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Couverture spéciale de la révolte en Syrie - Révolte

Washington met en garde contre des violences interreligieuses en Syrie

Le président Bachar el-Assad perd peu à peu des soutiens et risque de plonger la Syrie dans des violences interreligieuses si la répression s’intensifie encore contre les manifestants prodémocratie, a estimé hier l’ambassadeur des États-Unis à Damas, Robert Ford, jugeant que le temps joue « contre » M. Assad.
L’ambassadeur a fait état de signes de dissidence dans la minorité alaouite au pouvoir dans ce pays à majorité sunnite. Mais l’armée reste « très puissante et très unie » malgré le nombre croissant de désertions qu’elle enregistre depuis la mi-septembre, a-t-il ajouté. « La violence gouvernementale suscite en fait des représailles et crée toujours plus de violence selon nos observations, a indiqué Robert Ford, ajoutant : je ne pense pas que le gouvernement syrien soit près de s’effondrer aujourd’hui, 22 septembre. Je crois que le temps joue contre le régime parce que l’économie aborde une phase plus difficile, que le mouvement de protestation continue et que, petit à petit, des groupes qui soutenaient le gouvernement se mettent à changer. . Il a en outre cité un communiqué publié le mois dernier dans la ville de Homs par trois dignitaires de la communauté alaouite, à laquelle appartient la famille du président Assad, et qui affirmait que l’avenir des alaouites n’était pas lié au maintien des Assad au pouvoir.

Risque de violences armées
Par ailleurs, même si les manifestations ont perdu de leur ampleur, des opposants risquent de basculer dans la violence, en jugeant inefficaces les actions pacifiques face à un régime intraitable, ont estimé de leur côté analystes et diplomates.
« Elles continuent de Qamichli (Nord-Est) à Deraa (Sud) et de Bou Kamal (Est) jusqu’à la côte syrienne mais pas aussi massivement qu’avant », a déclaré Rami Abdel Rahmane, chef de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Pour lui, cela s’explique par les arrestations massives, notamment dans les rangs des animateurs de la contestation et par le quadrillage systématique des localités.
Pour le spécialiste de la Syrie, Thomas Pierret, « une stratégie non violente peut fonctionner si une partie significative de l’armée affiche des réticences à tirer sur des civils. Ce n’est pas le cas en Syrie, si bien que l’on peut penser que l’opposition ne viendra pas à bout du régime de manière pacifique ». « On entre vraisemblablement dans une seconde phase : la guerre d’usure », ajoute ce maître de conférence à l’Université d’Édimbourg.
Porte-parole des Comités locaux de la coordination, qui animent la contestation sur le terrain, Omar Idlibi admet aussi que les manifestations sont moins étoffées, mais pour lui il s’agit d’une tactique. « Elles ne baissent pas d’intensité mais nous avons décidé de limiter leur ampleur dans les lieux où le régime réprime violemment », a-t-il affirmé. Viscéralement attaché au caractère pacifique de la contestation, il estime toutefois que « le retard de la communauté internationale à soutenir clairement la révolution pourrait la dévier de sa ligne pacifique ».
Le Premier ministre britannique David Cameron a été hier dans ce sens. S’exprimant de la tribune des Nations unies, il a estimé qu’il « est temps » que les Quinze du Conseil de sécurité « fassent quelque chose » contre le régime de Damas.

 « L’unité de l’opposition »
Dans ce contexte, les militants ont lancé un appel à manifester aujourd’hui sous le slogan « l’unité de l’opposition » sur leur page Facebook « The Syrian revolution 2011 ». « L’unité de l’opposition pour renverser le régime est un devoir national. Oui au Conseil national en phase avec les principes de la révolution », ont-ils écrit.
Par ailleurs, l’agence SANA a affirmé que « cinq membres des forces de l’ordre ont été tués et 17 blessés dans une embuscade tendue par des groupes terroristes armés, sur la route de Tiba », dans la province de Deraa. En outre, un douanier a été tué et deux membres des forces de l’ordre ont été blessés à Qseir, au sud de Homs, par des « hommes armés ».
Un civil a également été tué à Homs par des « tireurs embusqués », selon l’OSDH. Cette dernière a annoncé par ailleurs l’arrestation à Homs par les services de renseignements de l’armée de l’air d’un opposant connu, Mohammad Saleh, qui avait déjà été détenu de 1988 à 2000. Pour leur part, les LCC ont dénoncé dans un communiqué « les assassinats et le siège du quartier Baba Amro » à Homs. « Depuis lundi soir, un climat de terreur règne dans ce quartier où agents de sécurité, militaires et milices du régime ont perquisitionné les maisons rue par rue et kidnappé de nombreux jeunes pour les emmener dans un stade transformé en prison ». « L’armée a tiré sans discrimination sur les maisons et les réservoirs d’eau pour terroriser les habitants », selon l’ONG. Des coups de feu intenses et aveugles ont également été entendus dans plusieurs quartiers de Homs, d’après al-Jazira.
Les autorités ont par ailleurs coupé les communications des téléphones portables et de l’Internet dans des localités de la province de Damas, ont indiqué des militants. En outre, des tirs ont été entendu à Zabdani dans le Rif de Damas.
L’OSDH fait également état de l’arrestation de 57 personnes, dont cinq élèves, dans plusieurs localités du pays. Selon cette ONG, depuis le début de la contestation à la mi-mars, 70 000 personnes sont passées par les prisons.
Par ailleurs, à Hama, selon al-Arabiya, 300 soldats ont été écraté par le regime, persuadé qu’ils allaient déserter leur rang, ils ont été remplacés par des chabbiha.
Enfin, tard dans la soirée, Damas a décidé de suspendre l’importation de voitures et de produits de luxe, a annoncé le ministre de l’Économie du Commerce, justifiant ces mesures par la volonté de son gouvernement de « sauvegarder les réserves en devises ».
(Source : rédaction et agences)
Le président Bachar el-Assad perd peu à peu des soutiens et risque de plonger la Syrie dans des violences interreligieuses si la répression s’intensifie encore contre les manifestants prodémocratie, a estimé hier l’ambassadeur des États-Unis à Damas, Robert Ford, jugeant que le temps joue « contre » M. Assad.L’ambassadeur a fait état de signes de dissidence dans la minorité alaouite au pouvoir dans ce pays à majorité sunnite. Mais l’armée reste « très puissante et très unie » malgré le nombre croissant de désertions qu’elle enregistre depuis la mi-septembre, a-t-il ajouté. « La violence gouvernementale suscite en fait des représailles et crée toujours plus de violence selon nos observations, a indiqué Robert Ford, ajoutant : je ne pense pas que le gouvernement syrien soit près de s’effondrer...