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À La Une - Crise

Syrie : les ambassadeurs américain et français de retour à Damas

Le président syrien a accordé un entretien à une télévision américaine, le premier depuis le début de la répression.

De Genève, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a souligné la nécessité de protéger les minorités, les groupes ethniques et les femmes dans une Syrie post-Assad.

Alors que la Ligue Arabe étudiait aujourd’hui, les conditions posées par la Syrie à l'envoi d'observateurs dans ce pays, Washington et Paris ont annoncé que leurs ambassadeurs sont de retour à Damas pour se tenir aux côtés du peuple syrien.
M. Ford, qui avait quitté la Syrie fin octobre, "en a fini avec ses consultations à Washington et retourne en Syrie", a indiqué dans un communiqué un porte-parole de la diplomatie américaine, Mark Toner, confirmant une information donnée plus tôt par un responsable américain. "Nous pensons que sa présence dans le pays est une des mesures les plus utiles pour transmettre le message selon lequel les Etats-Unis se tiennent au côté du peuple syrien", a-t-il ajouté. M. Ford "va poursuivre le travail qu'il avait entamé : à savoir transmettre le message des États-Unis au peuple syrien ; fournir des informations fiables sur la situation sur le terrain ; et s'engager avec l'ensemble de la société syrienne sur la manière de mettre fin à l'effusion de sang et parvenir à une transition politique pacifique", a détaillé le porte-parole.

L'ambassadeur Ford avait brusquement quitté Damas fin octobre en raison de "menaces crédibles pour sa sécurité personnelle".  M. Ford a exaspéré le régime du président Bachar el-Assad en le critiquant publiquement, notamment sur la page Facebook de l'ambassade, et en se rendant à deux reprises sur le terrain pour se faire sa propre idée des manifestations.

Le retour du diplomate américain a été annoncé plus tôt par un responsable US à Genève, alors que la secrétaire d’État Hillary Clinton rencontrait des opposants syriens dans la cité suisse.


Lors de cette rencontre, Mme Clinton a souligné la nécessité de protéger les minorités, les groupes ethniques et les femmes dans une Syrie post-Assad.
"Une transition démocratique suppose bien plus qu'un départ du régime Assad. Cela veut dire mettre la Syrie sur la voie du droit et de la protection des droits universels de tous les citoyens quel que soit leur religion, leur appartenance, ethnie ou leur sexe", a-t-elle ajouté. Mme Clinton a tenu ces propos alors qu'elle rencontrait pour la première fois des représentants du Conseil national syrien (CNS), créé en octobre et regroupant la majorité des courants de l'opposition en Syrie. "Je suis particulièrement intéressée par le travail que vous menez sur la manière de conduire une transition démocratique", a-t-elle dit aux sept membres du CNS qu'elle a rencontrés, dont son président Bourhan Ghalioun.

 

Un peu plus tard, la France a pour sa part annoncé le retour de son ambassadeur. "Éric Chevallier a rejoint son poste à Damas lundi aux termes des consultations pour lesquelles il avait été rappelé", a déclaré le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, Romain Nadal.   

A la mi-novembre, le consulat honoraire de France à Lattaquié et la chancellerie détachée à Alep avaient été la cible d'attaques, provoquant une convocation à Paris de l'ambassadeur de Syrie en France, Mme Lamia Shakkour, et le retour de l'ambassadeur français "pour consultations"."Le retour de notre ambassadeur à Damas ne signifie pas que les sujets de préoccupation ont disparu, bien au contraire. Mais son travail sur le terrain en Syrie est important", a souligné Romain Nadal, en assurant que "la France est plus que jamais aux côtés du peuple syrien".


L’isolement de la Syrie par la communauté internationale en raison de la répression sanglante n’a toutefois pas empêché le président syrien Bachar el-Assad d’accorder un entretien à la chaîne de télévision américaine ABC News, une première depuis le début de la répression des manifestations dans ce pays il y a neuf mois.
ABC News a annoncé mardi que sa journaliste vedette Barbara Walters, 82 ans, avait été reçue à Damas par le président syrien. Elle l'a interrogé sur le récent rapport des Nations Unies selon lequel la répression politique en Syrie a fait 4 000 morts depuis le mois de mars, a précisé la chaîne, sans révéler quelle avait été la réponse de M. Assad. La chaîne doit diffuser l'entretien sur son site Internet mercredi à partir de 11H00 GMT puis sous forme d'extraits à partir de 12H00 GMT dans ses journaux télévisés.

 

D’autre part, la Ligue Arabe étudie toujours les conditions posées par la Syrie à l'envoi d'observateurs dans ce pays. Le régime syrien s'est dit prêt à accepter sous conditions la venue d'observateurs de la Ligue arabe pour rendre compte des violences sur le terrain et tenter de mettre un terme à la répression sanglante. Damas a demandé "des modifications mineures qui ne touchent pas le fond du protocole (...) et des éclaircissements", selon le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdessi.

 

Sur le terrain, des affrontements violents se sont déroulés mardi entre des groupes de soldats insoumis et l'armée régulière qui tentait de prendre d'assaut Daël, dans la province de Deraa (sud), ont rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et les comités locaux de coordination (LCC), qui chapeautent les manifestations. "Les forces militaires ont perquisitionné aux alentours de Daël, arrêté des militants et procédé à des actes de vandalisme, incendiant des motocycles et des magasins, et tirant aveuglément balles et obus sonores pour terrifier les habitants", a précisé l'OSDH dans un communiqué.

 

Dans ce contexte, les interprétations se sont multipliées mardi autour de manœuvres militaires syriennes effectuées dimanche. Selon l'agence officielle Sana, il s'agissait de tests de roquettes et de chars dans le cadre d'un plan d'entraînement "visant à contrer toute attaque éventuelle de l'ennemi". Selon un analyste syrien sous couvert d’anonymat, le régime a voulu mettre en garde contre "toute velléité (occidentale) d'intervenir militairement en Syrie en montrant qu'il (était) prêt à déclarer une guerre régionale".

"Il se peut que nous ayons assisté à une nouvelle démonstration de force, mais cet événement manifeste des craintes et une détresse plutôt qu'une confiance en soi" de la part du régime syrien, a estimé pour sa part le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, dans un communiqué mardi. M. Barak a aussi affirmé que la chute de Bachar el-Assad n'était plus qu'une question de "semaines ou de mois".


Alors que le régime de Damas est de plus en plus isolé sur la scène internationale, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a réitéré aujourd’hui, son soutien à Bachar el Assad, et critiqué l'opposition syrienne, estimant qu'elle est soumise aux Etats-Unis et à Israël.

Désormais sous le coup de sanctions sans précédent des pays occidentaux et arabes, la Syrie devrait se tourner vers le Liban et l'Irak, qui peuvent devenir des couloirs économiques pour leur voisin en pleine crise, sans pour autant violer les sanctions, selon des experts.

Alors que la Ligue Arabe étudiait aujourd’hui, les conditions posées par la Syrie à l'envoi d'observateurs dans ce pays, Washington et Paris ont annoncé que leurs ambassadeurs sont de retour à Damas pour se tenir aux côtés du peuple syrien. M. Ford, qui avait quitté la Syrie fin octobre, "en a fini avec ses consultations à Washington et retourne en Syrie", a indiqué dans un...

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