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Couverture spéciale de la révolte au Yémen - Sur le terrain

Saleh aurait l'intention de transférer ses pouvoirs

Ali Abdallah Saleh, hospitalisé en Arabie saoudite depuis le 3 juin, entend revenir prochainement au Yémen et proposer soit le transfert de ses pouvoirs au parlement, soit la formation d'un gouvernement de coalition et un scrutin présidentiel, dit-on dans l'entourage du président yéménite.

e son lit d'hôpital, le président, âgé de 69 ans, continue de suivre de près la situation dans son pays, passe régulièrement des coups de téléphone et envisage à son retour deux solutions, dit-on de même source. "La première, c'est de transférer la totalité de ses pouvoirs au parlement, après quoi il n'aurait plus qu'un rôle représentatif. La seconde, c'est de permettre la formation d'un gouvernement de coalition et la tenue d'une élection présidentielle anticipée, ce qui lui permettrait de se retirer dans un climat d'apaisement", déclare-t-on.
Selon le service de presse présidentiel de Sanaa, Saleh interviendra dans les médias au cours des prochaines 48 heures.
Des dizaines de milliers de personnes ont une nouvelle fois manifesté à Sanaa dimanche, demandant à Saleh de quitter le pouvoir et condamnant la politique des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite, accusés de ne pas prendre nettement position contre le chef d'Etat.
"La position des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite est contre notre révolution (...) Nous voulons voir la mise en place d'un conseil de transition et le départ des suppôts du régime", glisse Imar Naji, un manifestant.
Un responsable de son entourage a confirmé que Saleh avait été blessé le 3 juin, dans une mosquée du palais présidentiel, par une bombe qui avait été déposée non loin de lui.
"La bombe, dans la mosquée, était près du président lorsqu'elle a explosé. Il a vraiment eu de la chance de s'en tirer", dit ce responsable anonyme, qui se trouvait aux côtés de Saleh lors de l'explosion.
Le responsable s'est refusé à dire qui avait posé la bombe.
"Après l'explosion de la bombe, plusieurs roquettes ont été tirées en direction de la mosquée, mais les gens, à l'intérieur, avaient déjà évacué le président", a ajouté ce responsable, qui a été blessé aux jambes et à la poitrine dans l'attaque.
Le corps du président a été brûlé à un peu moins de 40% dans l'attaque, confirme-t-on de même source. Dans l'attaque, 39 autres Yéménites, dont le Premier ministre, deux vice-Premiers ministres et les présidents des deux chambres du parlement ont également été blessés et hospitalisés dans différentes villes saoudiennes.
INTERVENTION ANNONCÉE
Le responsable a poursuivi sous le couvert de l'anonymat, à Ryad, que l'état de santé du président s'était suffisamment amélioré pour qu'il prévoie de se rendre prochainement au Yémen. "Il veut s'adresser au peuple yéménite via la télévision yéménite, tout prochainement", a-t-il précisé.
Quelques jours après son départ pour l'Arabie, Saleh avait enregistré un court message sonore, diffusé à la télévision.
"Le président se présentera dans les 48 heures à venir malgré nos craintes que les brûlures au visage et en différents points de son corps ne soient un obstacle, étant donné que son apparence (physique) ne sera pas celle que les médias attendent", annonce Ahmed al Soufi, son attaché de presse, dans un communiqué.
Le gouvernement promet depuis début juin qu'il reviendra au pays.
Al Soufi affirme que Saleh est en bonne santé et qu'il continue à diriger le Yémen depuis l'Arabie saoudite.
Certains diplomates doutent de son retour. "Nous pensons qu'il a été très gravement blessé", a dit cette semaine à Reuters un diplomate occidental, en jugeant peu probable qu'il rentre prochainement au pays.
Dans les mois précédant cette attaque, Saleh a refusé par trois fois de signer un compromis proposé par les monarchies du Golfe prévoyant son retrait du pouvoir en échange d'une immunité.

VIOLENCES DANS LE SUD
Le pays est confronté à la fois à des manifestations pour la démocratie, une rébellion chiite au Nord, une insurrection séparatiste au Sud et un activisme croissant d'Al Qaïda dans la même région.
Depuis le départ de Saleh pour l'Arabie, les Etats-Unis pressent le gouvernement yéménite de mettre en oeuvre un transfert du pouvoir mais son fils, qui passait pour le futur président avant le mouvement de contestation, conserve une forte emprise sur le pays.
L'intérim au pouvoir est assuré par le vice-président Abd-Rabbou Mansour, qui refuse de discuter du sort de Saleh et se concentre sur les problèmes d'approvisionnement en eau et en électricité.
Mais, signe du chaos qui règne dans le pays, de nouvelles violences ont éclaté durant le week-end, surtout dans le Sud.
Une frappe aérienne a tué samedi six activistes dans les environs d'un village à l'entrée de la province d'Abyan.
Un responsable local a indiqué à Reuters que trois soldats avaient péri dimanche lors d'affrontements avec des militants djihadistes qui ont pris en mai le contrôle de Zinjibar, la capitale de la province.
Par ailleurs, les autorités ont placé en détention le directeur d'une prison et son adjoint pour faire la lumière sur l'évasion de 63 militants d'Al Qaïda du centre de détention d'Al Makalla, dans le Sud, a annoncé dimanche la télévision d'Etat.
Cette évasion ravive la crainte que des islamistes profitent du chaos pour gagner encore du terrain. Les opposants à Saleh estiment que le président laisse délibérément les islamistes étendre leur pouvoir pour montrer qu'il est le seul vrai rempart contre l'extrémisme religieux.

e son lit d'hôpital, le président, âgé de 69 ans, continue de suivre de près la situation dans son pays, passe régulièrement des coups de téléphone et envisage à son retour deux solutions, dit-on de même source. "La première, c'est de transférer la totalité de ses pouvoirs au parlement, après quoi il n'aurait plus qu'un rôle représentatif. La seconde, c'est de permettre la...