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Culture - Exposition

Les opéras de Verdi en costumes et croquis à la villa Audi...

À l’occasion de la célébration du 150 anniversaire de l’unification de l’Italie, l’Institut culturel italien présente à la villa Audi* une exposition « Hommage à Giuseppe Verdi », figure emblématique – et patriotique – de l’opéra italien.

Une ambiance de coulisses d’opéra dans cette partie de l’exposition...(Hassan Assal)

Qui dit Verdi pense instantanément au fameux chœur des esclaves de Nabucco, le premier et sans doute le plus populaire des nombreux chefs-d’œuvre opératiques de ce célèbre compositeur romantique italien du XIXe siècle dont l’ardente écriture musicale exaltait les aspirations à la liberté de ses compatriotes dans une Italie alors fractionnée et sous domination étrangère.
De Nabucco à Attila, le plus enflammé de sa série d’opéras patriotiques, Verdi aura traduit, sous les thèmes les plus divers, la volonté d’indépendance et le refus du joug autrichien du peuple italien. Participant, par sa musique, au processus mouvementé d’unification de l’Italie que fut le «Risorgimento», il devint même le héraut de cette révolte. Et les «Viva Verdi» qui fleurissaient sur les murs de toute l’Italie, formant astucieusement l’acronyme de «Viva Vittorio Emanuele Re d’Italia», célébraient tout à la fois sa gloire et celle du roi Victor Emmanuel sur lequel les patriotes fondaient leur espoir d’unification nationale.
Il était donc tout à fait normal que le ministère italien des Affaires étrangères choisisse de rendre hommage à Verdi dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire de l’édification de l’Italie (le 12 mars 1861).
Sauf que cet hommage (organisé par l’Institut culturel italien, en collaboration avec la fondation Audi) sous forme d’une présentation d’esquisses de décors, de croquis et de costumes de scène réalisés pour des opéras de Verdi (aimablement prêtés par le théâtre de l’opéra de Rome) aurait gagné à être accompagné d’informations sur la dimension patriotique de ces opéras ou, tout au moins, d’une notice biographique du grand compositeur.
Malgré cette lacune, cette exposition, qui s’accompagne en parallèle d’extraits vidéo de la douzaine d’opéras dont elle donne à voir certains éléments ainsi que d’un catalogue énumérant les metteurs en scènes directeurs musicaux, auteurs de livrets, costumiers, décorateurs et interprètes ayant participé à la création de ces mélodrames au théâtre de Rome au siècle dernier, offre cependant une agréable promenade dans les coulisses des scènes opératiques.
À travers les costumes et dessins exposés, le visiteur (re)découvre le répertoire verdien, mais aussi la dimension pluridisciplinaire de cet art lyrique aux représentations duquel ont collaboré les artistes italiens les plus renommés. Ainsi, de Luchino Visconti, qui a mis en scène en 1965 au Teatro dell’opera de Roma le Don Carlos de Verdi, on peut admirer la perfection des croquis de costumes des personnages ainsi que la somptuosité des tissus et ornements des tenues de scène qu’il a lui-même également signés. Idem pour Franco Zefirelli qui, un an plus tôt, s’attaquait, toujours dans le même théâtre romain, à la mise en scène et à la conception des costumes et du décor de Falstaff.
Moins célèbre que les deux artistes précités, Danilo Donati, le concepteur des sketches et du costume du personnage central d’ Azila également ici présentés, était néanmoins une pointure de l’art scénique dont le travail a remporté à deux reprises l’Oscar des meilleurs costumes, en 1969 pour Romeo et Juliette et en 1977 pour le Casanova de Fellini.
Enfin, derrière l’énigmatique signature « Caramba » des costumes les plus anciens de cette exposition – ceux d’un Nabucco datant de 1916 d’une robe à crinoline pour la Violetta d’une Traviata remontant à 1928, d’un Othello (de 1934) et d’un duc de Mantoue pour la mise en scène d’un Rigoletto en 1937 –, pointe une interrogation sur la véritable identité de ce costumier. S’agirait-il de Luigi Sapelli, artiste polyvalent du siècle dernier dans la plus pure tradition italienne, qui fut à la fois journaliste, scénographe, dessinateur de costumes et de décors, et réalisateur de films?
Quoi qu’il en soit, malgré ses lacunes, cette exposition différente, qui se tient jusqu’au 30 septembre, reste à voir. Ne serait-ce que pour la beauté des costumes et de la musique qu’elle donne à voir et à entendre!

* Avenue Charles Malek. Horaires d’ouverture : du lundi au vendredi, de 10h à 17h. Tél : 01/331600.
Qui dit Verdi pense instantanément au fameux chœur des esclaves de Nabucco, le premier et sans doute le plus populaire des nombreux chefs-d’œuvre opératiques de ce célèbre compositeur romantique italien du XIXe siècle dont l’ardente écriture musicale exaltait les aspirations à la liberté de ses compatriotes dans une Italie alors fractionnée et sous domination étrangère.De Nabucco à Attila, le plus enflammé de sa série d’opéras patriotiques, Verdi aura traduit, sous les thèmes les plus divers, la volonté d’indépendance et le refus du joug autrichien du peuple italien. Participant, par sa musique, au processus mouvementé d’unification de l’Italie que fut le «Risorgimento», il devint même le héraut de cette révolte. Et les «Viva Verdi» qui fleurissaient sur les murs de toute l’Italie, formant...
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