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Egypte: heurts place Tahrir après la mort d'un homme torturé en prison

Des heurts ont opposé manifestants et membres des forces de l'ordre vendredi au Caire lorsqu'une procession funéraire en hommage à un jeune détenu torturé à mort selon une association locale s'est rendue sur l'emblématique place Tahrir.
Des dizaines de manifestants ont lancé des pierres sur les militaires et les policiers après que les proches d'Essam Ali Atta Ali ont apporté son cercueil sur la vaste place, où quelques milliers de personnes manifestaient pour réclamer un retour rapide à un pouvoir civil.
Des manifestants qui avaient quitté le rassemblement pour se joindre au cortège funéraire ont scandé "Le peuple veut l'exécution du maréchal", en référence au maréchal Hussein Tantaoui, dirigeant de fait du pays depuis la chute du président Hosni Moubarak en février.
D'autres manifestants sont parvenus à arrêter les jets de pierre. Un protestataire, éloigné de force par ses camarades a crié: "Ils ont encore tué un compatriote! Que l'armée aille se faire foutre!".


"Essam Ali Atta Ali, condamné à deux ans de prison par la justice militaire le 25 février, a été soumis à une torture sauvage" parce qu'il avait introduit une puce de téléphone dans sa cellule, avait annoncé le centre el-Nadeem pour la réhabilitation des victimes de violence et de torture.
"Des tuyaux d'eau ont été introduits dans sa bouche et son anus", et il est décédé à l'hôpital, a précisé l'ONG.


Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a déclaré que M. Atta, qui avait été condamné pour des voies de fait et pour avoir occupé illégalement un appartement, était mort jeudi après avoir ingurgité "un poison inconnu". Il a perdu connaissance tout en bavant de la mousse et il est décédé pendant son transfert à l'hôpital.
Une source de sécurité avait auparavant affirmé que le jeune homme s'était senti mal après avoir avalé un sachet de pilules lors d'une visite de sa mère et de sa fiancée.
Aïda Seif Al-Daoula, directrice du centre al-Nadeem, a estimé que l'autopsie, à laquelle elle a assisté, était trop superficielle. Des images du corps de M. Atta à la morgue postées sur Youtube montrent du sang et des traces sur son visage, bandé.

Plus de 2.400 personnes ont déjà adhéré à la page Facebook créée en son honneur et intitulée "Nous sommes tous Essam Atta, le martyr de la torture en prison".


Cette nouvelle affaire intervient deux jours après la condamnation de deux policiers pour leur implication dans la mort de Khaled Saïd, un jeune Egyptien battu à mort en juin 2010 et devenu une icône de la contestation qui a provoqué la chute de M. Moubarak.
La police avait d'abord affirmé que le jeune homme était décédé après avoir avalé un sachet de drogue au moment de son arrestation, malgré des photos montrant son visage écrasé et déformé.
"Je vois de nombreuses similarités" entre ces deux cas, a déclaré Mme Seif Al-Daoula.

Des heurts ont opposé manifestants et membres des forces de l'ordre vendredi au Caire lorsqu'une procession funéraire en hommage à un jeune détenu torturé à mort selon une association locale s'est rendue sur l'emblématique place Tahrir. Des dizaines de manifestants ont lancé des pierres sur les militaires et les policiers après que les proches d'Essam Ali Atta Ali ont apporté son...