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À La Une - Révolte

La Syrie pourrait signer "dans les 24 heures" le protocole d'accord arabe

Violents affrontements entre soldats et déserteurs dans le centre et le nord-ouest du pays.

Le secrétaire général de la Ligue Nabil el-Arabi (gauche), son adjoint Ahmed ben Helli (droite) et le PM qatari Hamad ben Jassem Al-Thani (centre), samedi, à Doha.

La Syrie pourrait signer le protocole d'accord sur l'envoi d'observateurs arabes dans ce pays en proie à des violences depuis plus de neuf mois, a déclaré dimanche à Ryad le ministre omanais des Affaire étrangères Youssef ben Alaoui.

"Nous sommes optimistes. La Syrie pourrait signer dans les 24 heures le protocole d'accord", a dit aux journalistes le ministre dont le pays fait partie du comité ministériel arabe sur la Syrie.

 

"Si les Syriens ne signent pas le protocole d'accord, la Ligue arabe prendra des décisions lors de sa prochaine réunion" mercredi au Caire, a encore dit le responsable omanais, qui participait à une réunion des ministres des Affaires étrangères du Conseil de coopération du Golfe.

 

Le Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem Al-Thani, qui préside ce comité, a pour sa part déclaré avoir "reçu des informations selon lesquelles il (le président syrien Bachar el-Assad) allait signer" le protocole d'accord. "Nous verrons si c'est vrai", a ajouté le Premier ministre du Qatar.

 

Le protocole proposé par la Ligue arabe a fait l'objet de plusieurs ultimatums de l'organisation panarabe, qui a adopté le 27 novembre des sanctions à l'encontre de Damas pour son refus de le signer, dont certaines économiques sont entrées en vigueur.

 

Allant plus loin, la Ligue arabe a annoncé samedi envisager de saisir le Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie, où la répression a fait plus de 5.000 morts en neuf mois selon une estimation de l'ONU.

 

"Les ministres arabes des Affaires étrangères qui se réunissent le 21 décembre vont discuter" de la saisine du conseil de sécurité, a déclaré le Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem Al-Thani, à l'issue d'une réunion à Doha du comité ministériel de la Ligue arabe sur la Syrie. La démarche de la Ligue arabe est destinée à "faire adopter (par cette instance) les décisions arabes plutôt que d'autres", a-t-il ajouté en référence à une proposition de résolution de la Russie, jugée insuffisamment sévère pour Damas par plusieurs pays occidentaux.

 

Cheikh Hamad a justifié cette démarche par ce qu'il a qualifié de "tergiversations de la Syrie". En l'"état actuel, il n'y a pas le moindre espoir pour sortir de la crise", a-t-il souligné. "Nous avons tout essayé et nous n'avons abouti à rien jusqu'à présent".

 

Le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmed ben Helli, avait pourtant parlé dans la matinée de "signaux positifs", disant s'attendre à une "prochaine signature" par Damas d'un protocole sur l'envoi d'observateurs arabes en Syrie.

 

A Damas, une délégation irakienne en visite dans la capitale syrienne pour tenter une médiation, avait de son côté parlé de discussions "positives" avec le président Assad. "Je suis en route pour rencontrer la Ligue arabe au Caire, après avoir eu des discussions positives avec le président Assad", a déclaré le conseiller pour la Sécurité nationale irakienne, Falah al-Fayyad.

"Nous poursuivons nos efforts pour arriver à un accord entre les autorités et l'opposition syriennes. Il est trop tôt pour parler de résultats", a-t-il déclaré quelques heures plus tard par téléphone.

 

Dans un communiqué de l'agence officielle syrienne, M. Assad "a exprimé sa gratitude pour les efforts honnêtes menés par certains pays arabes, en particulier l'Irak, pour aider la Syrie à sortir" de la crise.

 

Sur le plan international, les pays occidentaux ont jugé peu sévère un projet de résolution présentée par la Russie, le texte ne condamnant selon eux pas assez fermement le régime syrien et ne soutenant pas non plus suffisamment son soutien aux mesures prises par la Ligue arabe contre la Syrie.

 

Le protocole proposé par la Ligue arabe a fait l'objet de plusieurs ultimatums de l'organisation panarabe, qui a adopté le 27 novembre des sanctions à l'encontre de Damas pour son refus de le signer, dont certaines économiques sont entrées en vigueur. Début décembre, Damas a exigé la levée de ces sanctions arabes pour accepter le déploiement d'observateurs.

 

Dans le même temps, le Conseil national syrien (CNS), qui représente la majorité des courants d'opposition au régime de Damas, tenait un congrès en Tunisie. Ses membres discutaient à huis clos de l'organisation de l'opposition dans le but d'accélérer la chute de M. Assad.

 

 

Des manifestants syriens à Idleb. Handout/Reuters

 

 

Sur le terrain, des affrontements meurtriers entre l'armée syrienne régulière et des déserteurs se déroulaient dimanche dans le centre et le nord-ouest de la Syrie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Dans la province d'Idleb (nord-ouest), quatre civils ont été tués par balles dans les localités de Kfar Nabl, Saraqueb et Jabal al Zaouia, et les affrontements entre soldats et déserteurs se poursuivaient pour la deuxième journée consécutive dans plusieurs localités de cette région proche de la frontière turque, selon l'OSDH.

 

A Qousseir, dans la région de Homs (centre), des maisons ont été partiellement détruites par un pilonnage aux mitrailleuses lourdes, tandis que de violents affrontements opposaient des soldats et des déserteurs, selon la même source.Au moins six soldats, dont un officier, ont été tués, et trois engins blindés détruits, a affirmé l'OSDH, ajoutant que les déserteurs avaient en outre arrêté deux officiers.

 

Toujours dans la région de Homs, cinq civils ont été tués par des tirs des forces de sécurité, tandis qu'un autre a péri à Deir Ezzor (est), a affirmé dans un communiqué l'Observatoire.

 

Dans la capitale Damas, les forces de sécurité ont pénétré dans le quartier de Barzan, menant des perquisitions, tandis que des tirs et des explosions étaient entendus, selon l'OSDH.

 

Dans la province de Deraa (sud), de violents affrontements opposaient déserteurs et soldats, alors que l'appel à la grève générale lancé il y a une semaine par les militants pro-démocratie était toujours suivi.

 

Selon la chaîne al-Arabiya, les forces de sécurité syriennes ont par ailleurs tiré sur une famille qui tentait de s'enfuir vers le Liban, tuant un enfant.

 

D'après l'OSDH, les liaisons téléphoniques et Internet étaient coupées à Maaret al-Noman, ainsi que l'électricité pendant 12 heures par jour. Et la grève était "largement suivie dans la majorité des localités et villages de la province de Deraa". Dans cette même province, "les forces armées ont commencé à lever les barrages placés par les habitants dans le cadre de la grève" à Tafas, s'aidant de grues pour ouvrir les routes menant à plusieurs villages, selon la même source.

 

Les militants pro-démocratie ont lancé un mouvement de désobéissance civile entamé par une grève générale le 11 décembre. Ils ont appelé les Syriens à "fermer leurs commerces, et leur portables et à bloquer les routes", afin d'accentuer la pression sur le régime.

La Syrie pourrait signer le protocole d'accord sur l'envoi d'observateurs arabes dans ce pays en proie à des violences depuis plus de neuf mois, a déclaré dimanche à Ryad le ministre omanais des Affaire étrangères Youssef ben Alaoui.
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