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À La Une - Vient de paraître

Sur le bonheur d’être libanais

Deux petits recueils, aux éditions Turning Point, bourrés d’humour et d’autodérision, l’un par un auteur qui « savoure » sa nouvelle « libanité » et l’autre par un illustrateur qui traque les habitudes tenaces de ses compatriotes.

Une des illustrations réalisées par Karim el-Dahdah.

Nasri Atallah a été chercheur en matières pétrolières, en management des ressources naturelles, il a travaillé aux Nations unies et dans la publicité avant de se rendre compte, finalement, qu’il pourrait très bien se consacrer à l’écriture. Bien lui en a pris. Il signe avec Our Man in Beirut un petit bijou de causticité dont l’humour glacé et sophistiqué (mais parfois assez grivois) n’est pas étranger à son enfance et sa première jeunesse passées au pays du palais de Buckingham. C’est donc bien ficelées dans un humour typiquement british, que Atallah livre là ses réflexions et ses impressions d’un pays (celui de ses ancêtres) qui l’inspire énormément dans ses travers et ses
digressions.
Après avoir vécu 22 ans dans la très organisée et cartésienne cité londonienne, Nasri Atallah a débarqué à Beyrouth et s’est trouvé immédiatement en prise avec une ville où tout le monde dédaigne royalement les queues d’attente. Horreur, malheur.
Faisant sienne la sempiternelle devise «plutôt en rire qu’en pleurer», il décide de coucher sur clavier les récits de ses mésaventures, désappointements et rencontres (du troisième genre?). Ainsi est né son blog. Remarqué aussitôt par les internautes qui l’inondent de remarques dithyrambiques du genre «on aime tes histoires, tu écris bien, tu parais plus intelligent qu’en réalité». Mais attention. Nulle amertume ou négativité dans ses écrits. C’est «punchy» et «witty», comme disent les Anglo-Saxons. L’éditeur Turning Point ne s’y est pas trompé. En somme, voilà une belle plume fine, férue de métaphores assez inhabituelles, tordant le cou à certains clichés à propos du pays du Cèdre et de ses habitants, tout en caressant certains autres dans le sens du poil.
Dans You Know You are Lebanese When... (Vous savez que vous êtes libanais quand...), des petites saynètes ciselées par Karim el-Dahdah se disant à la fois terrifié et fier de faire partie du lot de Libanais qui inspirent ses dessins. Illustrateur de son état, la trentaine débutante, el-Dahdah reprend là les fameuses séries qui pullulent sur le Net et dont les anglophones sont friands: «You Know You are... When...». Bilingue (arabe-anglais), cet opuscule contient trente assertions destinées à vérifier notre appartenance à la nationalité libanaise. Si les phrases sont lisibles d’une traite, les croquis qui les juxtaposent sur une autre page sont assez drôles et originaux. Pour illustrer, par exemple, la propension de nos compatriotes à ingurgiter du café à toute heure de la journée, el-Dahdah a dessiné une «dadame» bien «brushée», habillée d’un jupon dont le graphisme est emprunté à une tasse de café arabe. Belle allégorie visuelle...
Alors oui, le Libanais possède la capacité unique de pouvoir manger un sandwich de falafel, de boire sa canette de Pepsi, de griller une cigarette et de parler au cellulaire tout en conduisant sa voiture. Drôle de peuple.
Nasri Atallah a été chercheur en matières pétrolières, en management des ressources naturelles, il a travaillé aux Nations unies et dans la publicité avant de se rendre compte, finalement, qu’il pourrait très bien se consacrer à l’écriture. Bien lui en a pris. Il signe avec Our Man in Beirut un petit bijou de causticité dont l’humour glacé et sophistiqué (mais...

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