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Culture

De Bach au jazz, la violoniste russe Viktoria Mullova en quête de liberté

Viktoria Mullova.

Perpétuellement en quête de liberté et de territoires nouveaux, la violoniste russe Viktoria Mullova, à Paris depuis hier pour sept concerts, donne la mesure de son éclectisme avec un programme allant de Bach au jazz, servi par sa rigueur technique.
Elle propose notamment pour ces concerts, à l’auditorium du Louvre, puis à la salle Pleyel, des œuvres de Bach et Vivaldi sur instruments anciens avec l’ensemble baroque Il Giardino Armonico, les sonates de Beethoven et des œuvres de Brahms avec l’Orchestre de Paris. L’un des concerts réunira Kodaly et Bartok qui voisineront avec des musiques tziganes et jazz arrangées par son mari, le violoncelliste Matthew Barley.
Formée à la rude école du violon russe, la musicienne joue désormais aussi bien sur un violon baroque que sur un violon moderne. «Je pense que j’ai commencé à prendre plaisir à jouer et à être sur scène quand j’ai commencé à interpréter de la musique baroque avec le Giardino Armonico, et de la musique de chambre», déclare-t-elle lors d’une interview à l’AFP.
«Avant, c’était plus comme si je devais me préparer à des concours. Je devais jouer des grands concertos et j’étais terrorisée sur scène, même si je ne le montrais pas», ajoute-t-elle.
Se disant maintenant «comblée» par son art et sa famille de trois enfants, la violoniste, âgée de 52 ans, sobre, pudique et volontaire, avait franchi les frontières entre l’Est et l’Ouest, en 1983, en quête de liberté, faisant défection à son pays natal.
Elle affirme ne pas avoir eu peur au moment de quitter l’hôtel où elle séjournait en Finlande pour fuir jusqu’à la frontière suédoise. «C’était assez excitant», assure-t-elle.
«J’étais très bien préparée parce que je ne pouvais pas prendre de risque. L’enjeu était trop grand», se souvient-elle.
La préparation de cette fuite de l’autre côté du rideau de fer a duré un an, jusqu’à ce qu’un ami, journaliste, la conduise avec son «petit ami» jusqu’à la frontière suédoise, laissant derrière elle le stradivarius prêté par l’État soviétique. «Je l’ai laissé à l’hôtel où se trouvait une femme du KGB chargée de m’accompagner, raconte-t-elle. Je savais qu’elle allait le rendre à l’État auquel il appartenait.»
«J’avais grandi dans la banlieue de Moscou. Ma famille était pauvre et nous vivions à six dans la même pièce, poursuit-elle. Je n’avais pas idée de ce qu’était la musique et mes parents n’étaient pas musiciens non plus.»
«Mais ils voulaient que je fasse tout pour avoir une vie meilleure». Jugée talentueuse par son professeur de violon, Viktoria Mullova prépare sa future carrière dès l’âge de quatre ans. «Je n’aimais pas cela (...), j’étais obéissante», ajoute-t-elle, regrettant son enfance gâchée.
«Toute ma vie dépendait des concours qu’il fallait remporter, explique-t-elle. Vous aviez seulement une chance. Si vous n’étiez pas gagnante, vous n’aviez pas de carrière.»
En 1980, Viktoria Mullova remporte le concours international Jean Sibelius, à Helsinki, et deux ans plus tard la médaille d’or au concours Tchaïkovski.
Son passage à l’Ouest, alors qu’elle est déjà connue, donne «un coup de pouce» à sa
carrière.
«Maintenant, j’adore jouer mais je n’aime pas trop travailler mon instrument», avoue la musicienne, installée «chez elle» à Londres, bien que sa carrière de violoniste internationale ne lui laisse guère de répit.
Perpétuellement en quête de liberté et de territoires nouveaux, la violoniste russe Viktoria Mullova, à Paris depuis hier pour sept concerts, donne la mesure de son éclectisme avec un programme allant de Bach au jazz, servi par sa rigueur technique.Elle propose notamment pour ces concerts, à l’auditorium du Louvre, puis à la salle Pleyel, des œuvres de Bach et Vivaldi sur...

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