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Couverture spéciale de la révolte au Yémen

Saleh s’en prend violemment à ses opposants et annonce son retour

L’opposition convoque aujourd’hui une réunion pour se doter d’un « Conseil national » fédérant ses diverses composantes.

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh s’en est pris violemment hier à ses opposants, s’adressant à ses partisans dans un discours retransmis par la télévision publique depuis Riyad, où il est en convalescence, après avoir été blessé dans un attentat contre son palais le 3 juin. Le président yéménite, qui a été hospitalisé deux mois, est apparu en bonne forme et a parlé sur un ton ferme et combatif. Il a accusé l’opposition d’avoir « volé » les slogans des jeunes manifestants qui contestent son régime et d’être composée de « résidus de marxistes, de talibans et de partisans de l’imam », l’ancien roi du Yémen. « Ces mal-pensants aux intérêts étroits ont volé les slogans des jeunes de la révolution qui campent place de l’université à Sanaa », a-t-il déclaré à propos des opposants qui ont l’intention de se réunir aujourd’hui dans la capitale pour se fédérer et relancer leurs demandes d’une transition politique au Yémen. « La crise a été provoquée par les forces politiques dans l’intention d’arriver au pouvoir », a encore déclaré M. Saleh, dont des manifestations populaires réclament depuis fin janvier son départ du pouvoir.

Coupant court à toute spéculation, le président yéménite a profité de son discours pour annoncer son prochain retour dans le pays, affirmant : « À bientôt dans notre capitale Sanaa. »

Après plus de six mois de contestation, le régime yéménite est affaibli avec la défection d’une partie de l’armée, des tribus et des ulémas, mais les protestataires n’ont néanmoins pas réussi à chasser du pouvoir M. Saleh, à la tête du pays depuis 1978. La répression a fait au moins 200 morts parmi les protestataires.

M. Saleh s’est également adressé à des milliers de membres de tribus qui lui sont encore fidèles, rassemblés à Sanaa pour « aider à une sortie de crise », selon l’agence officielle Saba. La réunion « est une réaction normale aux dangers qui menacent le pays (...) car ce sont les tribus qui vont protéger le Yémen » en cas de persistance de la crise, ont indiqué les organisateurs cités par Saba. « La conférence des tribus du Yémen » va adopter un nouveau code d’honneur qui « fixera des règles de dissuasion contre tous les actes (de violence) contraires à la loi », ont-ils ajouté. Cette initiative intervient à la veille d’une réunion à Sanaa convoquée par l’opposition pour se doter d’un « Conseil national » fédérant ses diverses composantes et préparer le départ du pouvoir de M. Saleh. Le Conseil devrait fédérer les partis du Forum commun, dont l’influent islamiste al-Islah, les jeunes protestataires qui campent dans la rue, les représentants de la société civile, ceux du Mouvement sudiste, les rebelles chiites du Nord et des personnalités indépendantes.

Sur le terrain, vingt-trois membres de tribus ont été tués dans la nuit de lundi à mardi dans de violents combats avec la garde républicaine dans la région d’Arhab, au nord-est de Sanaa, a-t-on appris de sources tribales. La garde républicaine est commandée par Ahmad Ali Abdallah Saleh, le fils aîné du président.

(Source : AFP)

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh s’en est pris violemment hier à ses opposants, s’adressant à ses partisans dans un discours retransmis par la télévision publique depuis Riyad, où il est en convalescence, après avoir été blessé dans un attentat contre son palais le 3 juin. Le président yéménite, qui a été hospitalisé deux mois, est apparu en bonne forme et a parlé...