Le rapport a souligné que l’économie libanaise est fortement dépendante du secteur des services, lequel secteur repose sur la stabilité du pays. L’EIU a en outre dit s’attendre à une consommation des ménages moins rapide que durant la période 2007-2010, les entreprises étant moins susceptibles d’investir et affaiblissant ainsi la confiance du consommateur. Selon l’EIU, les réformes économiques, longtemps gelées dans le pays, finiront par aboutir mais lentement, grâce à la formation d’un nouveau gouvernement plus homogène politiquement, à la mi-juin.
Le rapport a souligné cependant que la corruption et les intérêts politiciens risquent d’entraver l’application de certaines réformes-clés. La privatisation des compagnies publiques pourrait ainsi ne pas aboutir compte tenu des différences idéologiques et des intérêts divergents au sein du gouvernement. Le rapport a indiqué à cet égard que les débats sur la vente des deux opérateurs de téléphonie mobile appartenant à l’État et sur la restructuration de l’Électricité du Liban (EDL) seraient reportés pour après 2012. Il a ajouté également que le vaste plan d’investissement dans le secteur de l’électricité crée actuellement une polémique car il affecte un montant important à un seul et unique ministère.
Au niveau des autres prévisions, l’EIU a dit s’attendre à un creusement du déficit budgétaire cette année, qui ne fera qu’alourdir le fardeau de la dette. Le rapport a indiqué que celui-ci pourrait atteindre 10 % du PIB cette année, contre 7,4 % l’an dernier, prévoyant, en parallèle, un déficit de 9 % du PIB en 2012.
Le rapport a prévu, par ailleurs, un déficit du compte courant qui avoisinerait les 25 % du PIB en 2011-2012. L’EIU a estimé à ce sujet que le montant des importations partira à la hausse en 2011 compte tenu de l’augmentation de la facture pétrolière du pays, à l’ombre de la hausse des cours mondiaux. Le rapport a toutefois ajouté que les recettes touristiques et les transferts d’émigrés, qui devraient baisser au vu de l’instabilité régionale, se maintiendront à un certain niveau, limitant ainsi le creusement du déficit de la balance courante. L’EIU a en outre exprimé son inquiétude concernant une éventuelle fuite des capitaux vers l’étranger, en cas de choc politique majeur, qui pourrait, selon le rapport, engendrer d’importantes difficultés financières.
La croissance libanaise parmi les plus lentes du Moyen-Orient
Par ailleurs, notons que la Standart Chartered Bank a également revu ses prévisions de croissance pour le Liban à la baisse, l’estimant ainsi à 1,5 % pour 2011 contre une prévision initiale de 3 % et conservant une évaluation de 5 % pour 2012. Un taux pour 2011 qui ferait de la croissance libanaise la troisième plus lente du Moyen-Orient, classant le pays du Cèdre uniquement devant l’Égypte, avec 1,4 %, et la Tunisie avec -0,5 %. La Standart Chartered Bank a, en parallèle, prévu un taux d’inflation de 6 % en 2011 et de 5,4 % en 2012 contre 5 % en 2010.
La Syrie, en s'en fout. Le Liban ? ça nous concerne ! Anastase Tsiris
07 h 21, le 21 septembre 2011