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À La Une - Révolte

Feltman accuse Téhéran de "soutenir et faciliter le meurtre de Syriens"

Damas laisse passer l'ultimatum de la Ligue arabe et annonce, Moallem s'exprimera lundi; les violences font 21 morts dans les régions d'Idleb et de Homs.

Jeffrey Feltman. Photo AFP

Le sous-secrétaire d'Etat aux Affaires du Proche-Orient, Jeffrey Feltman a accusé dimanche l'Iran de soutenir la répression du régime syrien contre les manifestants prodémocratie. "L'Iran soutient et facilite le meurtre de Syriens. Il apporte un soutien à Assad. Il fournit une assistance technique pour intercepter les communications de l'opposition", a ajouté M. Feltman. "L'Iran est impliqué activement, et essaie d'aider Assad à écraser les manifestations pacifiques en Syrie. Je ne peux pas imaginer que cela soit une bonne chose pour les relations à long terme entre l'Iran et la Syrie, et c'est très bien pour nous", a-t-il estimé.

 

M. Feltman a également affirmé que la communauté internationale cherche des moyens pacifiques pour mettre fin aux "assassinats et à la brutalité" en Syrie.

"Puisque notre objectif à tous est de trouver des façons de mettre fin aux assassinats et à la brutalité, nous recherchons des moyens pacifiques pour y parvenir", a indiqué M. Jeffrey à des journalistes à Amman. "Nous trouvons que ce qui se passe en Syrie est épouvantable et c'est en fait (le président syrien) Bachar al-Assad qui mène le pays à la violence et aux querelles sectaires par sa façon d'agir", a-t-il ajouté.

Plus de 4.000 personnes sont mortes dans la répression par le régime syrien de la contestation qui secoue le pays depuis la mi-mars, selon un bilan de l'ONU.

 

"Nous pensons que sous le regard d'observateurs et des médias, les services de sécurité qui dépendent d'Assad et de sa clique ne pourraient pas opérer de la même manière qu'ils le font actuellement", a estimé M. Feltman, qui a rencontré le roi Abdallah II lors d'une tournée régionale. "Autoriser les observateurs à entrer (dans le pays, NDLR), permettre aux médias d'y entrer, ça c'est un moyen pacifique de faire cesser le cycle soutenu des violences qu'Assad semble déterminé à imposer à la Syrie", a-t-il poursuivi.

 

La Syrie s'expose à de nouvelles sanctions après avoir laissé passer un nouvel ultimatum de la Ligue arabe lui demandant de laisser entrer des observateurs dans le pays. Un comité ministériel arabe avait annoncé samedi soir que la Syrie avait jusqu'à dimanche pour signer un protocole sur l'envoi d'observateurs chargés de surveiller les faits sur le terrain, et éviter davantage de sanctions.

 

La télévision syrienne a toutefois annoncé que le ministre des Affaires étrangères, Walid Moallem, tiendra une conférence de presse demain, lundi, pour annoncer la réponse officielle de la Syrie au plan arabe.

 

Manifestation de l'opposition syrienne, dimanche,

près d'Idleb. Photo Reuters

 

Après les sanctions occidentales visant à faire cesser la répression, la Ligue arabe a accru encore l'isolement du régime Assad en prenant à son tour des sanctions, entrées en vigueur le 27 novembre. Il s'agit notamment d'un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et de ses comptes bancaires dans les pays arabes.

Le comité ministériel réuni à Doha a précisé les modalités d'application d'autres sanctions décidées fin novembre, établissant en particulier une liste de 19 personnalités syriennes interdites de voyage dans les pays arabes et dont les avoirs seront gelés dans ces pays. Cette liste comprend les principaux chefs des services de sécurité, ainsi que Maher al-Assad, frère du président Bachar al-Assad, l'homme d'affaires Rami Makhlouf, cousin du président, et les ministres de la Défense et de l'Intérieur.

Les ministres réunis ont également prévu d'interdire toute vente d'armes arabes à la Syrie et de réduire de moitié les vols avec la Syrie à partir de la mi-décembre.

Ils ont aussi chargé une commission technique de dresser une liste d'hommes d'affaires syriens impliqués dans le financement des opérations de répression, en vue de les sanctionner.

 

"C'est un message aux hommes d'affaires qui sont restés silencieux, pour qu'ils prennent position, alors que les communautés internationale et arabe ont perdu confiance dans le régime et refusent désormais de traiter avec lui", a déclaré Najib Ghadbane, membre du Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la majorité des courants de l'opposition.

 

Le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr Al-Thani, a nié samedi tout complot arabe contre la Syrie et insisté sur les risques d'une internationalisation de la crise. "Tout ce que nous voulons, c'est arrêter l'effusion de sang en Syrie", a-t-il insisté.

 

Mais la machine de guerre du régime ne s'est pas arrêtée. Vingt et un civils, dont trois adolescents, ont été tués dimanche par les tirs des forces de sécurité et des milices pro-régime, les "chabbiha", a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé à Londres.

Près d'Idleb (nord-ouest), un chauffeur a été tué par des balles tirées sur son minibus depuis un barrage.

A Homs, un haut lieu de la révolte dans le centre du pays, 20 civils ont trouvé la mort. Un homme et ses trois enfants (11, 14 et 16 ans), ont été tués à l'aube par des chabbiha tirant depuis leurs voitures, et une professeur d'université a été tuée par des tirs depuis un barrage. Treize autres civils sont morts à la suite de tirs des forces de sécurité et du pilonnage de certains quartiers, selon l'OSDH.

Toujours dans la région de Homs, deux civils ont péri sous les balles des services de sécurité près de Rastan.

 

Samedi, au moins 23 personnes avaient été tuées à travers le pays, dont 11 civils, selon l'OSDH.

 

 

 

Le sous-secrétaire d'Etat aux Affaires du Proche-Orient, Jeffrey Feltman a accusé dimanche l'Iran de soutenir la répression du régime syrien contre les manifestants prodémocratie. "L'Iran soutient et facilite le meurtre de Syriens. Il apporte un soutien à Assad. Il fournit une assistance technique pour intercepter les communications de l'opposition", a ajouté M. Feltman. "L'Iran...

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SILENCE ON TUE !!

Halim Abou Chacra

10 h 10, le 04 décembre 2011

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Commentaires (1)

  • SILENCE ON TUE !!

    Halim Abou Chacra

    10 h 10, le 04 décembre 2011

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