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Économie - Hongrie

Budapest dans le collimateur de Bruxelles

La Commission européenne menace de ne pas reprendre les pourparlers sur une aide financière sans garanties sur l’indépendance de la Banque centrale.
La Hongrie, avec ses nouvelles lois constitutionnelles controversées, est dans le collimateur de la Commission européenne qui menace de ne pas reprendre les pourparlers sur une aide financière sans garanties sur l’indépendance de la Banque centrale.
La Commission européenne et le Fonds monétaire international (FMI) avaient interrompu en décembre une mission à Budapest destinée à discuter d’une aide financière à la Hongrie évaluée entre 15 et 20 milliards d’euros, pour protester contre une réforme contestée de la Banque centrale hongroise. À présent que celle-ci a été adoptée, le 30 décembre, « la question est : allons-nous entamer les
discussions formelles en janvier ? Pour l’instant, le FMI et la Commission n’ont pas encore décidé s’ils retourneraient à Budapest pour entamer ces discussions », a déclaré hier un porte-parole de la Commission, Olivier Bailly. « L’un des éléments-clés de notre évaluation n’est pas seulement financier, mais concerne aussi l’environnement légal nécessaire pour assurer la stabilité financière de la Hongrie », a-t-il expliqué. Or « nous avons besoin d’assurances des autorités hongroises sur le fait que ces sujets pourront être discutés de manière ouverte et constructive ». Selon une source européenne, « la Commission européenne ne retournera pas à Budapest sans avoir obtenu des certitudes » sur l’indépendance de la Banque centrale hongroise.
Le président de la Commission, José Manuel Barroso, a eu plusieurs échanges ces dernières semaines avec les autorités hongroises à propos de la réforme de la Banque centrale, a souligné Olivier Bailly. Une source proche du dossier juge ainsi « inacceptable » que le président de la Banque centrale puisse être placé dans un rapport hiérarchique avec le gouvernement. Bruxelles a également « un problème » avec la fusion possible de la Banque centrale avec les autorités boursières hongroises, même si le Premier ministre Viktor Orban a assuré qu’elle n’aurait pas lieu avant mars 2013. La réforme de la Banque centrale fait partie des nouvelles lois constitutionnelles adoptées fin décembre en Hongrie grâce à la majorité des deux tiers dont jouit au Parlement le parti Fidesz de Viktor Orban. La Commission européenne est en train d’examiner dans le détail l’ensemble de ces textes pour voir s’ils sont conformes au droit européen, a précisé M. Bailly.
En plus d’éventuelles procédures en infraction au droit communautaire, Budapest pourrait aussi se voir sanctionner la semaine prochaine dans le cadre d’une procédure pour déficits excessifs. Le commissaire chargé des Affaires économiques, Olli Rehn, avait demandé à ce propos que de nouvelles mesures soient adoptées pour juguler les dépenses publiques. Or il n’a « pas reçu tous les éléments » demandés, précise cette source.

Exposition en l’honneur de la nouvelle Constitution controversée
Par ailleurs, une exposition de quinze toiles à la gloire de la nouvelle Constitution controversée a ouvert ses portes hier à Budapest, avec un des tableaux mettant en scène le Premier ministre Viktor Orban.
L’exposition, ouverte jusqu’au 26 août, se veut une illustration du dernier millénaire de l’histoire hongroise. Elle montre aussi des événements récents, comme une intervention musclée de la police contre des manifestants en 2006 lors du gouvernement socialiste de Ferenc Gyurcsany, le grand rival d’Orban, ou encore la catastrophe écologique de la boue rouge en 2010.
Une des œuvres exposées montre les nouvelles funérailles organisées pour Imre Nagy – ancien chef de gouvernement martyrisé après l’insurrection hongroise contre l’Union soviétique en 1956 – lors du changement de régime en 1989. Viktor Orban y figure, tenant l’un de ses discours enflammés contre le régime qui lui ont valu sa popularité.
« Nous avons vaincu notre défaitisme, nous avons écarté les forces qui ont dévasté notre nation, et dans un mouvement qui rappelle les meilleurs moments de notre histoire, nous avons créé la plus large unité de notre histoire », avait-il déclaré lundi soir lors de l’inauguration de l’exposition, en évoquant la large victoire de son parti Fidesz aux élections générales d’avril 2010.
Notons que le Parti conservateur détient une majorité des deux tiers au Parlement, ce qui lui a permis de faire adopter sans difficulté toute une batterie de lois controversées, notamment dans les médias ou la justice. Des dizaines de milliers de Hongrois se sont ainsi mobilisés lundi soir contre la nouvelle Constitution aux accents antidémocratiques, selon ses détracteurs.
         
            (Source : AFP)
La Hongrie, avec ses nouvelles lois constitutionnelles controversées, est dans le collimateur de la Commission européenne qui menace de ne pas reprendre les pourparlers sur une aide financière sans garanties sur l’indépendance de la Banque centrale.La Commission européenne et le Fonds monétaire international (FMI) avaient interrompu en décembre une mission à Budapest...

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