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Moyen Orient et Monde - Révolte

L’opposition syrienne s’organise et accentue la pression sur Assad

Un troisième député fait défection ; Ban somme le Conseil de sécurité d’agir.

Des poubelles entassées au milieu de la chaussée à Maarrat al-Nehman. Photo Reuters

La pression s’est accentuée sur le régime syrien hier, avec une nouvelle défection et l’annonce d’une coopération entre deux groupes d’opposants politique et militaire.
Le député Imad Ghalioune, membre de la commission du Budget au Parlement syrien, a annoncé à la chaîne al-Arabiya s’être réfugié en Égypte, appelant l’opposition à « réaliser les intérêts du peuple qui veut parvenir à la liberté ». Avant lui, deux députés indépendants avaient annoncé fin avril leur démission pour protester contre la répression du soulèvement populaire qui a débuté le 15 mars. De son côté, l’opposant Nawaf al-Bachir, chef de la plus grande tribu de Syrie, a expliqué à al-Arabiya être « venu en Turquie pour activer l’opposition ».

Mise en place d’un bureau de liaison
L’armée syrienne libre (ASL), composée d’insoumis, et le Conseil national syrien (CNS), qui rassemble les principaux courants de l’opposition, ont pour leur part mis en place « un bureau de liaison et un téléphone rouge afin de suivre les développements sur le plan politique et sur le terrain », a expliqué le CNS. Lors d’une réunion dans la nuit de samedi à dimanche, des responsables des deux groupes ont évoqué « l’édification d’une structure moderne et souple (...) qui permettra de déployer rapidement des unités militaires et d’accueillir le nombre croissant d’officiers et soldats » qui ont quitté les rangs loyalistes, poursuit le communiqué. Notons que l’ASL revendique 40 000 combattants.
Parallèlement, l’ASL a demandé hier à la Ligue arabe de transférer le dossier syrien devant le Conseil de sécurité de l’ONU, et appelé ce dernier à agir, accusant le régime de poursuivre la répression sans tenir compte du plan arabe de sortie de crise. Une demande qui fait écho à un appel du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, qui a sommé le Conseil de sécurité d’agir « d’une manière sérieuse et cohérente » sur la Syrie. Déclarant que « la situation a atteint un point inacceptable », M. Ban a appelé de nouveau le président Assad à « arrêter de tuer », et estimé « important que les Nations unies tiennent un discours et agissent d’une manière cohérente ».

Moscou présente une nouvelle version de projet de résolution
Toujours du côté de l’OnNU, Moscou a présenté au Conseil de sécurité une nouvelle version de son projet de résolution, qui ne semble pas modifier sur le fond sa position sur la Syrie, selon des diplomates occidentaux, mais sera discuté aujourd’hui au niveau des experts. Les Nations unies ont annoncé qu’elles allaient commencer par former dans les prochains jours des observateurs de la Ligue arabe afin de les aider à évaluer la situation en Syrie.
Toujours au niveau des tractations diplomatiques, l’ancien vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Ji Peiding, a été reçu à Alger par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Adelkader Messahel, pour discuter notamment de la situation en Syrie. À l’issue de cette audience, M. Peiding, membre du conseil consultatif de la politique extérieure au ministère chinois des Affaires étrangères, cité par l’agence APS, a souligné que Pékin souhaite que la sécurité et la stabilité règnent dans les pays de la région pour qu’ils puissent mieux se consacrer au développement.
Par ailleurs, Téhéran va aider la Syrie en cas de frappe militaire étrangère contre Damas, a affirmé à la chaîne al-Arabiya un responsable iranien des gardiens de la révolution. « L’Iran n’est pas encore intervenu dans la crise syrienne », a ajouté ce responsable sous le couvert de l’anonymat, indiquant que « la situation en Syrie est différente de celle des autres pays qui ont connu des manifestations similaires », tout en soulignant que les gardiens de la révolution iraniens « encerclent » la Syrie à travers leurs alliés en Irak et au Liban.

La répression encore et toujours : 21 morts
Sur le terrain, les forces de sécurité ne chôment pas, elles ont tué au moins 21 personnes hier, selon al-Arabiya. La plupart d’entre eux dont une femme sont tombés sous les balles à Homs, a précisé l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme.
Six soldats ont par ailleurs trouvé la mort en tentant de changer de camp lors d’une fusillade avec des rebelles, dans la province d’Idlib, ajoute l’Observatoire, selon lequel 15 de leurs camarades sont parvenus à rompre les rangs. L’agence de presse officielle SANA a signalé quant à elle la mort du général Mohammad Abdel-Hamid al-Aouad, tué par « un groupe terroriste armé » aux abords de Damas.
Signalons finalement que deux reporters présents à Homs, en Syrie, lors de la mort du journaliste de France Télévisions Gilles Jacquier soupçonnent les autorités syriennes et vont porter plainte pour tentative d’assassinat, annoncent leurs avocats. Ces journalistes ont acquis la conviction « qu’ils ont été délibérément conduits par les services de sécurité gouvernementaux dans un lieu dont le bombardement était programmé », ont écrit hier Alexandre Varaut et Vincent de la Morandière dans un communiqué.

 

(Sources : agences et rédaction)

La pression s’est accentuée sur le régime syrien hier, avec une nouvelle défection et l’annonce d’une coopération entre deux groupes d’opposants politique et militaire.Le député Imad Ghalioune, membre de la commission du Budget au Parlement syrien, a annoncé à la chaîne al-Arabiya s’être réfugié en Égypte, appelant l’opposition à « réaliser les intérêts...

commentaires (1)

On parle que des morts des rebelles, mais les morts de l'armée, des forces de sécurités, des alaouites et des chrétiens ? Sont-ils comptés ?

Talaat Dominique

00 h 45, le 17 janvier 2012

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Commentaires (1)

  • On parle que des morts des rebelles, mais les morts de l'armée, des forces de sécurités, des alaouites et des chrétiens ? Sont-ils comptés ?

    Talaat Dominique

    00 h 45, le 17 janvier 2012

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