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À La Une - Elections

Argentine : Cristina Kirchner favorite des présidentielles

Pour être élue au premier tour, l'ancienne Première Dame doit obtenir soit plus de 45% des voix, soit plus de 40% avec une avance de plus de 10 points sur son principal rival.

Cristina Kirchner, donnée favorite dans tous les sondages, a voté dans son bureau de vote de Rio Gallegos, ville de son mari et prédécesseur Nestor Kirchner. Andres Stapff/

Les Argentins ont commencé à voter dimanche pour élire leur président, alors que Cristina Kirchner en lice pour un deuxième mandat de quatre ans semblait devoir l'emporter haut la main grâce à une croissance économique qui lui bénéficie dans les urnes.

 

"Voter est toujours une fête", a déclaré Mme Kirchner dans son bureau de vote de Rio Gallegos (2.600 km au sud de Buenos Aires), ville de son mari et prédécesseur Nestor Kirchner (2003-2007), décédé d'une crise cardiaque il y a un an. "Je n'ai pas toujours pu voter : c'est un trésor qu'on n'apprécie pas assez", a ajouté la présidente en référence aux dictatures qui ont marqué l'Argentine, dont la dernière (1976-1983) a été la plus sanglante. Mme Kirchner devait être de retour à Buenos Aires en fin d'après-midi pour suivre les résultats du vote auquel environ 28,8 millions d'Argentins étaient appelés.

 

Les 12.526 bureaux de vote du pays ont ouvert à 8H (11H GMT), protégés par un important dispositif de sécurité. Le scrutin devait être clos à 18H (21H GMT), les premiers résultats officiels ne pouvant être diffusés que trois heures plus tard.

 

Tous les sondages créditaient Mme Kirchner, 58 ans, candidate du Front pour la victoire (péronisme de centre gauche), de 51% à 55,4% des suffrages, contre à peine 12,4% à 15,6% pour son principal rival, le socialiste Hermes Binner. Ricardo Alfonsin (radical), fils de l'ancien président Raul Alfonsin (1983-1989), n'arriverait que troisième, juste devant le péroniste dissident Alberto Rodriguez Saa. Si ces chiffres se confirment, il pourrait s'agir du plus grand écart de l'histoire du pays entre le vainqueur et son principal opposant.

 

Pour être élue au premier tour, Mme Kirchner doit obtenir soit plus de 45% des voix, soit plus de 40% avec une avance de plus de 10 points sur son principal rival. Les classes populaires, électorat traditionnel du péronisme, lui sont acquises, mais aussi une bonne partie des classes moyennes, voire des cadres supérieurs qui misent sur la stabilité économique. "Les gens disent : si on ne vote pas Cristina, on vote pour qui?", explique l'analyste Jorge Giacobbe, de l'institut du même nom. "Personne, en face, n'a été capable de les séduire". Dès les primaires du 14 août, que Mme Kirchner a emportées avec plus de 50% des voix, la différence est apparue insurmontable pour ses rivaux.

 

"La croissance économique (8% en moyenne depuis 2003, à l'exception de 2009) est arrivée chez les gens, ils la sentent", relève Analia del Franco, de l'institut Analogias. La consommation est en plein boom, avec 4% d'augmentation par an, et le taux de chômage dépasse à peine 7%. 

 

L'Argentine bénéficie de l'envolée des prix des matières premières, notamment du soja, dont elle est le troisième exportateur mondial. Surtout, Mme Kirchner semble avoir fait la paix avec les classes moyennes, que son mari avait effrayées lors du conflit avec les agriculteurs, en 2008, refusant jusqu'au bout toute négociation. La présidente apparaît aujourd'hui comme quelqu'un de raisonnable.

 

"Elle a entièrement changé son rapport aux classes moyennes", souligne le politologue Enrique Zuleta Puceiro. "Elle est aujourd'hui progressiste mais modérée : c'est pourquoi on vote pour elle pas seulement dans les zones déshéritées".

Une réunion de Mme Kirchner avec les dirigeants agricoles peu avant le scrutin, impensable il y a un an, a été très appréciée. "La présidente a fait un grand geste", a dit l'un d'eux, Carlos Garetto.

 

La mort de son mari lui a permis de donner d'elle une tout autre image, moins autoritaire et plus consensuelle.

Les Argentins ont commencé à voter dimanche pour élire leur président, alors que Cristina Kirchner en lice pour un deuxième mandat de quatre ans semblait devoir l'emporter haut la main grâce à une croissance économique qui lui bénéficie dans les urnes.
 
"Voter est toujours une fête", a déclaré Mme Kirchner dans son bureau de vote de Rio Gallegos (2.600 km au sud de Buenos Aires),...

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