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Économie - France

Sarkozy brandit la « TVA sociale » pour marquer sa volonté de réformer

Emprunt réussi pour Paris malgré un regain de tensions en zone euro.
À moins de quatre mois de l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy veut montrer sa détermination à lutter contre le chômage et les délocalisations en poussant dans l’urgence une réforme controversée du financement de la protection sociale, dite « TVA sociale ».
Évoquée lors des vœux aux Français, débattue avec syndicats et patronat le 18 janvier et examinée au Parlement en février : c’est tambour battant que Nicolas Sarkozy veut mener les dernières semaines de son mandat.
« Oui nous devons faire évoluer l’assiette sur laquelle repose le financement d’une partie de notre protection sociale, a encore martelé hier le Premier ministre François Fillon. Notre but est clair : notre fiscalité doit favoriser la création d’emplois productifs sur notre territoire. »
Président impopulaire, donné battu par le socialiste François Hollande qui l’emporterait au second tour avec 57 % des suffrages selon le dernier sondage de décembre, Nicolas Sarkozy veut apparaître comme un dirigeant volontariste qui, jusqu’au bout, aura cherché à « réformer » la France.
François Fillon a précisé hier le calendrier du débat sur cette « TVA sociale » : « Nous discuterons de tous ces sujets le 18 janvier. Nous déciderons ensuite à la fin du mois de janvier. La réforme du financement de la protection sociale sera soumise au Parlement en février. »
La porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse avait annoncé un peu plus tôt que cette réforme voulue par l’exécutif « avant l’élection présidentielle » ferait l’objet d’un amendement budgétaire soumis au Parlement, sans préciser de date.
Le principe de la TVA sociale consisterait à alléger les charges salariales et patronales pesant sur les entreprises pour les transférer sur la TVA, augmentée de plusieurs points. Il s’agirait ainsi de favoriser la production sur le territoire national, en pénalisant parallèlement les biens importés.
Cette prime au « made in France » s’est imposée comme un thème de campagne dans un pays où l’industrie a perdu des centaines de milliers d’emplois ces dernières années et dont la perte de compétitivité se traduit par un déficit commercial abyssal.
« Il faut alléger la pression sur le travail et faire contribuer financièrement les importations qui font concurrence à nos produits avec de la main-d’œuvre à bon marché », avait plaidé Nicolas Sarkozy le 31 décembre.
Pour 100 euros de salaire brut, les charges sont de 39 euros en Allemagne et de 50 euros en France, avait fait valoir mardi le ministre du Travail, Xavier Bertrand.
Après trois ans de crise, le chômage a explosé en France et une récession est imminente : un contexte difficile qui laisse peu de marge de manœuvre et que le président sortant cherche à dramatiser, en affirmant que le « destin de la France » est en jeu.
Cette « TVA sociale » a été évoquée à de nombreuses reprises ces dernières années en France mais à chaque fois remise à plus tard, à cause de son impopularité et parce qu’elle toucherait directement, selon certains experts, le moteur principal de la croissance française, c’est-à-dire la consommation. Selon un sondage CSA paru hier, près des deux tiers (64 %) des Français se disent opposés à la TVA sociale, contre un tiers (33 %) seulement qui y sont favorables.
Sur un autre plan, la France a réussi hier sa première émission obligataire de l’année malgré un regain d’inquiétudes sur la solidité du secteur bancaire de certains pays européens comme l’Espagne ou l’Italie, qui pèse sur l’euro au plus bas depuis seize mois face au dollar. Paris a réussi à placer, comme prévu, auprès des investisseurs près de huit milliards d’euros d’obligations sur des échéances longues. Pour l’obligation de référence à dix ans, si les taux d’emprunt sont restés bas, ils s’inscrivaient toutefois en légère hausse tandis que la demande a été moins forte que lors des précédentes opérations similaires.
          (Source : AFP)
À moins de quatre mois de l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy veut montrer sa détermination à lutter contre le chômage et les délocalisations en poussant dans l’urgence une réforme controversée du financement de la protection sociale, dite « TVA sociale ».Évoquée lors des vœux aux Français, débattue avec syndicats et patronat le 18 janvier et examinée au...

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