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Économie - Zone euro

La Slovaquie approuve le renforcement du FESF

Bratislava ouvre une nouvelle phase de la réponse à la crise.
La Slovaquie a levé hier un obstacle majeur pour permettre à la zone euro de renforcer son système de défense contre la crise de la dette, qui devrait mettre beaucoup plus à contribution les banques que prévu.
Le Parlement slovaque a approuvé le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF), permettant ainsi l’entrée en vigueur de cet outil incontournable de la réponse à la crise de la dette. La Slovaquie était le dernier des 17 pays membres de la zone euro à se prononcer. Or, faute d’un accord unanime des 17, le FESF risquait d’être maintenu sous son ancienne forme, avec une capacité d’action limitée pour aider les États à éviter la banqueroute.
Rappelons que le Parlement slovaque avait d’abord rejeté mardi dernier l’élargissement à 440 milliards d’euros de ce fonds de secours, décidé le 21 juillet, ce qui avait provoqué l’éclatement de la coalition au pouvoir et la chute du gouvernement du Premier ministre Iveta Radicova. Le second vote a été obtenu à la suite d’un accord de la coalition au pouvoir avec l’opposition sociale-démocrate sur l’organisation d’élections anticipées en mars prochain.
Cette approbation du renforcement des moyens du FESF donne à l’UE plus de sérénité pour envisager la suite des événements, à quelques jours d’un grand sommet des dirigeants européens le 23 octobre à Bruxelles pour sauver la Grèce et la monnaie commune, qui sera précédé durant deux jours par des réunions ministérielles.
« Le FESF et son conseil d’administration vont finaliser rapidement toutes les procédures nécessaires pour permettre l’utilisation de ce nouvel instrument dans un avenir proche », a ainsi réagi son président, Klaus Regling, dans un communiqué. De son côté, le ministre français des Affaires européennes, Jean Léonetti, a salué à travers le vote slovaque « la détermination dont a fait preuve » la zone euro, qui « affirme clairement qu’elle dispose des capacités financières et politiques pour conserver une monnaie unique stable et un outil de réponse aux crises des dettes souveraines et de lutte contre les attaques spéculatives ».
D’ores et déjà, il est question de démultiplier la force de frappe du FESF, comme l’a proposé mercredi le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, et ce sans que les États n’apportent plus d’argent qu’ils ne l’ont déjà fait. Une option à l’étude permettrait de porter sa capacité d’intervention jusqu’à 2 500 milliards d’euros, contre 440 milliards actuellement, via un mécanisme de garantie partielle pour les détenteurs de titres de dette publique de la zone euro, selon des sources européennes. Le gouvernement français a confirmé que cette option était privilégiée, tout en manifestant sa préférence pour une solution consistant à transformer le Fonds de secours en établissement bancaire, à laquelle la BCE et l’Allemagne sont hostiles.

Les banques appelées à supporter le gros de l’effort
Les moyens accrus du FESF, quels qu’ils soient, n’empêcheront pas les banques européennes de devoir faire un effort supplémentaire, comme l’a admis hier une source au ministère français des Finances. Les établissements créanciers d’Athènes devront « probablement » effacer plus de dette que prévu, a indiqué cette source à la veille de l’ouverture d’une réunion des ministres des Finances du G20 à Paris, reconnaissant ainsi ce qui était devenu ces dernières semaines un secret de Polichinelle.
Assurant que les Européens étaient « en train de travailler » sur cette question, le ministère a précisé que l’effort demandé serait « probablement plus haut » que les 21 % de « décote » de la dette grecque décidés pour les banques le 21 juillet. « Les discussions portent sur une décote de 50 % » aujourd’hui, a précisé à l’AFP une source gouvernementale européenne.
Le Premier ministre grec Georges Papandréou était hier à Bruxelles pour rencontrer le président de l’UE, Herman Van Rompuy, et le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker. Interrogé pour savoir s’il avait été question d’une décote pour les banques, le porte-parole du Premier ministre grec a indiqué qu’il n’y avait « pas eu de discussion sur des pourcentages ».
Le fait que se précise malgré tout la perspective d’une décote substantielle, synonyme dans les faits d’un défaut grec, s’ajoute pour les banques européennes à l’injonction de recapitalisation « urgente » lancée mercredi par le président de la Commission, José Manuel Barroso, pour arrêter la contagion de la crise de la dette.
Selon Bruxelles, les banques devront faire appel à des sources privées de capitaux, les autorités nationales apportant un soutien si nécessaire. En dernier recours, la recapitalisation devrait être financée au moyen d’un prêt du FESF. Selon une source européenne, le niveau minimum de fonds propres « durs » des banques devrait être relevé à 9 % dans un délai de trois à six mois.
La proposition de M. Barroso n’a pas eu l’heur de plaire au secteur bancaire allemand, qui a réclamé le soutien de son gouvernement pour s’opposer à une recapitalisation. Selon lui, cela pourrait en effet aggraver la crise en « laissant penser que les banques européennes connaissent de prétendues faiblesses ».
Signalons enfin que la Banque centrale européenne est entrée dans le débat hier en se disant opposée à une contribution forcée des banques, dans son rapport mensuel.

            (Source : AFP)
La Slovaquie a levé hier un obstacle majeur pour permettre à la zone euro de renforcer son système de défense contre la crise de la dette, qui devrait mettre beaucoup plus à contribution les banques que prévu.Le Parlement slovaque a approuvé le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF), permettant ainsi l’entrée en vigueur de cet outil incontournable de la...
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