Rechercher
Rechercher

À La Une - Révolte

Les affrontements font rage entre soldats syriens et déserteurs à Homs

La Ligue arabe et l'ONU dénoncent les meurtres de civils

Des manifestants syriens rassemblés devant l'ambassade de Syrie à Londres pour dénoncer la répression du régime. Ben Stansall/

Les affrontements entre soldats de l'armée régulière syrienne et déserteurs se sont intensifiés samedi soir, notamment à Homs, dans le centre du pays, où 20 militaires ont été tués et 53 autres ont été blessés.

Vendredi, les affrontements entre dissidents, affilié à l'Armée syrienne libre", et militaires à Homs ont fait au moins 17 morts parmi les soldats, selon le président de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, qui a fait état d'un total de plus de 40 victimes -morts ou blessés- des deux côtés. Les soldats sont morts dans l'attaque de deux barrages militaires dans le quartier Bab al-Sibaa, où un officier et des dizaines de militaires ont fait défection, selon l'OSDH, qui a précisé que deux blindés de l'armée avaient été détruits, citant un militant sur place.

 

Dans le gouvernorat d'Idleb, près de la frontière turque, des centaines de soldats ont été déployés à Saraqeb, et les militants sur place s'inquiétaient d'une "possible invasion militaire de cette ville", selon l'OSDH. Plus tard dans la soirée, l'OSDH annonçait que dix membres des forces de sécurité et un soldat dissident ont été tués dans une embuscade tendue par des déserteurs présumés dans cette région.

 

La répression du mouvement de contestation engagé mi-mars contre le régime du président Bachar al-Assad s'est par ailleurs poursuivie samedi avec la mort de quatre civils à Homs, la troisième ville de Syrie.

 

Un jeune homme a été tué par un tireur embusqué dans le quartier Deir Balaa ett une femme de 45 ans a été tuée par un tireur embusqué à Talbissé, près de Homs, a annoncé l'OSDH, basé au Royaume-Uni. Deux autres personnes ont péri quand les forces de l'ordre ont pilonné le quartier Bab Amro à la mitrailleuse lourde, selon la même source. Plusieurs dissidents ont trouvé refuge dans le quartier de Bab Amro vendredi, selon des habitants.

 

D'après l'OSDH, "Homs a donné 40% des martyrs de la révolution syrienne" dont la répression depuis le 15 mars a fait, selon l'ONU, plus de 3.000 morts.

 

Dans la province de Deir Ezzor (est), les forces de sécurité ont mené des perquisitions dans le village de Doueir et arrêté dix personnes.

.

Vendredi, la Syrie avait connu l'une des journées les plus violentes depuis des semaines, avec plus d'une cinquantaine de tués. Trente-six civils ont été tués quand les forces de sécurité ont tiré à balles réelles pour disperser des manifestations, essentiellement à Homs et à Hama (centre), selon des organisations syriennes de défense des droits de l'Homme.

En outre, plus d'une centaine de personnes ont été blessées et 500 autres arrêtées à travers le pays, dans le cadre de ces manifestations, selon l'OSDH.

 

Les militants anti-Assad avaient appelé à manifester vendredi pour réclamer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Syrie, à l'instar de la Libye, "afin de permettre à l'armée syrienne libre d'oeuvrer avec plus de liberté", selon leur page Facebook.

Par ailleurs, une société américaine spécialisée dans les moyens de censure sur internet, Blue Coat Systems, a confirmé que Damas utilisait ses produits pour bloquer les activités en ligne des opposants au régime, affirmant que des dispositifs de filtrage vendus au ministère irakien des Communications ont été mystérieusement mis en service en Syrie.

 

Réagissant à l'intensification des violences, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a demandé "la fin immédiate des opérations militaires contre les civils". "La violence est inacceptable et doit cesser immédiatement", a-t-il dit, exhortant les autorités à entreprendre "des réformes ambitieuses" pour répondre eux attentes de la population.

 

La Ligue arabe a, de son côté, condamné les "meurtres de civils" en Syrie. "Le comité ministériel arabe a exprimé sa réprobation à la suite des meurtres de civils qui se poursuivent en Syrie et a exprimé l'espoir que le gouvernement syrien prendra les mesures nécessaires pour les protéger", souligne un message adressé à M. Assad.

 

Le ministère syrien des Affaires étrangères s'est déclaré "étonné que le comité arabe ait basé sa position sur les mensonges diffusés par les chaînes de télévision qui incitent" à la violence, selon un communiqué rapporté par l'agence officielle Sana.

"Le comité aurait dû aider à calmer (les choses) et parvenir à une solution pour obtenir la sécurité et la stabilité en Syrie au lieu de raviver les dissensions", a-t-il poursuivi, assurant que le ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, informera le comité dimanche à Doha "de la véritable situation en Syrie".

 

Mercredi, M. Assad avait reçu une délégation ministérielle de la Ligue arabe qui a annoncé de nouvelles discussions dimanche au Qatar avec des responsables syriens pour tenter de parvenir à "des résultats sérieux et à une solution à la crise syrienne". Les ministres, qui cherchent à engager une médiation entre le régime et l'opposition, avaient qualifié mercredi leur entrevue avec M. Assad de "franche et amicale".

 

Dirigée par le Qatar, qui assure actuellement la présidence de la Ligue arabe, la délégation comprenait les ministres des Affaires étrangères algérien, égyptien, omanais et soudanais, outre le secrétaire général de l'organisation Nabil al-Arabi.

 

Les affrontements entre soldats de l'armée régulière syrienne et déserteurs se sont intensifiés samedi soir, notamment à Homs, dans le centre du pays, où 20 militaires ont été tués et 53 autres ont été blessés.
Vendredi, les affrontements entre dissidents, affilié à l'Armée syrienne libre", et militaires à Homs ont fait au moins 17 morts parmi les soldats, selon le...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut