Rechercher
Rechercher

Culture - Le Salon en livres et en rencontres - Portrait

L’actuali-dérision de Patrick Pinter

Avis à ses nombreux fans libanais : Patrick Pinter, le dessinateur fétiche de « L’Orient-Le Jour », participera le 3 novembre au débat sur « l’actualité en dessin », organisé par L’OLJ, au Salon du livre francophone de Beyrouth*. Croquis de présentation, en mots cette fois, d’un dessinateur croqueur d’actualité.

Pinter par lui-même : de la dérision jusqu’au bout du... micro.

Son nom est synonyme d’humour, de caricature, d’«actuali-dérision». Son dessin, clin d’œil malicieux adressé quotidiennement aux lecteurs – de L’Orient-Le Jour, mais pas seulement! –, a ses nombreux, très nombreux addicts. Patrick Pinter y résume en un sketch gentiment moqueur l’«info» du jour et s’amuse à croquer en quelques traits d’ironie feutrée «ceux qui sont aux manettes», dit-il. Sa marque de fabrique? Une rébellion désinvolte et rieuse contre «l’injustice, la cupidité, le pouvoir, la violence, la haine et tous ces mensonges qui continuent de gouverner le monde». Son objectif? «Faire rire les lecteurs, tout en leur donnant de la matière pour réfléchir et analyser l’information.»
Absolument pas donneur de leçons, du reste, Patrick Pinter est – paradoxalement pour un caricaturiste! – plutôt porté à l’exercice d’admiration. «J’aime ceux qui, tous les jours de leur vie, expriment ce qu’ils pensent, les courageux qui risquent de se faire tuer pour leur vérité. Tout comme j’aime profondément les différences. Il me semble plus intéressant de construire des ponts que des murs. Et hop! le rire est le plus court chemin vers l’autre», affirme ce multiculturel dans l’âme, né en Amérique du Sud, de père hongrois, de mère française et marié à une Scandinave.
Lui en a construit un (de pont) avec le Liban et les Libanais, grâce à L’Orient-Le Jour, «dont la liberté de ton m’a fait réfléchir à la frilosité de notre attitude en France par rapport à bien des événements», dit-il. C’est un billet de Gaby Nasr, en pleine guerre estivale de 2006, qui va lui faire décrocher son téléphone depuis Paris pour proposer à Nagib Aoun sa collaboration quotidienne. Depuis, pour ce talentueux et fécond dessinateur de presse, qui compte à son tableau de chasse une vingtaine de journaux – parmi lesquels Le Monde, Capital, Marianne, Le Matin, Le Parisien, L’Événement du Jeudi, L’Humanité – Le jour se lève sur l’Orient (titre du recueil de ses dessins publiés dans L’OLJ, qu’il signera au cours du Salon du livre).

Plus vite que son ombre
Un Orient que ce militant du dialogue interculturel contemple, depuis ses lucarnes audiovisuelles (presse, télé, radio, web...) en Occident, avec la curiosité humaniste du «reporter-observateur comme Tintin».
Lorsqu’on lui demande d’où il tire sa connaissance des rouages et des subtilités politiques et sociales du Liban, il répond dans une pirouette, qu’il n’y connaît rien à rien et que plus il s’informe, moins il comprend!
Cela ne l’empêche pas d’être hyper-réactif à l’actualité et, comme l’autre, de dégainer ses dessins plus vite que l’ombre même de l’info! Ainsi, à la minute même de l’annonce de la possible capture de Kadhafi, avant même que l’ensemble des médias ne l’ait évoqué, Pinter envoyait déjà une variété de dessins sur l’événement!

Le dessinateur au musée
S’il produit en moyenne entre 4 et 5 «crobars» par jour, c’est, avoue-t-il, «très vite, sans aucune angoisse de la page blanche. Le dessin est ma forme de repartie à moi. Je pense en images, et l’actualité nous sert tellement de sujets.» Pinter n’en garde pas moins du temps pour s’adonner à la sculpture, son autre passion. Les effigies de célébrités en terre cuite qu’il réalise rappellent d’ailleurs l’humour désinvolte de ses dessins. Tout comme il publie des ouvrages satiriques sur «la psychanalyse (Divan le terrible), l’emploi, la vulgarité et d’autres sujets qui sont dans l’air du temps», dit-il.
Bref, depuis ses 7 ans, «l’âge auquel j’ai débuté ma carrière professionnelle par un premier dessin, une imitation de Morris (l’auteur de Lucky Luke), vendu à un camarade de classe 50 centimes», Pinter ne fait que s’amuser. Conscient de sa chance de «pouvoir rester seul dans ma chambre, face à moi-même, sans trop m’ennuyer. Et de là, parler avec beaucoup de monde en toute sincérité», avoue-t-il.
C’est cela, bien plus que les reconnaissances nombreuses – il a été sacré «Académicien du trait d’humour» par Faizant, son idole de jeunesse, a reçu le prix de la caricature «La Brique rose» et son œuvre est entrée au Musée d’histoire contemporaine aux Invalides (on y trouve désormais près de 12000 de ses dessins de presse) – qui fait de Pinter, tout simplement, un homme heureux!

* Débat, avec Armand Homsi et, en modérateur, Christian Merville, le jeudi 3 novembre, à 17h, à l’Agora du Salon du livre. Puis, séance de dédicace de son ouvrage « Le jour se lève sur l’Orient » à partir de 18h, au stand de L’OLJ.
Son nom est synonyme d’humour, de caricature, d’«actuali-dérision». Son dessin, clin d’œil malicieux adressé quotidiennement aux lecteurs – de L’Orient-Le Jour, mais pas seulement! –, a ses nombreux, très nombreux addicts. Patrick Pinter y résume en un sketch gentiment moqueur l’«info» du jour et s’amuse à croquer en quelques traits d’ironie feutrée «ceux...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut