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Culture - Inititative

La Fondation Maeght survivra à la famille, dit Isabelle, 3e génération

« Un jour, il n’y aura peut-être plus de Maeght dans la fondation », lance Isabelle Maeght, petite-fille du marchand et éditeur d’art, Aimé Maeght, qui vient de céder la direction de la célèbre fondation de Saint-Paul-de-Vence (Alpes-Maritimes).

La fondation à Saint-Paul-de-Vence.

Ce musée d’art contemporain en pleine nature, façonné par trois générations de Maeght, est indépendant de la famille, car articulé autour d’un conseil d’administration et d’un directeur.
Ce départ ne compromet en rien la pérennité de ce temple de l’art, explique Isabelle Maeght dans un entretien à l’AFP.
Olivier Kaeppelin, qui conduisait le réaménagement du palais de Tokyo à Paris, est arrivé dans ce village de l’arrière-pays niçois pour lui succéder. Directrice pendant trois ans de la fondation ouverte en 1964 par son grand-père, Isabelle Maeght veut se consacrer davantage à la galerie familiale parisienne.
En gardant voix au chapitre: elle restera membre du conseil d’administration de la fondation, présidée par son père octogénaire, Adrien.
«Nous sommes vigilants sur l’état d’esprit. La fondation est un lieu d’échanges, d’accès à l’art. Il n’est pas question de faire rentrer de l’argent à tout prix. À un moment donné, on perd son âme», juge-t-elle.
Le budget est composé des entrées (150000 par an) et des catalogues. Une «bonne part» vient aussi de dons qui permettent à des personnes fortunées – dont la famille Maeght – de réduire le montant de leur ISF. «C’est l’une des manières formidables pour les fondations d’avoir un peu d’oxygène.»
La fondation n’achète pas d’œuvres, elle reçoit des donations triées sur le volet. «Certains artistes rêvent d’être dans les collections, mais on a une ligne, une éthique, il faut qu’une œuvre puisse être utile.»
Le musée propose aussi des expositions «clefs en main» à l’étranger et prête des centaines d’œuvres chaque année. «Les artistes ne travaillent pas pour que leurs œuvres soient dans des réserves.»
Le fonds constitue l’une des plus importantes collections d’art du XXe siècle en Europe, riche de chefs-d’œuvre des amis des fondateurs, comme Calder, Giacometti, Léger ou Miro...
«C’est un bonheur de vivre au quotidien avec les artistes, un plaisir de manipuler des œuvres», dit Isabelle qui, enfant, goûtait chez Braque, alors que Chagall venait manger le dimanche.
De nouvelles générations d’artistes viennent travailler à Saint-Paul-de-Vence, comme récemment le peintre coréen Oh Su-fan ou l’Italien Marco Del Re.
L’héritage purement familial, c’est deux galeries (Paris et Barcelone), une maison d’édition, une imprimerie. Mais aussi une collection de plusieurs centaines d’œuvres accumulée par Aimé puis son fils Adrien qui vient de déterminer des donations-partage pour ses quatre enfants.
Un père très présent. «Ça ne me viendrait pas à l’idée de faire rentrer un artiste dans la galerie sans en parler à papa, sans lui montrer le travail, sans lui faire rencontrer l’homme.» Car «si on ne s’entend pas avec l’homme, on n’arrivera pas à travailler avec l’artiste».
Ce musée d’art contemporain en pleine nature, façonné par trois générations de Maeght, est indépendant de la famille, car articulé autour d’un conseil d’administration et d’un directeur.Ce départ ne compromet en rien la pérennité de ce temple de l’art, explique Isabelle Maeght dans un entretien à l’AFP.Olivier Kaeppelin, qui conduisait le réaménagement du...

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