Nicolas Sarkozy s’est exprimé vendredi sur plusieurs dossiers internationaux – notamment sur l’Iran, la Syrie et l’Afghanistan - lors de ses voeux au corps diplomatique.
Sur l’Iran, le président français a affirmé que Paris "fera tout pour éviter une intervention militaire" contre l’Iran.
"Une intervention militaire ne règlerait pas le problème, mais elle déchaînerait la guerre et le chaos au Moyen-Orient et peut-être, hélas, dans le monde", a dit M. Sarkozy. "Le temps est compté, a-t-il ajouté, mais il y a une seule solution pour l'éviter, c'est un régime de sanctions beaucoup plus fort, beaucoup plus décisif, qui passe par l'arrêt de l'achat du pétrole iranien par tous et le gel des avoirs de la banque centrale iranienne".
Ce régime de sanctions doit être adopté lundi par l'Union européenne. Ceux qui, au Conseil de sécurité de l'ONU, refuseraient ce renforcement des sanctions porteraient la responsabilité d'une intervention militaire, a-t-il dit. "Aidez-nous à garantir la paix dans le monde, nous avons vraiment besoin de vous", a-t-il martelé, s'adressant plus particulièrement à ses homologues chinois et russe.
Nicolas Sarkozy a également estimé que l'Iran était lancé dans une "course insensée" vers l'armement nucléaire, et que les dirigeants iraniens avaient menti "de façon continue et à tout le monde" sur leurs réelles intentions. Pour être aux côtés du peuple iranien, il faut contraindre ses dirigeants à "négocier sérieusement", a-t-il dit.
La crise liée au programme nucléaire iranien s'est aggravée depuis la publication, le 8 novembre, du dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), selon lequel la République islamique aurait bien cherché à se doter de l'arme atomique et pourrait continuer à le faire, malgré ses démentis. L'Iran affirme que ses activités visent à doter le pays d'une capacité de production nucléaire civile.
Les pourparlers sur le programme iranien, qui réunissent les membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie et Chine) et l'Allemagne, se sont achevés en janvier sur un constat d'échec.
Sur le volet syrien, M. Sarkozy a affirmé que son pays "ne se taira pas devant le scandale syrien" et ne peut accepter "la répression féroce" de la contestation par le régime du président Bachar el-Assad "qui conduit tout droit le pays au chaos". "Ce chaos profitera aux extrémistes de tout bord", a insisté le président français. "La Syrie appartient au peuple syrien qui doit enfin pouvoir choisir librement ses dirigeants et décider de son destin", a-t-il poursuivi.
"La Ligue arabe s'est engagée dans une action courageuse, elle doit la poursuivre, et le conseil de sécurité (de l'ONU) dont c'est la mission doit lui apporter son concours", a affirmé le chef de l'Etat. "Nous ne voulons pas nous ingérer dans les affaires syriennes mais nul plus que moi n'a essayé de tendre la main avec sincérité à Bachar el-Assad. Mais à un moment, chacun est confronté aux réalités", a-t-il lancé.
Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois lancé un avertissement à Damas contre toute tentative de déstabilisation du Liban."Il y a des soldats français au Liban sous mandat de l'ONU depuis près de trois décennies (...). Là aussi, l'avertissement de la France est clair: tous ceux qui s'en prendront à un soldat français en essuieront immédiatement les conséquences", a-t-il dit.
"Nous ne laisserons pas le Liban et nous ne serons pas complices d'un asservissement du Liban, qu'il vienne de l'extérieur ou qu'il vienne de l'intérieur", a-t-il insisté, "la France est l'amie de tous les Libanais, sans aucune exception".
La France a accusé la Syrie d'avoir commandité un attentat en décembre contre une patrouille française de la force de l'ONU au Liban-Sud. Cinq soldats français avaient été blessés, mais la Syrie avait vivement démenti être impliquée dans cet acte.
Concernant l’Afghanistan, Nicolas Sarkozy a indiqué que la France a suspendu ses opérations de formation et d'aide au combat dans ce pays et pourrait accélérer le retour en France de ses soldats après la mort de quatre de ses militaires aujourd’hui. Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, se rendra "immédiatement" en mission en Afghanistan et si celle-ci conclut que les conditions de sécurité ne sont pas réunies, la question d'un retrait anticipé sera posée, a dit le chef de l'Etat lors français. "C'est une décision difficile mais je me devais de l'assumer", a dit M. Sarkozy.
Les quatre soldats français ont été tués par un tireur portant un uniforme de l'armée afghane dans une base française dans la vallée de Taghab, dans la province de Kapisa où est basé le contingent français. L'attaque, qui a également fait huit blessés dont un grave, porte à 82 le nombre de Français tués en Afghanistan depuis 2001, dont 26 l'an dernier.
La France compte actuellement quelque 3.800 militaires en Afghanistan. Leur retrait est pour l'instant prévu pour s'étaler jusqu'en 2014. A cette date, les autorités afghanes devront assumer la pleine responsabilité de la sécurité.
Sur l’Iran, le président français a affirmé que Paris "fera tout pour éviter une intervention militaire" contre l’Iran.
"Une intervention militaire ne règlerait pas le...
commentaires (8)
Allez enfants de la Patrie le jour de gloire va arriver.
SAKR LEBNAN
06 h 04, le 21 janvier 2012