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À La Une - Un peu plus de...

Un hot dog sans saucisse

Il y a les choses qu’on aime. Celles qu’on n’aime pas. Celles qu’on aime avec. Et celles qu’on aime sans. On ne peut pas toujours aimer les choses toutes faites telles qu’elles sont. Il est agréable de bousculer, parfois, les codes établis, les données. Ce prêt-à-porter, prêt-à-manger et tous ces petits riens déjà prêts. Les chambouler serait du sur-mesure en quelques sortes. Un tailor made de ce que l’on aime. Une salade niçoise sans haricots verts, mais avec du maïs à la place. Parce que, finalement, pourquoi serait-on obligé d’aimer les haricots verts ou le thon à l’eau? C’est vrai qu’on peut composer soi-même sa salade sur un bar du même nom. Mais il n’en court pas les rues. Et puis, c’est marrant de culbuter de temps en temps l’ordre établi et de créer son propre menu. De se faire plaisir et de rêver à tout ce qu’on pourrait faire sans imposition. Pas d’anarchiser le système. Non. Mais de l’adapter à ses désirs. Il y a quelques jours sur Facebook, l’ami d’amis a posté le statut suivant: J’aime l’ironie sans cynisme, la lucidité sans nihilisme, la fête sans culpabilité, la politesse sans hypocrisie, la générosité sans charité, la timidité sans affectation, la nuit sans solitude, les rues sans bagnoles, le bonheur sans ennui et les larmes sans raison. Frédéric Beigbeder. Elle est belle cette citation. Elle est juste. Un joli inventaire que l’on pourrait continuer à foison et à loisirs. «À la carte». Un peu comme une liste de Noël avant l’heure. À cocher sans modération. Une jolie demande non utopique. Pas le souhait d’une quelconque ubiquité ou d’une machine à remonter le temps. Rien d’impossible. Si ce n’est le rêve de quelque chose de mieux, de meilleur... sans. On prendrait ce qu’il y a de bon sans le mauvais. Le beau sans le laid. Le glam sans le vulgaire. La grandeur sans la décadence. Un sans plus quoi. On jetterait dans ce pêle-mêle nos envies les plus folles, nos idées les plus loufoques. Une sorte de concentré sans fioriture. L’essentiel sans le superflu. Du nécessaire, de l’accessoire, mais sans insignifiance. On mettrait de l’auxiliaire, mais pas du secondaire. Du complémentaire, mais pas du futile. On retirerait tout ce qui ne compte pas. Tout ce qu’on n’aime pas... Un poulet sans hormones. La liberté sans prix. Une photo sans retouches. Beyrouth sans bruit. Un voyage sans avion. La mer sans vagues. Le sexe sans capotes. L’amitié sans obligation. La confiance sans trahison. La politique sans nos hommes politiques. Un burger sans calories. Un bonbon sans colorants. La solitude sans angoisse. Un dîner sans bourgeoisie. Une rencontre sans crainte. Un boulot sans horaires. Une adolescence sans acné. Un enfant sans anxiété. Une annulation sans justification. Un dentiste sans fraise. Une rupture sans douleur. Un anniversaire sans nostalgie. Une cuite sans nausée. Du shopping sans limites. La maturité sans vieillesse. Un cul sans cellulite. Des jambes sans poils. Une nuit courte sans fatigue. La vieillesse sans oubli. Des toilettes sans odeur. Un mariage sans divorce. Un début sans la fin. Une erreur sans honte. Un film sans pub. Une Libanaise sans silicone. Un Libanais sans ego. L’amour sans terminus. Et ce qui est cité plus haut. Sans explication. Ce serait extraordinaire de faire et de ne pas faire, sans dire pourquoi. Sans chercher à se justifier. On se comprendrait sans se parler. On se ferait aider sans demander. On recevrait sans quémander. On aurait sans supplier. On serait sans s’apprêter. On aimerait sans compter. Ce serait le bonheur sans entrave quoi... Mais cela va sans dire et sans aucun doute, qu’il y a parfois des « avec » qui sont bien meilleurs. Je ne pourrais pas vivre sans toi/vous, sans quoi je serai un sans-abri. Il t’aimera sans cesse et sans broncher. Elle tentera un sans-faute. Ne sois jamais sans-cœur ni sans-gêne, parce que je me transformerai en révolutionnaire sans-culotte ou en Passante du Sans-souci. Sur ce et sans plus attendre, parce que cette histoire risque de se terminer sans queue ni tête, je vais me commander un hot dog sans saucisse. Je vous dis au revoir, mais sans adieu...
Il y a les choses qu’on aime. Celles qu’on n’aime pas. Celles qu’on aime avec. Et celles qu’on aime sans. On ne peut pas toujours aimer les choses toutes faites telles qu’elles sont. Il est agréable de bousculer, parfois, les codes établis, les données. Ce prêt-à-porter, prêt-à-manger et tous ces petits riens déjà prêts. Les chambouler serait du sur-mesure en...

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