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Nos Lecteurs ont la Parole

Les papas cool

Par Raymond NAHAS
L’Orient-Le Jour a publié les deux articles intitulés « Allo maman bobo ». J’ai pensé y faire pendant, avec une contribution sur le rôle des « papas » dans ce pays qui connaît un changement de mentalités au niveau des communautés et de l’éduction des jeunes.
Père et grand-père heureux, j’estime qu’après plus de 60 ans de contacts permanents avec les garçons et filles de ma famille et de mes amis, je peux me permettre d’évoquer certaines situations auxquelles plus de 50 % des pères de ce pays font face.
Il y a tout d’abord le rapport « père-fille » qui est à définir. Chaque père se sent l’obligation de se poser en protecteur de sa ou de ses filles jusqu’à l’âge où elles-mêmes sauront décider seules de leur destin.
À 15 ans, une jeune fille est déjà une petite femme exigeante.
Je me rappelle la réaction d’un de mes amis, père de quatre garçons et d’une fille, et qui me confiait que sa fille lui avait causé plus de soucis que ses quatre garçons réunis. Heureusement qu’elle est mariée aujourd’hui, me disait-il, mais je continue à m’occuper de toute sa famille avec beaucoup d’amour.
Il existe quatre catégories de pères :
Le père fouettard : c’est celui qui ne peut pas concevoir que sa fille, même à 18 ans, puisse sortir avec un garçon sans sa permission, et surtout s’il est d’une autre religion. Il surveille son téléphone, ses sorties, ses amis et de temps en temps se permet une belle gifle pour lui rappeler sa présence. Ce père risque très souvent de voir un jour sa fille se marier « khatifé » et oublier tous les liens qui la retiennent à sa famille.
Le père gâteau : c’est celui qui ne peut rien refuser à sa « habibté ». Il se soumet à toutes ses volontés. Robes, cadeaux, bijoux sont ses arguments les plus convaincants. La coquine profite de cette générosité pour se faire payer tous ses désirs. Elle a beaucoup de chances de finir vieille fille, car elle trouvera trop peu de garçons qui pourront accéder à tous ses desiderata.
Le père moderne : c’est celui qui veut prouver à sa descendante combien il est « in ». Il ferme les yeux sur toutes les sottises que peut faire sa fille, et il est même capable de faire le joli cœur auprès de ses amies pour s’entendre dire qu’il est un merveilleux papa. Sa fille est sûre de terminer sa vie avec deux à trois divorces sur les bras.
Le père complice, enfin : c’est celui qui cache toutes les folies de sa bien-aimée à sa femme et à ses amis, celui qui lui permet toutes les tocades et qui fait de grandes fêtes en son honneur pour lui permettre de rencontrer le plus de garçons possible. Il risque un jour de se retrouver grand-père de plusieurs rejetons à la paternité douteuse.
Tel est, hélas, le rôle du papa dans notre pays, car notre mentalité et notre environnement veulent qu’un « papa cool » soit obligé d’assurer depuis l’enfance, jusqu’à l’adolescence et même le mariage, toutes les étapes de la vie de sa fille. Il y va de son honneur et de sa dignité.
L’Orient-Le Jour a publié les deux articles intitulés « Allo maman bobo ». J’ai pensé y faire pendant, avec une contribution sur le rôle des « papas » dans ce pays qui connaît un changement de mentalités au niveau des communautés et de l’éduction des jeunes.Père et grand-père heureux, j’estime qu’après plus de 60 ans de contacts permanents avec les garçons et filles...
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