Une finale attendue par 4 millions de Néo-Zélandais qui trépignent de voir leur équipe mettre fin à 24 ans de disette en Coupe du Monde. Phil Walter/
La France affrontera la Nouvelle-Zélande en finale de la Coupe du Monde de rugby dimanche prochain à l'Eden Park d'Auckland, et cultivera toute la semaine la stratégie du "seul contre tous" après sa victoire très critiquée (9-8) en demi-finale face au pays de Galles.
France - All Blacks. L'affiche dont rêvait l'entraîneur français Marc Lièvremont. L'affiche également attendue par 4 millions de Néo-Zélandais qui trépignent de voir leur équipe mettre fin à 24 ans de disette en Coupe du Monde, depuis leur sacre lors de la première édition en 1987. C'était à l'Eden Park, déjà, face à la France (29-9)...
Depuis cette date, les All Blacks ont accumulé les revers en Coupe du monde, notamment face aux Français, briseurs de rêves en demi-finale en 1999 (43-31) et en quart de finale en 2007 (20-18).
Autant dire que pour les Français, l'ambiance de cette dernière semaine à Auckland ne sera pas à la franche camaraderie. Mais cette hostilité semble convenir comme un gant aux joueurs de Marc Lièvremont.
En s'imposant sans inscrire d'essai et sans produire la moindre bribe de jeu face à des Gallois pourtant privés dès la 18e minute de leur capitaine Sam Warburton, exclu pour un plaquage dangereux sur l'ailier Vincent Clerc, les Français se sont mis de nombreux observateurs à dos.
Ce non-match face aux Gallois, "Je l'ai revu ce (dimanche) matin, et je me suis régalé", a rétorqué Lièvremont en conférence de presse.
L'hostilité viendra également du pays-hôte. Dimanche, le New Zealand Herald, principal quotidien du pays, a vu une "insulte française" dans la victoire sur les Gallois, quelques semaines après avoir qualifié de "farce française à 460 dollars" NZL (environ 275 euros) la composition d'équipe arrêtée par Lièvremont pour le match de poule contre les All Blacks, vainqueurs 37 à 17 le 24 septembre.
"Insultant" pour l'entraîneur français qui appuiera certainement sur cette corde sensible pour vexer ses troupes, déjà largement remontées contre la presse française.
Marc Lièvremont a d'ailleurs déjà donné de la voix dimanche matin en reprochant vivement à certains de ses joueurs de ne pas avoir respecté le couvre-feu samedi soir après la rencontre.
"Je leur ai dit ce que je pensais d'eux, à savoir que c'était une bande de sales gosses individualistes, désobéissants, égoïstes parfois, toujours à se plaindre, toujours à râler, qu'ils me les cassaient depuis quatre ans et qu'en même temps, on est en finale et qu'il faut croire en son destin, croire à l'irrationnel au vu de ce match", a-t-il ensuite déclaré à la presse d'un ton détaché.
L'ambiance promet pour la dernière semaine de vie commune. Pour commencer, les Français s'entraîneront lundi matin et seront de repos jusqu'à mercredi, jour de l'annonce du XV de départ qui débutera la finale. L'aboutissement de toute une vie de joueur, et d'entraîneur.
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