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Harcèlement sexuel, entre tabou et non-loi

Nasawiya mène campagne avec « Les aventures de Salwa »

« Bonjour, je m’appelle Salwa, une habitante typique de Beyrouth. Voici mes mésaventures quotidiennes liées au harcèlement sexuel. Voici comment je me défends. »
C’est par cette phrase, rédigée en anglais, que s’ouvre la page web des aventures de Salwa, personnage féminin de bande dessinée, victime de harcèlement sexuel, et qui utilise son sac à main pour se défendre des harceleurs.
« Les aventures de Salwa » est le titre d’une campagne de sensibilisation contre le harcèlement sexuel, sous forme de sept vidéos de trente secondes chacune, à l’intention de tous, femmes et hommes, jeunes et moins jeunes. Une campagne élaborée depuis un an déjà par la jeune association féministe Nasawiya, soucieuse de faire la lumière sur un phénomène en augmentation au Liban et qui se déroule partout. Au travail, au cinéma, en taxi, à l’université ou dans la rue, la sympathique Salwa doit faire face à des harceleurs. Elle doit aussi apprendre à se défendre. Elle doit surtout faire parvenir le message sans heurter, car il est nécessaire de rallier l’opinion publique, de briser les tabous et de créer des discussions sur le harcèlement sexuel.
« C’est à partir de témoignages échangés en cercle privé que les volontaires ont réalisé l’ampleur du problème », indique Farah Kobeissy, responsable de la campagne. D’abord lancée sur le web, avec la première vidéo sur le harcèlement sexuel au travail, la campagne est aujourd’hui diffusée dans les salles de cinéma. « Nous voulons toucher un plus large public », explique la jeune femme. Les réactions ne se font d’ailleurs pas attendre. Les gens n’hésitent pas à partager l’information sur le web ou à poster leurs commentaires. « S’identifiant au personnage Salwa, certaines victimes ont même raconté leurs propres histoires sur le blog, », ajoute-t-elle.
Nasawiya n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Elle mène campagne dans les universités et travaille, avec l’avocat Nizar Saghyeh, à l’évolution des lois. Car la loi libanaise ne définit pas le harcèlement sexuel, pas plus qu’elle ne sanctionne le responsable. Résultat, nombre de femmes victimes de harcèlement sexuel au travail n’ont d’autre choix que de se laisser faire, pour garder leur emploi. L’association envisage aussi de mettre à la disposition des victimes une ligne verte et de s’associer avec d’autres ONG actives dans la défense des droits des femmes.
Pour plus d’informations, visiter le site web de la campagne http://www.adventuresofsalwa.com le blog http ://qawemharassment.com ou le site web de Nasawiya, http ://www.nasawiya.org/web/
« Bonjour, je m’appelle Salwa, une habitante typique de Beyrouth. Voici mes mésaventures quotidiennes liées au harcèlement sexuel. Voici comment je me défends. »C’est par cette phrase, rédigée en anglais, que s’ouvre la page web des aventures de Salwa, personnage féminin de bande dessinée, victime de harcèlement sexuel, et qui utilise son sac à main pour se défendre des...