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Couverture spéciale de la révolte en Égypte - Présidentielle

El-Baradei porte un coup aux militaires

L’ex-chef de l’AIEA retire sa candidature arguant du manque de « véritable démocratie ».
Mohammad el-Baradei, ex-chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et prix Nobel de la paix 2005, a annoncé samedi qu’il ne serait pas candidat à la présidentielle en Égypte, estimant que le régime autoritaire de Hosni Moubarak était toujours en place malgré son renversement. « Ma conscience ne me permet pas de présenter ma candidature à la présidence ou à tout autre poste officiel tant qu’il n’y a pas de véritable démocratie. L’ancien régime n’est pas tombé », a-t-il ainsi affirmé.
Cette décision constitue une gifle pour les militaires, accusés de faire perdurer le régime Moubarak, mais prive aussi les réformateurs d’une figure majeure, estiment médias et politiques.
À quelques jours du premier anniversaire de la révolte contre le raïs, que l’armée veut célébrer en grande pompe, l’annonce surprise de M. el-Baradei est une « bombe », estimait hier le journal gouvernemental Akhbar. « El-Baradei met à nu le régime et se retire de la présidentielle », affirmait également le journal al-Chorouq, tandis qu’un autre titre indépendant, al-Masri al-Youm, estimait que « la bombe el-Baradei explose au visage des militaires ». Plusieurs personnalités ont aussi regretté que la décision de M. el-Baradei prive le camp laïc et libéral d’une de ses personnalités les plus en vue. L’ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa, lui-même candidat à la présidence, a exprimé l’espoir que M. el-Baradei « continue ses efforts pour reconstruire le pays ». Ayman Nour, autre candidat potentiel, qui avait affronté le président Moubarak à la présidentielle de 2005, a salué dans M. el-Baradei « le président de la conscience égyptienne ». « Les forces de la révolution se retrouvent sans candidat », estimait quant à lui l’éditorialiste Ezzedine Choukri Facher dans le journal Tahrir, créé dans le sillage de la révolte de l’an dernier.
Rentré triomphalement en Égypte début 2010 après une longue carrière de haut fonctionnaire international, M. el-Baradei, âgé de 69 ans, était rapidement devenu l’un des plus fermes adversaires du régime Moubarak. Ardent soutien de la révolte du début 2011, il est toutefois devenu très critique envers le pouvoir militaire qui s’est mis ensuite en place. Réputé intègre et sincère dans son engagement démocratique, il a toutefois pâti de son manque d’enracinement dans les couches populaires, des désaccords parmi ses partisans et de l’absence d’un vrai parti pour le soutenir.
Les Frères musulmans, grands vainqueurs des élections législatives, ont déclaré officiellement que ce retrait était une « décision personnelle ». « J’aurais espéré qu’el-Baradei soit plus persévérant. Il est un vrai patriote », a toutefois déclaré à la télévision Saad al-Katatni, le secrétaire général du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), issu de la confrérie. D’autres islamistes, en revanche, ne cachaient pas une certaine satisfaction. « Il a bien fait de se retirer. Il sait qu’il n’est pas bien vu des mouvements islamistes, qui ont le soutien de la majorité des gens », a affirmé dans la presse un porte-parole de la Gamaa islamiya, une formation fondamentaliste, Mohammad Hassan Hammad. Un responsable du parti salafiste al-Nour, Mohammad Radwan, a assuré que « M. el-Baradei a déclaré forfait parce qu’il a vu que le peuple égyptien avait voté pour les islamistes » aux législatives.
(Source : AFP)
Mohammad el-Baradei, ex-chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et prix Nobel de la paix 2005, a annoncé samedi qu’il ne serait pas candidat à la présidentielle en Égypte, estimant que le régime autoritaire de Hosni Moubarak était toujours en place malgré son renversement. « Ma conscience ne me permet pas de présenter ma candidature à la...