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À La Une - Yemen

Saleh signe enfin à Ryad l'accord de transfert du pouvoir

Un accord salué par les Occidentaux mais rejeté par les protestataires.

La cérémonie de signature du plan élaboré par les monarchies arabes du Golfe s'est déroulée en présence du roi d'Arabie saoudite Abdallah Ben Abdel Aziz et des ministres des Affaires étrangères des monarchies arabes du Golfe.

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a enfin signé mercredi soir à Ryad un accord avec l'opposition parlementaire pour le transfert pacifique du pouvoir, qui a été rejeté par les jeunes protestataires à Sanaa.

 

La cérémonie de signature du plan élaboré par les monarchies arabes du Golfe s'est déroulée en présence du roi d'Arabie saoudite Abdallah Ben Abdel Aziz et des ministres des Affaires étrangères des monarchies arabes du Golfe.

Des représentants du parti au pouvoir au Yémen et des partis de l'opposition ont ensuite signé un mécanisme d'application de ce plan, en vertu duquel M. Saleh doit quitter le pouvoir dans un délai de trois mois.

Le roi Abdallah d'Arabie a annoncé l'ouverture "d'une nouvelle page" dans l'histoire du Yémen, seule République de la péninsule arabique et l'un des pays arabes les plus pauvres.

M. Saleh s'est pour sa part engagé à "un véritable partenariat (...) avec l'opposition pour gérer les affaires du pays et reconstruire ce qui a été détruit" par dix mois de troubles.

Il refusait jusqu'à présent de parapher ce plan de sortie de crise signé en avril par l'opposition, et s'était rétracté à plusieurs reprises à la dernière minute.

S'il quitte effectivement le pouvoir, il sera le quatrième chef d'Etat arabe à être emporté par la contestation de la rue depuis le début du Printemps arabe il y a près d'un an, après ses pairs tunisien, égyptien et libyen. Mais il sera le premier à le faire en vertu d'un accord négocié.

 

Les Etats-Unis se sont félicités de cet accord "pour une transition pacifique et ordonnée du pouvoir", qui représente "une avancée importante". "Nous appelons toutes les parties au Yémen à la retenue et à se diriger rapidement vers la mise en oeuvre des termes de l'accord, avec bonne foi et transparence", a dit un porte-parole du département d'Etat, Mark Toner.

La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a de son côté indiqué que "l'accord est seulement un commencement, mais c'est un commencement très important". Elle a appelé "tous les groupes politiques à soutenir l'application de l'accord avec bonne volonté" car "il doit servir de fondations à un processus de réconciliation qui concerne tous les Yéménites et ouvre la voie à une transition démocratique pacifique".

De même, la France a espéré "une transition démocratique conforme aux vœux du peuple.

Pour sa part, le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a considéré que "le renoncement au pouvoir du président Saleh offre une chance à un règlement de la crise politique au Yémen".

 

Aux termes de l'accord, M. Saleh doit remettre le pouvoir pour une période intérimaire à son vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi, un homme de consensus, en échange de l'immunité pour lui-même et ses proches. Son fils aîné et ses proches contrôlent les principaux organes de la sécurité au Yémen. M. Hadi devra procéder à la formation d'un gouvernement d'union avec l'opposition, qui sera chargé de superviser un dialogue national et d'élaborer une nouvelle Constitution. Mais M. Saleh demeurera président à titre honorifique pendant une période de 90 jours, au cours de laquelle il ne pourra pas contester les décisions de son successeur.

A l'issue de ce délai, M. Hadi sera désigné président pour une période intérimaire de deux ans, au terme de laquelle des élections législatives et présidentielle seront organisées.

 

Mais les jeunes contestataires qui campent depuis neuf mois à Sanaa pour réclamer le départ du président ont rejeté cet accord, réclamant la traduction en justice du chef de l'Etat. "Le comité d'organisation des jeunes de la révolution pacifique appelle à une manifestation monstre jeudi pour refuser" l'accord, "qui ne nous concerne pas", a déclaré à l'AFP Walid al-Ammari, porte-parole des contestataires. "Pas d'immunité pour le tueur", répétaient mercredi soir les manifestants massés sur la place du Changement à Sanaa, selon un correspondant de l'AFP.

Dans plusieurs quartiers de la capitale, les habitants sont demeurés terrés chez eux après la signature de l'accord, de crainte de nouvelles violences.

Des combats avaient opposé sans faire de victime à Sanaa les forces du président Saleh aux hommes d'un puissant chef tribal rallié à la contestation, peu après le départ du président pour la capitale saoudienne mercredi matin.

La répression de la révolte populaire et les affrontements entre troupes rivales ont fait des centaines de morts depuis janvier.

M. Saleh a reçu un appel du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui l'a "remercié pour avoir répondu positivement aux efforts de l'ONU et à la résolution 2014", adoptée le 21 octobre et soutenant le plan du CCG, selon l'agence officielle Saba.

Il se rendra à New York pour y subir des soins médicaux après la signature de l'accord avec l'opposition, a affirmé mercredi le secrétaire général de l'ONU.

 

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a enfin signé mercredi soir à Ryad un accord avec l'opposition parlementaire pour le transfert pacifique du pouvoir, qui a été rejeté par les jeunes protestataires à Sanaa.
 
La cérémonie de signature du plan élaboré par les monarchies arabes du Golfe s'est déroulée en présence du roi d'Arabie saoudite Abdallah Ben Abdel Aziz et...

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