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À La Une - Grèce

Désigné Premier ministre, Papademos proclame son credo sur l'euro

L'Europe menacée d'une deuxième récession en 3 ans.

L'ex-vice-président de la Banque Centrale Européenne, Lucas Papademos, désigné Premier ministre aujourd'hui jeudi 10 novembre. Aris Messinis/AFP

En Grèce, l'ex-vice-président de la Banque Centrale Européenne, Lucas Papademos a été désigné jeudi Premier ministre d'un gouvernement intérimaire de coalition par les chefs de partis de droite, socialiste et d'extrême droite, a annoncé la présidence grecque. Le "chef de l'Etat, sur proposition des chefs de partis politiques, a confié le mandat de former un gouvernement à Lucas Papademos", indique un bref communiqué de la présidence de la République, diffusé après plus de quatre heures de réunions des chefs de partis. Il succède donc à Georges Papandréou, démissionnaire.

 

"Il a été convenu que la mission du gouvernement est la mise en oeuvre des décisions du sommet de la zone euro du 26 octobre et de la politique économique liée à ces décisions" ajoute le communiqué.

Aucune information n'a été donnée sur la date des élections anticipées demandées par la droite pour participer à ce gouvernement de coalition.

 

Le choix de M. Papademos, 64 ans, qui a également été gouverneur de la Banque centrale de Grèce, intervient après quatre jours d'intenses tractations entre les partis, suivies avec inquiétude par l'UE et le FMI, les créanciers du pays, qui demandaient une solution politique "claire" pour le pays au bord de la faillite.

 

"Je suis convaincu que la participation de la Grèce à la zone euro est une garantie de stabilité monétaire, un facteur de prospérité économique" pour le pays, a affirmé Lucas Papademos, dans sa première déclaration publique retransmise à la télévision après sa désignation.

 

Le nouveau gouvernement grec prêtera serment vendredi à 12h00 GMT, a annoncé la présidence grecque.

 

L'Italie, où Silvio Berlusconi a annoncé sa démission prochaine, était, de son côté, en passe dans la matinée de mettre fin à l'incertitude politique, qui a brutalement fait chuter les marchés mercredi en Europe et jeudi en Asie. Le président du Conseil sortant a adoubé son successeur pressenti, l'ancien commissaire européen Mario Monti, "pour le bien de l'Italie".

 

La bourse de Milan a immédiatement salué cette décision en passant la barre des 3% de hausse, avant de se replier en fin de matinée. Les autres places financières européennes ont suivi, Francfort dépassant les 1,5% et Paris les 1,20%, avant un repli de ces deux bourses sous la barre des 1%.

Mario Monti, économiste respecté âgé de 68 ans, pourrait être mandaté dès ce week-end en vue de former un gouvernement d'union nationale, option que semble privilégier le chef de l'Etat, Giorgio Napolitano, et qui a la faveur des marchés.

Le taux auquel l'Italie emprunte pour financer sa dette sur dix ans est brièvement repassé sous la barre des 7%, avant de remonter à nouveau, dans l'attente d'une confirmation de la nomination de M. Monti. Rome est parvenu à emprunter, sur un an cette fois, cinq milliards d'euros, mais en payant le prix fort avec un taux de plus de 6% contre 3,5% lors d'une précédente émission obligataire.

 

Cette envolée des taux est une menace pour l'économie réelle, a averti le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

 

Une "clarification politique" est nécessaire en Italie et en Grèce, avait réclamé plus tôt jeudi à Pékin la directrice générale du FMI Christine Lagarde. Et cela d'autant que les prévisions de croissance en Europe pour l'an prochain sont pour le moins pessimistes.

"La croissance s'est arrêtée en Europe et nous pourrions connaître une nouvelle phase de récession", a prévenu jeudi M. Rehn, à l'occasion de la publication des prévisions économiques d'automne de l'exécutif européen à Bruxelles. Techniquement, une récession se définit à partir d'au moins deux trimestres consécutifs de recul de l'activité économique. Pour l'Europe, il s'agirait de la deuxième récession en trois ans, après celle née de la crise financière en 2008.

 

L'Italie en pleine tourmente devrait connaître une stagnation de son Produit intérieur brut en 2012 (+0,1%), alors que la Commission tablait en mai dernier sur une croissance de 1,3%. La situation devrait péniblement s'améliorer en 2013, avec une progression du PIB de 0,7%, selon la Commission. Et la Grèce devrait rester en récession l'an prochain, avec un recul du PIB de 2,8% alors que Bruxelles tablait encore au printemps sur une croissance de 1,1%. La Commission s'attend désormais à un retour de la croissance en 2013 seulement pour la Grèce, avec une progression du PIB de 0,7%.

 

Le pessimisme est également de mise pour les locomotives de la zone euro, l'Allemagne et la France, qui sont deux pays parmi les mieux notés en Europe. Bruxelles envisage désormais une croissance de seulement 0,8% en Allemagne alors que Berlin vient d'abaisser sa prévision à 1%. Concernant la France, Bruxelles se montre encore plus sévère et mise sur une croissance de 0,6% en 2012. Le gouvernement français table lui sur une croissance de 1%, un chiffre déjà révisé en baisse.

La Commission européenne veut d'ailleurs que Paris prenne de nouvelles mesures pour réduire le déficit en 2013. Signe de l'inquiétude des marchés sur la capacité de la France à réduire son endettement, l'écart entre le taux des obligations à 10 ans de l'Allemagne et de la France sur le marché de la dette a atteint un nouveau plus haut historique jeudi.

 

En Grèce, l'ex-vice-président de la Banque Centrale Européenne, Lucas Papademos a été désigné jeudi Premier ministre d'un gouvernement intérimaire de coalition par les chefs de partis de droite, socialiste et d'extrême droite, a annoncé la présidence grecque. Le "chef de l'Etat, sur proposition des chefs de partis politiques, a confié le mandat de former un gouvernement à...

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