Mikati aux ministres aounistes : Lisez la Constitution et évitez les aventurismes

Le Premier ministre n’a pas tardé à répondre aux ministres aounistes et aux prétextes utilisés par ces derniers pour justifier leur boycottage du Conseil des ministres d’hier.
« Je refuse net d’entendre que le Premier ministre exige de ses ministres de plancher sur un ordre du jour imposé par lui-même », a ainsi asséné Nagib Mikati dans un communiqué publié par son bureau de presse, estimant « nécessaire » que tout le monde (re)lise la Constitution et « se souvienne de l’alinéa 6 de l’article 64 », qui accorde au PM la prérogative d’établir l’ordre du jour et de convoquer le Conseil des ministres après avoir informé le chef de l’État des sujets à débattre.
« Si les ministres (aounistes) souhaitaient par leurs propos essayer de refabriquer de nouvelles coutumes au détriment des équilibres que l’accord de Taëf a réussi à concrétiser ou bien essayer de saper les prérogatives constitutionnelles du président du Conseil, eh bien, cela est totalement inacceptable et cela ne se fera pas, sous quelque condition que ce soit. La présidence du Conseil n’est pas un bouc émissaire sur lequel se déchaînent ceux qui se retrouvent dans l’impasse ou ceux qui cherchent à jouer un rôle surdimensionné par rapport à leurs droits naturels », s’est emporté le Premier ministre.
Concernant la critique d’un ministre aouniste qui s’était déchaîné contre la vacance à la tête du Conseil supérieur de la magistrature « deux mois après la demande adressée à la présidence du Conseil afin que soient pourvus les postes vacants au sein de l’appareil judiciaire », Nagib Mikati a relevé qu’aucune réclamation en ce sens n’est arrivée, « sachant que le dossier des nominations est étudié dans son ensemble et au fur et à mesure en Conseil des ministres sur la base du mérite et des compétences ».
Et de conclure : « La situation actuelle est extrêmement délicate et compliquée; elle ne supporte aucun aventurisme, aucune tentative visant à diviser davantage le pays. »