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CD, DVD - Un peu plus de...

Reprise

C’est la rentrée, hélas. Je déteste la rentrée. Mon fils aussi. Et on déteste l’école. Lui, comme moi. Le réveil à l’aube, la pluie, le matin quand il fait encore nuit, le cartable qui pèse une tonne, la prof de maths qui fait la gueule, le proviseur qui a décidé de serrer la vis et les cours qui n’en finissent pas. Ça fait 20 ans que j’ai quitté les bancs de l’école et pourtant, à la veille du grand retour, j’ai une boule dans l’estomac, l’angoisse du dimanche soir qui revient à grand pas et celle de 18 heures (l’angoisse vespérale, dit-on) qui me fout le cafard. Comme si c’était l’heure où je dois m’asseoir à mon bureau et faire mes devoirs. Réviser mon contrôle de géométrie dans l’espace (déjà qu’ici, je ne sais pas vraiment où je suis, alors, franchement me demander de me situer dans l’espace...), réciter L’Albatros ou (re)jouer Phèdre.
L’année a beau débuter un 1er janvier, pour la plupart d’entre nous, l’année commence véritablement le 1er septembre. Quelle angoisse. Il fait encore beau, le soleil nous toise et le ciel bleu nous fait de l’œil, et pourtant... C’est maintenant qu’on aimerait aller faire la bringue dans les vagues, c’est maintenant que la mer est belle, que les plages sont calmes, que les routes se vident et que les bars sont sympas. C’est maintenant qu’on aimerait avoir des vacances beyrouthines. Des vacances à Beyrouth. Nous ne sommes pas arrivés à la mi-septembre qu’on a déjà besoin de repos. « De temps en temps, il faut se reposer de ne rien faire », disait Cocteau ? Sauf que là, même si on a cherché à glander tout l’été, on a fait beaucoup plus que lors d’un trimestre de boulot. Ces mois de juillet et d’août nous ont sacrément fracassés. Sous le teint bronzé, on cache de vilains cernes et si on a perdu quelques kilos avant le solstice de juin, on a la méchante surprise de voir sur la balance : +3. À force d’ingurgiter cocktails et autres vins rosés, de s’enfiler des burgers et des figues pendant deux mois non stop, on accuse le coup une fois septembre revenu.
Je déteste la rentrée. Parce qu’on se sent obligé de prendre des bonnes résolutions qu’on ne tiendra pas trois jours, à l’instar de celles qu’on a prises le soir de la Saint-Sylvestre. On reprend le sport et les lombaires ne suivent pas. Mais pourquoi ? On n’a pas arrêté de danser tout l’été, même sur les tubes les plus pourris, comme ceux de Pitbull et de J-Lo et l’horriblissime et improbable Loca People, What the fuck. Logiquement, les fessiers devraient être d’acier et la graisse fondue. Mais non. Entre deux mouvements de lambada (revue et mal corrigée par la Lopez) qu’on enseignait aux gamins du quartier, on s’est fait plaisir avec des shots de tequila glacée. Côté cellulite, ça n’aide pas. Saleté de peau d’orange. C’est la rentrée et voilà venu le temps du ménage d’automne. Le pire. Le plus vicieux de tous les ménages. Plus pernicieux que celui du printemps, parce qu’il annonce l’hiver, les averses et les orages surtout. Faut nettoyer, trier, ranger. Tout. Les fringues qu’on ne supporte plus de porter et qu’on va se coltiner jusqu’à la mi-octobre au moins, les cahiers et les livres scolaires de l’année écoulée, les amours d’été qui pâlissent au coucher du soleil et les maillots de bain qui sentent le chlore. Et nous voilà, comme au mois d’avril, dans un début d’entre-deux-saisons. Et il va falloir se remettre à bosser. Et dur. Finis les horaires d’été, les demi-journées et les mercredis off, qui finissaient dans un jacuzzi mousseux à la place d’un conseil d’administration. Finies la glande et l’oisiveté. Mais on a tellement besoin/envie de vacances. Surtout qu’on passe tous les déjeuners de bureau à écouter les autres nous raconter les îles grecques, l’Argentine, la mer turquoise au large de la côte amalfitaine, alors que nous, on s’est juste tapé une crique à Chekka, pile en dessous de la cimenterie. Genre, on a été au Nord pour échapper au dépotoir de Saïda. Ouéhéhé... Allez, ça va aller, c’est la rentrée et les gosses ne seront plus dans nos pattes à demander chaque matin : « On fait quoi aujourd’hui ? » Plus besoin d’étaler les crèmes solaires, de gonfler les bouées et autres jeux gonflables, ni de voir le merry cream couler sur le tee-shirt tout propre qu’on vient de repasser. Terminées les heures passées dans l’eau verdâtre de la piscine pour enfants. Mes congés payés, je les prends maintenant. Je m’évade sans crier gare. Pour moi, ce sera minivacances et grandes décisions.
C’est la rentrée, hélas. Je déteste la rentrée. Mon fils aussi. Et on déteste l’école. Lui, comme moi. Le réveil à l’aube, la pluie, le matin quand il fait encore nuit, le cartable qui pèse une tonne, la prof de maths qui fait la gueule, le proviseur qui a décidé de serrer la vis et les cours qui n’en finissent pas. Ça fait 20 ans que j’ai quitté les bancs de l’école et pourtant, à la veille du grand retour, j’ai une boule dans l’estomac, l’angoisse du dimanche soir qui revient à grand pas et celle de 18 heures (l’angoisse vespérale, dit-on) qui me fout le cafard. Comme si c’était l’heure où je dois m’asseoir à mon bureau et faire mes devoirs. Réviser mon contrôle de géométrie dans l’espace (déjà qu’ici, je ne sais pas vraiment où je suis, alors, franchement me demander de me...
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