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À La Une - ONU

Les Palestiniens revendiquent huit voix sur 15 au Conseil de sécurité

Les eurodéputés jugent "légitime" la demande d'adhésion palestinienne à l'ONU.

"Nous travaillons d'arrache-pied pour avoir un neuvième et un dixième (État qui votera pour la Palestine)", a indiqué le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki. Emmanuel Dunand/

Les Palestiniens ont revendiqué jeudi les voix de huit des quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU en faveur de leur demande d'adhésion d'un État de Palestine. Six membres du Conseil de sécurité, permanents ou non, ont déjà dit qu'ils approuvaient la demande palestinienne : Chine, Russie, Brésil, Inde, Liban et Afrique du Sud. Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a indiqué qu'il avait reçu des assurances du Nigeria et du Gabon qu'ils voteraient en faveur d'un État palestinien. "Nous travaillons d'arrache-pied pour avoir un neuvième et un dixième (État qui votera pour la Palestine)", a-t-il déclaré aux journalistes. "Nous sommes en train de travailler sur la Bosnie, la Colombie et le Portugal", a-t-il ajouté.

 

Le président Mahmoud Abbas a présenté vendredi la demande historique d'adhésion d'un État de Palestine comme membre à part entière de l'ONU sur la base des lignes du 4 juin 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale. Cette candidature a été transférée mercredi au Comité des adhésions du Conseil de sécurité qui doit se réunir une première fois vendredi. Les tractations au Conseil de sécurité risquent de durer des semaines, voir plus, selon des diplomates à New York. Les Palestiniens espèrent obtenir au moins neuf voix sur quinze au Conseil, minimum requis pour que leur demande puisse faire l'objet d'une "recommandation" du Conseil à l'Assemblée générale de l'ONU, passage obligé pour que celle-ci se prononce par un vote à son tour.

 

Plusieurs membres du Conseil de sécurité sont indécis ou n'ont pas révélé leur position : la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Nigeria, le Gabon, la Bosnie et le Portugal. La Colombie a fait savoir qu'elle s'abstiendrait.

Quant aux États-Unis, membre permanent du Conseil, ils ont d'ores et déjà promis d'opposer leur veto si nécessaire à la démarche palestinienne, mais espèrent pouvoir l'éviter car une telle démarche ternirait encore davantage leur image déjà mauvaise au Moyen-Orient.

 

La direction palestinienne a fait savoir qu'en cas d'échec au Conseil, elle pourrait user de l'option d'un vote direct à l'Assemblée générale où une majorité lui est acquise et qui pourra lui conférer un statut amélioré "d’État observateur non membre". Leur statut actuel est celui d'"entité observatrice".

 

Si l'Union européenne, divisée sur la question de la reconnaissance d'un État palestinien, n'a pas officiellement pris position face à la demande de M. Abbas, le Parlement européen a demandé jeudi aux États membres du Conseil de sécurité de l’ONU, dans une résolution adoptée à une large majorité, "d'être unis dans leur attitude face à la demande légitime du peuple palestinien à être représenté en tant qu’État aux Nations unies présentée par l'Autorité palestinienne, et d'éviter les divisions entre États membres". Il a demandé en outre "au gouvernement israélien de mettre un terme à toute construction ou extension de colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est".

 

Par ailleurs, le dirigeant de l'OLP, Yasser Abed Rabbo, a indiqué, au cours d'une conférence de presse à Ramallah, que la proposition du Quartette pour le Proche-Orient de relancer les négociations de paix israélo-palestiniennes comporte des "éléments encourageants et nous appelons Israël à faire part de son engagement en faveur des principes et des points de référence spécifiés". Aux termes de cette initiative, Palestiniens et Israéliens se rencontreraient une première fois dans un mois pour établir "un calendrier et une méthode de négociations".

 

Pour reprendre les discussions, les Palestiniens réclament un gel de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée. Ils veulent également que toute reprise des négociations avec Israël soit basée sur les lignes du 4 juin 1967, c'est-à dire délimitant un futur État de Palestine qui comprendrait la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est, dont les Palestiniens veulent faire leur capitale.

 

Côté israélien, plusieurs dirigeants, dont le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, se sont déclarés en principe favorables à l'adoption du plan du Quartette. Israël vient toutefois de donner son feu vert à la construction de nouveaux logements pour colons à Jérusalem-est.

 

Parallèlement, un rapport publié jeudi à Ramallah, mettait en exergue le poids de l'occupation israélienne sur l'économie palestinienne. "L'ensemble des coûts imposés par l'économie israélienne à l'économie palestinienne a été de 6,89 milliards de dollars (5,04 milliards d'euros) en 2010, soit un effarant 84,9% du PIB total palestinien", affirme ce rapport préparé par le ministère palestinien de l’Économie et un institut de recherches économique de Jérusalem.

"En d'autres termes, si les Palestiniens n'avaient pas été soumis à l'occupation israélienne, la taille de leur économie aurait presque doublé", souligne le document. Ce rapport accuse au premier chef le blocus de la bande de Gaza, les restrictions sur l'eau et le manque d'accès des Palestiniens aux ressources naturelles, comme la mer Morte et les carrières.

 

Selon un récent rapport de la Banque mondiale, la croissance palestinienne a régulièrement progressé en 2009/2010 et devait atteindre 9% en 2011, mais les prévisions sont redescendues à 7%. Cette croissance est alimentée par les dons de la communauté internationale plutôt que par le secteur privé, a notamment souligné la Banque mondiale, qui souhaite que "les dernières restrictions israéliennes soient levées".

 

Les Palestiniens ont revendiqué jeudi les voix de huit des quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU en faveur de leur demande d'adhésion d'un État de Palestine. Six membres du Conseil de sécurité, permanents ou non, ont déjà dit qu'ils approuvaient la demande palestinienne : Chine, Russie, Brésil, Inde, Liban et Afrique du Sud. Le ministre palestinien des Affaires étrangères...

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