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Couverture spéciale de la révolte au Yémen

Saleh n'entend pas céder le pouvoir avant son retour au Yémen

Le président Ali Abdallah Saleh, hospitalisé en Arabie saoudite, ne cédera pas le pouvoir tant qu'il ne sera pas revenu au Yémen pour superviser en personne un processus de transition, a déclaré dimanche un responsable du gouvernement yéménite.

Au pouvoir depuis plus de 30 ans, Ali Abdallah Saleh a été grièvement blessé début juin dans le bombardement de son palais présidentiel et il se trouve depuis dans un hôpital de Ryad.

Les Etats-Unis et l'Arabie saoudite redoutent un vide du pouvoir au Yémen, dont pourraient profiter les islamistes d'Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), et ils prônent un transfert rapide du pouvoir.

Contesté depuis janvier par des centaines de milliers de manifestants réclamant son départ, le président yéménite a refusé à trois reprises, à chaque fois au dernier moment, de signer un plan de transition élaboré par le Conseil de coopération du Golfe (CCG) réunissant les pays de la région.

Un responsable gouvernemental ayant rendu visite dimanche à Saleh a déclaré à Reuters que le chef de l'Etat envisageait désormais de soutenir ce projet.

"Saleh envisage de soutenir le plan du Conseil de coopération du Golfe et il a demandé au ministre des Affaires étrangères de mettre tout en oeuvre pour garantir le succès de ce plan", a dit ce responsable ayant requis l'anonymat. "Mais pour que le pouvoir soit transféré, le président doit être au Yémen."

"Pour avoir une élection correcte, il faut compter six ou huit mois et durant cette période, Saleh restera le président", a-t-il ajouté.

AFFRONTEMENTS PRÈS DE ZINJIBAR

Le vice-président Abd-Rabbou Mansour Hadi dirige le pays à titre provisoire et les opposants à Saleh réclament un changement immédiat de l'ensemble de l'exécutif.

"Le retour de Saleh est devenu impossible et si son état de santé s'améliore, ce dont je doute, nous lui disons 'restez où vous êtes et prenez votre famille avec vous'", a dit Samia al Aghbari, l'une des figures de la contestation à Taëz, où campent quotidiennement des dizaines de milliers de manifestants.

"Ils cherchent à réduire ce pays en cendres", a-t-elle ajouté.

Malgré la défection de plusieurs responsables de l'armée et de centaines de militaires, le fils de Saleh demeure fermement aux commandes de la puissante garde républicaine, qui, selon les opposants à Taëz, a tenté d'attaquer leur campement samedi soir. Des combattants tribaux ont défendu les manifestants et tué quatre militaires.

Alors que l'impasse politique perdure, la province méridionale d'Abyan a sombré dans la violence et des islamistes soupçonnés de liens avec Al Qaïda ont pris le contrôle de deux villes. Les habitants de cette région se plaignent de pénuries de carburant, de nourriture et d'eau.

Le chef-lieu de province, Zinjibar, est aux mains des islamistes et une caserne militaire située en périphérie de la ville est assiégée depuis un mois. Des militaires en poste dans cette caserne ont lancé dimanche un appel à l'aide aux pouvoirs publics.

"Nous sommes isolés depuis plus d'un mois et nous n'avons reçu aucun renfort humain, ni équipement, ni même la moindre goutte d'eau depuis plus de deux semaines", a dit un officier, Khaled Noamani, interrogé au téléphone par Reuters.

Une quinzaine de combattants islamistes et 10 militaires ont été tués, et des dizaines d'autres blessés, dimanche lors d'affrontements aux abords de la caserne, a-t-il dit.

Au pouvoir depuis plus de 30 ans, Ali Abdallah Saleh a été grièvement blessé début juin dans le bombardement de son palais présidentiel et il se trouve depuis dans un hôpital de Ryad.
Les Etats-Unis et l'Arabie saoudite redoutent un vide du pouvoir au Yémen, dont pourraient profiter les islamistes d'Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), et ils prônent un transfert rapide du...