« En 2006, j’ai vendu la moitié de ma collection (une cinquantaine de colliers) en quelques jours. J’ai tout laissé sur place et j’ai quitté avec mes enfants sur un navire italien pour retourner en Italie. Depuis ce moment, malgré la reprise d’études universitaires, je n’ai pas arrêté de préparer deux ou trois collections par an. Ces pierres que j’assemble, ces métaux que j’imagine, ces messages que j’envoie, c’est une passion qui ne s’éteint pas en moi », poursuit Nada Skaff.
Présente dès 2007 à l’exposition de Faraya avec Nayla Bassili, elle participe aussi en 2009 à un projet dans le cadre de Beyrouth, capitale mondiale du livre, sous le patronage de l’ambassade d’Italie, qui rencontre un franc succès. Comme il s’agissait pour elle d’intégrer le bijou à la culture, à travers l’alphabet, l’écriture, mais également l’image, elle crée un collier à partir d’un vers de Nadia Tuéni : « Beyrouth est en Orient le dernier sanctuaire où l’homme peut toujours s’habiller de lumière. » Elle y assemble les mots sous la forme d’un cèdre inversé. Un autre collier est fait d’une accumulation de caractères phéniciens, un autre encore présente des timbres du Liban sous plexi. Des colliers en perles ou quartz fumé avec des broches représentent l’enlèvement d’Europe, mythe qui explique l’arrivée de l’alphabet des rives de Phénicie à celles de Crète. « L’exposition de 2009 a été je crois une des journées les plus belles et intenses de ma vie », affirme Nada Skaff, précisant que 30 % des recettes sont allées à l’association de Mme Wardé pour les enfants du Liban. Une collaboration se met en place avec des artisans libanais et arméniens. Avec la complicité de Lara Doumit, une ancienne amie de classe, propriétaire de Linen Loft, avec qui elle partage « la passion du travail et des projets fous », elle vient d’organiser une exposition éclair au pied levé. « Toute ma collection y était, et j’ai vendu en cette journée plus de bijoux qu’à l’expo de 2009. »
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