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Liban - Beauté

Ambiance « Caramel » au salon Nisrine à Hamra

Coiffeuse depuis l’âge de 16 ans, Nisrine Ismail ouvre les portes de son salon de beauté beyrouthin.

Nisrine Ismail, la patronne du salon, en plein travail.

La porte du salon rue de Lyon (secteur de Hamra) s’ouvre. L’endroit est simple et accueillant.
Les flacons de vernis sur les étagères forment un défilé de couleurs. Les odeurs de shampoing et de laque se mélangent à celles du café et de la cigarette pendue aux lèvres de la patronne. Dans un nuage de fumée, Nisrine Ismail accueille ses clientes avec un grand sourire. L’ambiance est à la détente. Entre manucure, pédicure, coiffure et maquillage, elles se font chouchouter par Nisrine et ses deux sœurs. Chacune met la main à la pâte. On peint des ongles, on pose des faux cils, tout cela en s’assurant que le brushing convient.
Dans cet institut réservé aux femmes, toutes les tranches d’âge se mélangent. De 1 à 90 ans, nombreuses sont les Libanaises qui se succèdent sur les fauteuils en cuir noir. Certaines clientes viennent ici depuis une dizaine d’années. « J’ai ce nouveau salon depuis trois ans. J’exerçais avant dans le même immeuble depuis une dizaine d’années, mais les locaux étaient devenus trop petits pour accueillir les clientes. On a donc agrandi l’endroit », raconte fièrement la patronne. Signe que les affaires marchent et que la coquetterie des Libanaises ne faiblit pas. À tel point que certaines d’entre elles, habitant parfois loin de Hamra, viennent deux à trois fois par semaine pour s’assurer un brushing parfait et une manucure irréprochable.
Dans un milieu encore très masculin au Liban, il est étonnant de rencontrer une femme aux commandes d’un salon. A-t-il été difficile pour elle de se faire une place dans le milieu de la coiffure libanaise ?
« Je n’ai jamais eu de mal à me lancer dans la coiffure et à créer mon propre salon. C’est surtout parce que plusieurs de mes clientes sont des femmes voilées qui préfèrent confier leurs cheveux à une femme. » Au même instant, derrière nous, une jeune brune recouvre son brushing tout frais d’un voile bleu et se dirige vers la sortie. À chacune sa manière d’être belle, que l’on cache sa chevelure ou non.
Nisrine a passé toute sa vie ici et n’imagine pas partir : « Le salon est ouvert tous les jours de la semaine sans rendez-vous ! C’est une passion pour moi, je ne peux pas imaginer m’arrêter de travailler. » Ses premières clientes, elle les a coiffées à l’âge de 16 ans, après avoir obtenu son brevet de coiffure.
Tout dans ce salon rappelle l’atmosphère du film Caramel de Nadine Labaki, sorti en 2007. D’ailleurs, la coiffeuse confie avoir tout de suite pensé à son institut en le voyant. « J’ai très vite trouvé des ressemblances avec notre salon, ne serait-ce que les séquences avec les coupures d’électricité », plaisante-t-elle.
Et tout comme dans le film, le bruit du sèche-cheveux se mélange aux confessions des clientes à la recherche d’une oreille attentive. « Beaucoup de nos clientes n’hésitent pas à se confier. Elles parlent de leur famille, de leur couple. Nous avons un rôle de psychologue parfois et nous faisons tout pour les apaiser en les rendant belles », assure Nisrine tout en surveillant une coloration.
Et lorsqu’on lui demande si comme dans le film les femmes se font épiler au caramel, elle répond que l’heure est à la cire désormais. Question de temps et de confort.
Confortablement assise devant les larges miroirs de l’institut, Carla se fait boucler les cheveux et révèle pourquoi elle est fidèle à Nisrine et ses sœurs depuis deux ans : « J’aime l’ambiance qu’il y a ici. On s’occupe très bien de nous. En toute simplicité. »
La patronne s’allume une dernière cigarette. Au-dessus d’elle on découvre un papier encadré : un diplôme reçu en Italie suite à un concours de coiffure. Signe que couper des cheveux est pour elle bien plus qu’un gagne-pain.
Les portes du salon se referment, les clientes ressortent toutes pimpantes, parfois voilées, parfois non.
Mélange d’un Liban multiculturel d’hier et d’aujourd’hui, ce salon est à l’image de la beauté à la libanaise où l’on prend soin de soi entre détente, rire et confessions.
La porte du salon rue de Lyon (secteur de Hamra) s’ouvre. L’endroit est simple et accueillant. Les flacons de vernis sur les étagères forment un défilé de couleurs. Les odeurs de shampoing et de laque se mélangent à celles du café et de la cigarette pendue aux lèvres de la patronne. Dans un nuage de fumée, Nisrine Ismail accueille ses clientes avec un grand sourire. L’ambiance est...
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