De g. à dr., le maire de Beyrouth, Bilal Hamad, l’ancien Premier ministre, Fouad Siniora, le président de la CCIAB, Mohammad Choucair, et la présidente d’Anima, Wafa’ Sobhy.
Dans son discours inaugural, le président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth (CCIAB), Mohammad Choucair, a insisté sur le rôle central du Liban dans le développement de stratégies méditerranéennes économiques et sociales et sur la volonté des acteurs locaux à travailler en étroite collaboration avec « le plus grand nombre de partenaires » du pourtour de la Méditerranée, a-t-il précisé. Il s’est également félicité de « la tenue au Liban d’événements de cette envergure, essentiels pour permettre aux acteurs-clés des secteurs économiques régionaux de se rencontrer et de partager leurs expériences ». Étaient également présents à la cérémonie d’ouverture l’ancien Premier ministre, Fouad Siniora, le maire de la ville de Beyrouth, Bilal Hamad, la présidente d’Anima – plate-forme multipays de développement économique en Méditerranée – Wafa’ Sobhy.
Le premier volet des conférences du forum était dédié hier aux différents défis qu’affrontent les villes méditerranéennes et pour lesquels elles doivent trouver des solutions adaptées. La surpopulation des ces villes figurait parmi les principaux points évoqués par les divers intervenants à cet égard. Cette forte pression démographique se répercute négativement sur l’emploi et contribue à la précarisation de la société et à la flambée des prix de l’immobilier, ont-ils ainsi souligné. « La situation est encore plus alarmante dans les pays arabes : 60 % de la population vivent dans les villes et 60 % de cette dernière sont composées de jeunes de moins de 24 ans, généralement très affectés par le chômage. C’est une vrai bombe à retardement qui est en train de se mettre en place dans nos sociétés », a indiqué le vice-directeur général de l’Association de la ville arabe (AUDI), Abdallah ben Mohammad al-Sabil.
Malgré ces handicaps, les participants aux conférences ont souligné à l’unanimité l’importance des ressources naturelles et humaines dont disposent les pays méditerranéens. La question qui se pose est donc de définir les moyens permettant une meilleure exploitation de ce potentiel, en ciblant en premier lieu les réformes à entreprendre, ont-ils ajouté.
Sur le plan territorial, l’accent a été mis sur quatre points : la nécessité de mettre en place des politiques publiques favorisant la décentralisation, le développement des zones rurales, la mise en place de réseaux de transports efficaces et enfin l’adoption de politiques écologiques visant à donner toute son importance à l’environnement et aux espaces verts dans les villes.
Quant au niveau économique, les conférenciers ont souligné l’importance pour les villes méditerranéennes d’attirer un plus grand nombre d’investissements étrangers. Il importe donc de trouver des solutions innovantes et d’adopter un comportement attractif qui puisse rassurer ces investisseurs. « C’est dans l’objectif d’aider les villes à construire le meilleur environnement des affaires que s’est créé Anima Investment Network, une plate-forme multipays de développement économique de la Méditerranée qui réunit plus de 80 agences de promotion des investissements (API) et des acteurs du développement territorial en Méditerranée », a ainsi expliqué la présidente d’Anima. La fin de la première journée de conférence s’est achevée par un séminaire durant lequel des acteurs d’institutions nationales et infranationales se sont réunis pour partager leurs expériences respectives dans la promotion de leur ville. Parmi les solutions proposées, il a été question de la création de zones économiques spéciales ou encore d’une réduction de taxes, toujours dans le but d’attirer les investissements étrangers. « Chaque expérience est unique, et nous sommes là pour apprendre les uns des autres, même si par la suite l’important est d’adapter les solutions trouvées aux spécificités de chaque ville », a conclu le directeur de la division de planification et programmation du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), Ibrahim Chahrour.