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Couverture spéciale de la révolte au Yémen - Yémen

De Sanaa, Saleh propose une trêve

Le président yéménite pourrait prononcer dimanche "un important discours".

Ali Abdallah Saleh avant et après l'attentat qui l'a visé, début juin.

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, rentré vendredi à Sanaa après une absence de plus de trois mois, a appelé à une trêve dans les combats dans la capitale pour faciliter un règlement négocié du conflit. "Le président appelle toutes les parties politiques et militaires à un cessez-le-feu", a indiqué l'agence officielle Saba. Pour le chef de l'Etat, "il n'y a point d'autre solution que le dialogue et les négociations pour arrêter l'effusion du sang et parvenir à un règlement".
Selon l'agence, le chef de l'Etat prononcera "un important discours à l'adresse du peuple à l'occasion du 49e anniversaire de la révolution du 26 septembre" 1962. Ce discours pourrait intervenir dimanche, à la veille de cet anniversaire, marquant le coup d'Etat qui a chassé de Sanaa le dernier imam et instauré la République.

M. Saleh est arrivé, le matin vers 05h00 locales, à l'aéroport de Sanaa, selon une source aéroportuaire. L'annonce de son retour surprise a été annoncée par la télévision d'Etat.

 

Selon un responsable saoudien, le président yéménite est rentré pour "préparer des élections" au Yémen. "Il est rentré à Sanaa pour mettre de l'ordre dans la maison", a déclaré ce responsable de haut rang, qui a requis l'anonymat. Il doit "ensuite quitter", a-t-il ajouté sans préciser s'il devrait quitter le pouvoir ou le pays.

 La Maison Blanche, elle, le dit sans équivoque.  Elle a appelé M. Saleh à quitter le pouvoir en "engageant une transition complète". Le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney, a aussi "condamné l'usage de la force" contre les manifestants rassemblés dans les rues du Yémen, et affirmé que seule une "solution politique" pouvait mettre fin à la crise actuelle.

De son côté, la France a demandé au président Saleh d'engager le plan de sortie de crise proposé par le Conseil de coopération des Etats du Golfe. "Nous souhaitons que le président Saleh réponde sans délai à l'aspiration démocratique exprimée depuis des mois par le peuple yéménite et surtout par sa jeunesse", a souligné lors d'un point-presse le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal.

 

Très contesté depuis janvier dans la rue, il a été hospitalisé le 4 juin à Riyad au lendemain d'une attaque contre son palais à Sanaa dans laquelle il a été blessé. Plusieurs hauts responsables du pays dont le Premier ministre ont été blessés dans cette attaque qui a fait 11 morts, la plupart des gardes.

 

Son retour survient alors que la capitale Sanaa est secouée depuis dimanche par de violents combats entre partisans et adversaires du chef de l'Etat qui ont fait près de 100 morts, huit mois après le déclenchement d'un large mouvement de contestation qui réclame son départ du pouvoir. Une première trêve, décrétée mardi dernier à l'appel du vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi, s'était effondrée dès le lendemain.

Vendredi matin, de violents accrochages se déroulaient toujours à Al-Hassaba, un quartier du nord de Sanaa, théâtre depuis quelques jours de combats entre tribus rivales pro et anti-Saleh, selon des habitants. "Dans la nuit, quatre personnes ont été tuées" dans les combats à Al-Hassaba entre les hommes du puissant chef tribal Sadek al-Ahmar, rallié à la contestation, et ceux d'un dignitaire tribal fidèle à M. Saleh, Saghir ben Aziz, selon une source du clan al-Ahmar. Deux autres personnes ont été tuées également dans la nuit par la chute d'obus sur la place du Changement, épicentre de la contestation à Sanaa, où campent depuis février les protestataires, selon une source médicale. Des affrontements avaient lieu dans d'autres quartiers de la capitale, selon des témoins.

 

Soumis à de fortes pressions régionales et internationales, M. Saleh, au pouvoir depuis 33 ans, a refusé jusqu'ici de céder en signant un plan de sortie de crise élaboré par les monarchies arabes du Golfe, malgré les pressions internationales.

Le Yémen se trouve à un "carrefour très dangereux et sensible", a estimé jeudi le Haut Commissaire pour les droits de l'Homme de l'ONU, Navi Pillay.

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, rentré vendredi à Sanaa après une absence de plus de trois mois, a appelé à une trêve dans les combats dans la capitale pour faciliter un règlement négocié du conflit. "Le président appelle toutes les parties politiques et militaires à un cessez-le-feu", a indiqué l'agence officielle Saba. Pour le chef de l'Etat, "il n'y a point d'autre...